​Commentaire : La « Doctrine Monroe » n' a pas de marché
RCI 2022-06-07 22:18:55

Le Sommet des Amériques a lieu le 6 juin, à Los Angeles aux États-Unis. Cependant, les critiques ou le boycott de plusieurs dirigeants américains avant la réunion, ainsi que la décision finale des États-Unis de ne pas inviter Cuba, le Venezuela et le Nicaragua à y participer, tout indique que ce sommet régional dirigé par les États-Unis sera réduit à une « discussion oiseuse ».

Le Sommet des Amériques a débuté en 1994 et c'est la deuxième fois que les États-Unis sont le pays hôte. En avril dernier, le département d'État américain a annoncé qu'il n'avait pas l'intention d'inviter les dirigeants des trois pays susmentionnés à la conférence en raison de prétendues « questions de démocratie ». Ce qui tout à fait caractérise l'administration américaine actuelle - qui pratique le jeu de racoler des alliés et d’écarter ceux qui ne sont pas de son clan, sous la bannière de la soi-disant « démocratie » et « conception des valeurs ». Cela a naturellement provoqué une forte réaction des pays d'Amérique latine.

Depuis un certain temps, les dirigeants du Mexique, de la Bolivie et d'autres pays déclarent qu'ils refuseront de participer au sommet si les États-Unis n'invitent pas tous les dirigeants des Amériques. Le 21e sommet de l'Alliance bolivarienne pour les Amériques, qui s'est tenu récemment, a publié une déclaration condamnant fermement les pratiques exclusives et discriminatoires menées par les États-Unis à l’encontre de certains pays d'Amérique latine et des Caraïbes à l'occasion du sommet.

Si les pays d'Amérique latine ont réagi si violemment, c’est parce qu'ils en ont souffert depuis longtemps ! Depuis 1823, l’année dans laquelle les États-Unis ont lancé la doctrine Monroe, visant contrôler l'Amérique latine, les pays souffrent depuis de l'intervention militaire américaine, de la manipulation politique, des sanctions abusives et de l'exportation des inflations.

En novembre 2013, lors d'un discours prononcé à l'Organisation des États américains, John Kerry, alors secrétaire d'État des États-Unis, avait affirmé que « l'ère de la doctrine Monroe est révolue » et que son pays considérerait les pays d'Amérique latine comme des « partenaires égaux ». Mais il s'avère que rien n'a changé.

En outre, certains analystes ont souligné que les États-Unis cherche à recourir à ce sommet pour attirer ou d’exercer des pressions sur les pays d'Amérique latine sur les questions liées à la Chine. Une tentative sera également échouée. Il y a quelques jours, le président colombien Iván Duque Márquez a clairement indiqué, lors d’une interview accordée aux médias américains, qu'il ne considérait pas les investissements chinois en Amérique latine comme une menace. Il a appelé à cette occasion les États-Unis à participer aux adjudications avec la Chine, dans les projets d'infrastructures stratégiques en Amérique latine.

En outre, les médias argentins ont rapporté fin mai qu’au nom de la présidence argentine de la Communauté des États d'Amérique latine et des Caraïbes (CELAC), l’Argentine convoquerait un sommet parallèle au Sommet des Amériques. S'il finit par se concrétiser, ce sommet constituera une nouvelle et puissante réplique à l'hégémonie américaine.

Décidément, les Amériques appartiennent à tous les pays américains, et pas seulement aux États-Unis.

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