La coopération internationale dans le domaine de la micro finance contribue à la lutte contre la pauvreté dans le village de Taiyi au Yunnan

2017-12-28 19:07:43
Comment
Share
Share this with Close
Messenger Messenger Pinterest LinkedIn WeChat

Réunion avec les paysannes du village Taiyi sous la direction du Bangladesh Hu Mayun (Photographe : Tai Linzhen)

Réunion avec les paysannes du village Taiyi sous la direction du Bangladesh Hu Mayun (Photographe : Tai Linzhen)

Deux heures de route dans les montagnes, au départ de la ville de Dali dans la province du Yunnan et nous arrivons au village de Taiyi. C’est un village tranquille et reculé où habite une minorité ethnique chinoise, les Yi. Avec ses conditions naturelles et ses infrastructures de transport, ce lieu était l’un des cinq villages les plus pauvres du bourg Taiyi. Pour fournir une assistance ciblée aux démunis, la banque commerciale Fudian de la province du Yunnan a collaboré avec la banque du Bangladesh Grameen en mai 2016 et a attribué un projet de crédit Fudian- Grameen au village de Taiyi. Une somme de 20 000 yuans a été allouée aux femmes mariées pauvres du village. Ce prêt à faible taux d’intérêt ou sans intérêt leur donne l’opportunité de se lancer dans des activités pour aider leur famille à sortir de la pauvreté.

La cour de la maison de Mme Li Xuemei (Photographe : Tai Linzhen)

La cour de la maison de Mme Li Xuemei (Photographe : Tai Linzhen)

Mme Li Xuemei avec un certain talent pour la broderie fait partie des premières femmes Yi à avoir reçu le prêt. Dans la cour de sa maison, Mme Li fait des habits traditionnels de l’ethnie Yi et s’occupe en même temps de son petit-fils qui a plus d’un an. Selon elle, les habits de mariage colorés et décorés et les habits de fête pour femmes sont les plus demandés.

« L’année dernière J’ai emprunté 20 000 yuans au projet de crédit Fudian- Grameen. Je voulais avoir mon propre atelier de broderie, c’était difficile. Car je n’avais plus de place à la maison pour mettre tous mon matériel. Avec cet argent, j’ai déjà fait construire mon atelier que je compte décorer après.»

Mme Li Xuemei nous explique qu’elle doit rembourser 400 yuans chaque semaine à la banque et que le prêt sera remboursé en 50 semaines. 400 yuans chaque semaine ne lui donne pas de pression. Aujourd’hui, on lui a commandé encore trois habits traditionnels. Un habit coûte plus de 500 yuans. Auparavant, elle avait seulement besoin de trois jours pour faire un habit mais maintenant avec son âge, elle doit encore s’occuper de son petit-fils. Elle doit donc encore travailler la nuit. Avec les commandes, Mme Li Xuemei a besoin d’apprentis :

« Je peux coudre de grandes taille, mais pour les petites, je n’y arrive plus. Je dois transmettre mon savoir-faire en art de la broderie. J’ai invité ma belle-fille, et ma nièce à m’aider et nous sommes maintenant au nombre de quatre ou cinq. C’est un bon projet de crédit et je l’ai présenté à beaucoup de gens qui y croient maintenant. J’ai déjà fait un prêt et je compte en emprunter encore en cas de besoin ! »

La broderie de Mme Li Xuemei (Photographe : Tai Linzhen)

La broderie de Mme Li Xuemei (Photographe : Tai Linzhen)


La banque Grameen a été créée par l’économiste du Bangladesh Muhammad Yunus qui a obtenu le prix Nobel de la paix. C’est un modèle de crédit pour porter assistance aux démunis reconnu dans le monde. Environ 7 millions d’habitants pauvres au Bangladesh en ont bénéficié et beaucoup de pays prennent l’exemple sur ce modèle. Le projet de crédit Fudian-Grameen a gardé les caractéristiques du modèle initial, à savoir un crédit accordé seulement aux femmes, un crédit sans garantie et garant, un groupe de supervision mutuelle de 5 personnes pour organiser une réunion régulière, examiner l’utilisation des fonds et échanger des informations. Hu Mayun de la banque Grameen :

« Nous avons une bonne relation avec la banque Fudian. Cette banque nous a accordé beaucoup de facilités dans nos projets. Il n’y a aucun obstacle dans la coopération. Ils nous ont fourni assez d’aide quand nous en avions besoin, tels que l’établissement d’une salle de réunion, d’un centre d’activité ou d’un groupe d’entraide. Notre travail principal consiste à attribuer du crédit. Quand nous avons besoin d’attribuer du crédit à nos membres, la banque Fudian nous fournit les fonds nécessaires.»

M. Hu Mayun travaille depuis un an dans le village de Taiyi. Selon lui, le modèle Grameen s’adapte bien au continent chinois et fourni une nouvelle piste de lutte contre la pauvreté pour les paysans.

En un an et demi, beaucoup de femmes ont réussi à emprunter une ou deux fois. Le village a connu des changements non seulement dans sa situation économique, mais aussi dans l’aspect spirituel des paysans. Les femmes cultivent des fleurs devant et derrière leurs maisons, participent activement une fois par semaine à la réunion. Le couple et les voisins s’entraident. Depuis la mise au jour de ce projet en mai dernier, environ 6 millions de yuans ont été prêtés et plus de 300 foyers locaux en ont bénéficié pour mener une vie plus heureuse. Avec de l’argent, ils se lancent dans des activités selon leur point fort ou dans l’élevage familial.

La femme travailleuse de l’ethnie Yi au village Taiyi(Photographe : Tai Linzhen)

La femme travailleuse de l’ethnie Yi au village Taiyi(Photographe : Tai Linzhen)

Selon les critères du projet de crédit, une réunion régulière doit être organisée pour examiner le déroulement des prêts. Au village de Taiyi, les femmes participent à la réunion une fois par semaine pendant une heure. Elles rendent une partie de l’argent selon le contrat et discutent comment bien élever les chevaux, les vaches, les moutons etc. Les agents les forment également à l’hygiène et l’éducation. Cette réunion est devenue une plate-forme d’échanges et d’apprentissage pour les paysans. Le chef du village M. Li Shizhe :

« Dans notre région montagneuse, notamment dans les familles de l’ethnie Yi, les femmes occupent une place relativement inferieure par rapport aux hommes. Elles ne peuvent pas avoir de ressources financières régulières. En leur attribuant un crédit, elles auront des moyens et pourront se lancer dans des activités tels que l’élevage, la culture, la broderie etc., ce qui permettra de renforcer les capacités d’indépendance de ces femmes pauvres dans cette région.»

Ce projet de coopération internationale pour l’assistance aux démunis par le biais de la micro finance s’est généralisé du village de Taiyi à d’autres villages locaux. Grâce à ce projet, on compte environ 381 foyers avec 1 551 personnes qui pourront sortir de la pauvreté en fin d’année. Le taux de pauvreté a diminué à 2,5% et tout le village de Taiyi pourra sortir de la pauvreté. Ce projet de crédit est comme une graine qui a bourgeonné au Yunnan, signe de la lutte contre la pauvreté en Chine.

Le village Taiyi

Le village Taiyi


Partager

Articles les plus lus