Le président serbe Aleksandar Vucic et le chancelier allemand Olaf Scholz, en
visite en Serbie, n'étaient pas d'accord vendredi sur la nécessité d'imposer des
sanctions à la Russie après leur entretien sur la crise ukrainienne.
M.
Scholz a demandé "de manière décisive, claire et nette" à la Serbie de se
joindre aux sanctions occidentales contre la Russie, proposant même son aide
pour la construction de capacités énergétiques, a rapporté M. Vucic lors d'une
conférence de presse après leur rencontre à Belgrade.
"J'ai parlé de notre
position et de la situation spécifique de la Serbie autour de la province du
Kosovo-Metohija", a-t-il dit, faisant référence à la province méridionale serbe
qui a unilatéralement déclaré son indépendance en 2008 après que la Serbie a été
lourdement bombardée par l'OTAN en 1999.
"Autant vous aimez l'intégrité de
l'Ukraine, autant nous aimons l'intégrité de la Serbie", a déclaré M. Vucic,
rappelant le soutien de la Russie à l'intégrité territoriale de la Serbie au
Conseil de sécurité des Nations Unies, l'amitié traditionnelle entre la Serbie
et la Russie et la coopération énergétique.
M. Vucic a déclaré que son pays
avait une position différente quant à la nécessité d'imposer des sanctions à la
Russie. "Nous, Serbes, nous souvenons de ce à quoi ressemblent les sanctions et,
d'autre part, nous avons eu un autre type de relations avec la partie russe
pendant des siècles."
M. Scholz a exprimé l'attente de l'Union européenne
(UE) que "tous les candidats à l'adhésion (à l'UE) se joignent à ces sanctions",
répétant le soutien de l'Allemagne à l'adhésion au bloc de la Serbie.
La
tournée du chancelier allemand dans les Balkans a débuté vendredi à Pristina et
Belgrade. Les prochaines étapes seront la Grèce, la Macédoine du Nord et la
Bulgarie.