Madagascar a tiré profit du riz hybride chinois

RCI 2021-06-03 15:13:30
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Madagascar a tiré profit du riz hybride chinois

Yuan Longping, père du riz hybride, fait visiter des riziculteurs malgaches les champs de riz hybride à Changsha, dans la province du Hunan, le 14 septembre 2008.

Depuis 2007, la société Yuan Longping High-tech Agriculture, basée dans la province du Hunan, a envoyé des experts en techniques agricoles à Madagascar pour vulgariser les techniques de culture du riz hybride. Dix ans après l’implémentation des technologies du riz hybride, Madagascar dispose désormais d’une plus grande superficie de plantation du riz hybride au plus haut rendement en Afrique, et est devenu le premier pays africain à avoir réalisé le développement de toute la chaîne industrielle du riz hybride : la sélection de semences, la production de semences, la plantation, la transformation et la vente.

Li Yanping, chef du projet de la société Yuan Madagascar, a déclaré que l’on remarquait de plus en plus de terres sur lesquelles est cultivé le riz hybride. Selon elle, « Jusqu'à présent, on a cultivé plus de 750 000 mu, soit 50 000 hectares de riz hybride à Madagascar. Parmi les 22 régions malgaches, la moitié a cultivé du riz hybride à grande échelle. L'année dernière, le MAEP a acheté 500 tonnes de semences de riz hybride chinois, pour étendre la plantation du riz hybride et augmenter la production céréalière de Madagascar. »

Contrairement à de nombreux pays du continent africain, qui cultivent principalement le maïs, le manioc et d'autres cultures, la grande île de Madagascar a une longue histoire de la riziculture, d’autant plus que le riz est le principal aliment consommé par les habitants locaux. Les conditions naturelles locales conviennent d’ailleurs à la culture du riz. Ainsi, la promotion du riz hybride à Madagascar présente un avantage unique. Mais d’un autre côté, les semences de riz du pays se sont sérieusement dégradées et le rendement unitaire a continué de baisser, jusqu’à tomber dans la fourchette de 3 tonnes de riz/hectare. Un faible rendement qui explique le déficit céréalier constant dans ce pays.

Auprès de Li Yanping, nous avons appris que le gouvernement et la population malgaches désirent, par le biais de la promotion du riz hybride, augmenter la production céréalière et répondre aux besoins alimentaires de la population. Elle a précisé : « Les dernières données du MAEP montrent que le rendement du riz local est d'environ 2,8 tonnes/hectare. Le rendement moyen du riz hybride chinois oscille néanmoins entre 6 et 7 tonnes/hectare, et peut dans certain cas atteindre 10 tonnes/hectare. Un taux de rendement qui permet de résoudre les problèmes liées à la carence de la nourriture. Les différents milieux malgaches, y compris les fonctionnaires et les agriculteurs, apprécient beaucoup le riz hybride. Le ministre malgache de l'Agriculture a déclaré qu’il faudrait soutenir vigoureusement le développement du riz hybride chinois, car ce dernier peut résoudre efficacement le problème de la crise alimentaire à Madagascar et jouer en même temps un rôle actif dans l’augmentation de la production céréalière malgache et le rétablissement de son statut de pays exportateur du riz. »

D’après Li Yanping, de nombreux agriculteurs locaux ont activement participé à la formation organisée par la partie chinoise, dans l'espoir d'améliorer leurs conditions de vie en plantant du riz hybride. Elle a dit : « Les agriculteurs qui travaillent avec nous ont beaucoup amélioré leur niveau de vie. Avec un rendement élevé, ils peuvent vendre du riz et gagner de l'argent, ce qui leur permet d’envoyer leurs enfants à l’école, d’acheter des vaches, de construire de nouvelles maisons et d’améliorer l’environnement dans lequel ils vivent. »

Aujourd’hui, on trouve un bouquet de riz hybride imprimé sur le billet de 20.000 ariary (nom de la monnaie malgache). Après la disparition de Yuan Longping, le ministre malgache de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche, Fanomezantsoa Lucien Ranarivelo a, dans un communiqué publié sur sa page officielle de Facebook, souligné que grâce aux résultats des travaux de recherche réalisés par cet académicien chinois, et au partenariat solide entre l'Institut de recherche et de développement du riz hybride chinois à Changsha en Chine et le Centre national de recherche et développement sur la technologie du riz hybride à Mahitsy à Madagascar avec le MAEP, les producteurs malgaches ont pu bénéficier de cette technologie qui a révolutionné le rendement rizicole, le faisant passer de 3 tonnes/hectare de paddy à 10 tonnes.

D’après M. Ranarivelo, « La disparition de l’académicien, professeur Yuan Longping, père du riz hybride, c’est une grande tristesse et une grande perte pour l’humanité. Une grande perte aussi pour la République populaire de Chine. Mais grâce au partenariat que nous avons développé avec son institution de recherche et de développement et de sous-centre de recherche et de développement du riz hybride de Madagascar, l’héritage qui nous a laissés va permettre à notre pays de réaliser sa vision d’éradiquer la famine dorénavant. »

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