France: nouvelles manifestations contre le racisme et les violences policières (SYNTHESE)

De nouvelles manifestations contre le racisme et les violences policières ont eu lieu samedi 13 juin dans plusieurs grandes villes de France.
Ces nouveaux rassemblements interviennent dans un contexte tendu marqué par la colère des policiers contre ces accusations et contre le ministère de l'Intérieur.
A Paris, des milliers de manifestants se sont rassemblés à la Place de la République sur invitation du collectif "Justice pour Adama Traoré", du nom du jeune homme noir, mort il y a quatre ans après son interpellation en banlieue parisienne par des gendarmes.
Selon la préfecture de police, 15.000 personnes ont participé au rassemblement parisien. Les manifestants ont réclamé justice pour "Adama Traoré" et à toutes les victimes de racisme et de violences policières en France.
"C'est un rassemblement pour dénoncer le déni de justice, et la violence policière, sociale, raciale. Nous demandons un procès public afin que ces gendarmes puissent répondre de la mort de mon frère", a lancé à la foule Assa Traoré, porte-parole du collectif et soeur d'Adama Traoré.
Les manifestants qui avaient prévus de rallier la place Opéra en partant de la place de République ont été contraints à un rassemblement statique par le préfet de police. "La manifestation non déclarée et interdite comme tout rassemblement de plus de 10 personnes restera statique sur la place de la République", a indiqué la préfecture de police.
Des incidents ont éclaté après plusieurs heures de rassemblement entre des jeunes manifestants "armés" de projectiles et les forces de l'ordre qui ont riposté avec des tirs de gaz lacrymogènes pour disperser la foule.

Selon la préfecture de police, 26 personnes ont été interpellées dans la soirée, dont 12 militants du groupe extrême droit Génération identitaire. Le groupe a déployé une banderole identitaire sur le toit d'un immeuble faisant face aux manifestants, et sur laquelle on pouvait lire : "Justice pour les victimes du racisme anti-blanc".
L'appel national à manifester contre le racisme et les violences policières lancé par le collectif "Justice pour Adama Traoré" a été suivi dans plusieurs autres villes de France. C'est par exemple le cas à Lyon où cinq personnes sont interpellées suites à des tensions entre de jeunes manifestants et les forces de l'ordre, selon les médias locaux. Des milliers de personnes ont également manifesté dans le calme à Marseille, Bordeaux, Nantes ou encore Montpellier pour la même cause.
Très critiqué ces temps-ci par les syndicats de police qui s'estiment "lâchés", le ministère de l'Intérieur, Christophe Castaner, a adressé un message de soutien aux forces de l'ordre. "Reconnaissance et indéfectible soutien aux forces de l'ordre prises pour cible", a écrit dans la soirée le ministre de l'Intérieur, tout en saluant "l'engagement et le professionnalisme avec lesquels les policiers ont "sécurisé, partout en France, les manifestations de ce jour".