China Radio International
(GMT+08:00) 2003-12-31 14:28:10    
Les Tujia du Village Furong

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Chers amis, l?ethnie Tujia a une longue histoire. La populations tujia se répartit en majorité entre la province du Hubei et celle du Hunan, au centre de Chine. Ils y vivent encore d?activités agricoles, les hommes cultivent et les femmes tissent. Au cours de notre émission d?aujourd?hui, nous allons vous guider dans un petit village, le village Furong. Furong signifie en chinois ?lotus?, on peut ainsi imaginer qu?il s?agit d?un très joli village. Voici les us et coutumes des habitants tujia de ce village. Le village Furong se trouve dans la partie ouest de la province du Hunan. Le gouverneur suprême des Tujia, appelé le tusi, y a vécu, c?est pourquoi ce village est également nommé le village royal. On peut sentir les parfums de l?histoire à la croisée des rues pavées. De chaque côté de ces rues escarpées de 3 mètres de large, s?élèvent des maisons sur pilotis. Les colonnes en bois sous les maisons donnent l?impression d?être des jambes qui soutiennent les habitations hors de l?eau, appuyées sur les collines. Mademoiselle Wen Juan est une jeune Tujia, sa maison de 2 étages est la plus haute du village. Selon elle, les Tujias préfèrent habiter dans des endroits adossés à la montagne au bord des rivières. Donc dans la plupart des cas, les villages Tujia se trouvent dans des paysages d?eau au relief accidenté. Les constructions sur piloti servent aussi à se protéger contre les attaques de bêtes sauvages. Madmemomiselle Wen nous explique Généralement, personne n?habite au rez-de-chaussée, ou est plutôt entreposé le bois de cuisine et de chauffage. Les gens habitent au premier ou au deuxième étage. C?est une habitude de notre ethnie. Le père de Wen Juan aime bien collectionner les objets d?antiquité de leur ethnie. C?est pourquoi la maison de Wen Juan est remplie d?outils agricoles et des costumes destinés aux différentes occasions. Mais en fait, la famille de Wen Juan n?habite pas dans cette maison sur pilotis, mais dans un immeuble en ville. Ils ont conservé leur ancienne maison traditionnelle, dont elle ne connaît pas elle-même la date de construction, car elle veut que les touristes qui viennent à Furong puissent avoir un aperçu de l?histoire tujia. Maintenant, de nombreux Tujia ont une résidence secondaire, comme dans la famille de Wen Juan. Au bout d?une allée pavée de cailloux, on a construit de nouvelles habitations, il s?agit de maisons sur pilotis et aussi d? immeubles en bétons. Les vieilles maisons ont toutes été bien conservées. Elles ont été transformées en attractions touristiques et en boutiques où l?on vend des ornements en argent, des étoffes de soie, des batiks etc. Ces pièces d?artisanat sont en général fabriquées par les Tujia eux-mêmes. Les femmes tujia ont l?habitude de porter des ornements en argent, et les hommes tujia sont de très bon artisans. Les bracelets, les colliers, les boucles d?oreille, la vaisselle, peuvent soit être très fins et sophistiqués, soit avoir un style plus grossier et énergique. Si vous entrez dans une de ces boutiques, vous serez surpris de la diversité de ces ravissant objets. Le brocart tujia, aussi appelé Xilankapu, est l?un des artisanats les plus typique de cette ethnie. A partir de 11 ans ou 12 ans, les filles commencent à apprendre à tisser des étoffes aux dessins raffinés avec des fils de soie colorés. À l?occasion de son mariage, la jeune fille doit amener des étoffes qu?elle a tissées elle-même pour constituer son trousseau, pour décorer sa chambre : elle en fait des rideaux de fenêtre, des portières, du linge de lit etc. Donc, pendant les jours qui précèdent leur mariage, les filles tujia sont toujours très occupées et passent même jours et nuits pour tisser avec soin leur Xilankapu. À l?heure actuelle, lors d?un mariage, les filles tujia reçoivent des étoffes de soie ou de coton, ou de l?électroménager. Elles n?ont plus besoin de confectionner elles-mêmes le Xilankapu. Mais cette technique de tissage s?est transmise de génération en génération par les filles tujia. M. Xiang Hongfa, un vieux Tujia, a ouvert un atelier et embauché une dizaine de tisseuses. Pendant la morte saison des travaux agricoles, elles viennent y travailler. L?atelier est installé dans une maison sur pilotis nouvellement construite, une grande variété de brocarts y sont suspendus. M. Xiang explique qu?on utilise des fils de soie de couleurs foncées comme la chaîne pour tisser l?étoffe, et des fils de soie brute, de coton et de laine sont utilisés pour faire le trame. M. Xiang explique cette méthode devant le micro de RCI, écoutons-le : Ces brocarts sont faits sur des métiers à tisser tujia. Autrefois, on utilisait des fils en soie, alors que maintenant on utilise de la laine. Nous avons divers types de fils de 108 couleurs différentes. Par exemple, rien que pour le rouge, il existe plus de 10 teintes. Il en est de même pour le blanc. Et pour certaines couleurs, on ne peut même pas les décrire. Le brocart tujia est réputé pour ses motifs et ses couleurs. Les motifs sont très variés. Parfois ils représentent des éléments de la nature comme les animaux et les fleurs, parfois il transpose la calligraphie chinoise avec les caractères signifiant le bohneur, la longévité etc. La danse et les cérémonies de sacrifice constituent aussi des modèles pour les brocarts. Le style tujia est d?une élégance classique. La vie des Tujia dans le village de Furong est aussi colorée que leur brocart. A l?aube, dès que le soleil se lève, on voit déjà des Tujia qui commencent à travailler. Sur la rivière Youshui, qui longe le village, les bâteaux de pêche vont et viennent. Dans les boutiques, les commerçants disposent leurs produits. Et les écoliers vont à l?école en bavardant, le sac sur le dos. Le Mitoufu (gâteau de riz) est une nourriture typique des Tujia. Et le Mitoufu de Furong est particulièrement réputé. Dans les années 1980, un film a été tourné dans le petit restaurant de Madame Yang Feng, ce qui a fait sa célébrité. Les habitants locaux autant que les touristes fréquentent le restaurant de Madame Yang. Il faut avouer que la procédure de fabrication du Mitoufu chez Madame Yang est vraiment compliquée. Madame Yang prend la parole : Le Mitoufu est une sorte de gâteau à base de riz. Il y a de nombreuses façons de le faire. Premièrement, on plonge du riz dans l?eau pendant une journée; deuxièment, on moud le riz avec une machine; troisièment, on cuit le riz moulu dans un chaudron; et quatrièment, afin que la pâte obtenue se solidifie, on la refroidit dans de l?eau froide. Le Mitoufu se mange avec une soupe d?oignons hachés en petits morceaux mélangés avec de la sauce de soja, des légumes marinées, du bouillon d?os et d?autres assaisonements. La consistance du Mitoufu est molle et très agréable à la bouche. Le commerce de Mitoufu a permi aux deux enfants de Madame Yang d?avoir les moyens de faire des études universitaires. Et maintenant ils travailent tous en ville. Mais Madame Yang, malgré les avantages de la vie urbaine, préfère rester dans son village où elle est née et a grandi. Elle se contente d?y rester et continue à faire le Mitoufu.