Le système d'emprunt de yaks, un nouveau programme d'aide pour les familles tibétaines
  2011-07-13 15:53:42  cri







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Le canton de Tsangtok, au Tibet, se trouve à une heure de voiture du centre de Lhasa. La zone est isolée. Les paysans et les pasteurs locaux sont donc à la merci de tous les aléas climatiques. Ils cultivent de l'orge, des légumes, et élèvent quelques bêtes, mais uniquement pour répondre à leurs propres besoins. En 2009, la Région autonome a lancé un nouveau programme d'aide pour les familles les plus modestes du canton. Un système d'emprunt de yaks.

Les yaks du village de Lamo

Près de 220 familles habitent dans le village de Lamo. Parmi elles, 74 familles très modestes. Leurs revenus annuels ne dépassent pas les 180 euros. Une condition pour pouvoir participer au programme d'aide. Un programme d'un montant de 32 000 euros environ, financé par le gouvernement et par la population.

Li Bin est le chef du Bureau de l'agriculture du district. Il est en charge de la promotion du programme au niveau local. Lin Bin :

« Les familles modestes doivent signer un contrat avec les autorités du village et le canton. Le gouvernement leur prête ensuite des yaks enceintes. Si le bébé yak est un mâle, on va le vendre et le revenu appartient à la famille. Si par contre, si le bébé yak est une femelle, il doit être rendu au gouvernement. C'est une forme de développement durable. »

Les villageois élevaient autrefois eux-mêmes beaucoup de yaks. Dans les régions tibétaines, les yaks sont synonymes de fortune. Celui qui possède le plus de yaks est souvent considéré comme le plus riche du village. Alors pourquoi les villageois du canton ne s'enrichissaient pas ? Eh bien à cause de l'alimentation des yaks en hiver. Dorje Wangyel, le chef du canton, résume la situation :

« Les villageois stockent des herbes sauvages en octobre afin de nourrir les yaks en hiver. Cependant, les stocks ne suffisent que pour deux mois. Avant l'arrivée du printemps, il reste donc trois mois, où les yaks doivent survivre en mangeant du fourrage. »

Le fourrage doit donc être acheté. Mais pour trouver l'argent nécessaire, les villageois n'avaient pas d'autre choix que de vendre leurs yaks. S'ils ne les avaient pas vendus, ils n'auraient pas pu acheter de fourrage. Et sans fourrage, les yaks auraient eu faim. Or, un yak frêle et en mauvaise santé est difficile à vendre. Les villageois se sont donc embarqués dans un cercle vicieux. Ce nouveau système « d'emprunt de yaks » a donc pour objectif de rompre cette spirale. Explications de Li Bin :

« Parce qu'ils manquent de capitaux de départ, les villageois ne peuvent pas acheter de yaks femelles. C'est pour cela que nous avons entrepris ce genre de programme dans tout le canton. L'autorité centrale avance les capitaux de démarrage à la population. Ces capitaux devront ensuite être remboursés. Le gouvernement offre des yaks, prête des yaks, aide les villageois à avoir des bébés yaks, et puis laisse les villageois mener leur affaire eux-même. »

Tenzin Nyima est un paysan de 44 ans, qui habite le village de Lamo. C'est l'un des premiers bénéficiaires du programme d'aide aux déshérités. Avant le lancement du programme, il n'avait presque pas d'argent en liquide. Il élevait quelques yaks pour labourer ses champs. Avec à peine un demi-hectare de terres, il doit faire vivre sa famille, qui compte au total 6 personnes.

Malgré les allocations du gouvernement pour financer la scolarité des enfants, les enfants de Tenzin ne peuvent pas tous aller à l'école. Mais ce nouveau programme d'emprunt de yaks a déjà apporté des changements positifs. Tenzin Nyima :  

« Avant de rejoindre ce programme, nous étions vraiment trop pauvres. La vie était dure. Mes enfants n'avait aucun argent de poche. Grâce à la nouvelle politique, nous pouvons vendre des yaks afin de gagner un peu plus d'argent. Maintenant, j'espère que nos enfants pourront aller dans de bonnes écoles. Je suis optimiste, je pense que je pourrai les soutenir financièrement jusqu'à l'université. »

Tenzin Nyima et son petit yak

Dix yuans, soit un euro... Pour un enfant d'une grande ville, la somme correspond à un jour d'argent de poche. Mais pour les enfants de Tenzin, cela représente une somme démesurée.

Dès qu'il a eu connaissance du programme d'aide, Tenzin a décidé de s'inscrire. Pour échapper à la misère et pour s'enrichir le plus vite possible, explique-t-il. Après avoir emprunté son premier yak, Tenzin a immédiatement commencé à construire un nouvel enclos pour accueillir l'animal. L'année dernière, il a vendu deux bébés yaks, et échangé un bébé yak contre de la nourriture et du fourrage.

Avec la vente des yaks et la recette de vente de lait, il a gagné en 2010 l'équivalent de 1 300 euros. Assez pour sortir sa famille de la misère. Tenzin dit vouloir continuer à faire des efforts pour obtenir davantage de bébés yaks et pouvoir améliorer sa vie. Il espère que ce programme pourra davantage profiter aux villageois.

Le programme, vieux de seulement deux ans, a apporté de nettes améliorations aux familles. Comme le rappelle Jampa, le chef d'équipe :

« En 2006, la famille la plus riche du village avait seulement un revenu annuel de 107 euros. La plupart des familles n'avaient presque pas d'argent de côté. Mais en 2010, le revenu annuel a atteint les 535 euros par habitant. »

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