L’expert de la Maison blanche : l’accusation lancée par Trump sur la Chine ne correspondait pas à la réalité

2020-03-23 22:34:06
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Dans son dernier entretien avec le magazine Science, Anthony Fauci, directeur de l’Institut national des allergies et des maladies infectieuses des Etats-Unis, a abordé les propos très controversés tenus par Donald Trump ainsi que ses collaborateurs sur le COVID-19. Le président américain n’a cessé de parler de «virus chinois» ces derniers temps.

M. Fauci a affirmé qu’il se portait bien et n’était pas infecté. Et il n’a pas été renvoyé de son poste de conseiller auprès de la Maison blanche, a dit le scientifique qui aurait reçu, disait la rumeur, consigne de se taire.

Il a avoué à Science qu’il était en principe d’accord avec ce qu’avait dit le président lors de la conférence de presse, mais qu’il trouvait sa manière d’exprimer susceptible de créer des confusions.

A propos de l’accusation lancée par Trump sur la Chine, pour ne pas avoir «informé les Etats-Unis sur l’épidémie 3 ou 4 mois avant», Fauci a répondu: Après que Trump a sorti ces mots, disant que la Chine aurait dû informer les Etats-Unis 3 ou 4 mois avant, j’ai fait remarquer aux personnes compétentes que ces propos ne correspondaient pas à la réalité, parce que si l’on remonte 2 ou 3 mois avant l’éclatement de la crise en Chine, nous arriverions au mois de septembre. Il espérait en effet que ces personnes transmettraient le message au président pour qu’il parle avec plus de prudence.

Je ne pouvais toutefois pas me précipiter devant le micro pour le pousser. Ce qui est dit est dit. On va essayer de rattraper la prochaine fois, a dit Fauci.

A la question de savoir si lui-même ferait comme Trump, c’est-à-dire parler de «virus chinois» à la place du COVID-19, Fauci n’a pas hésité de gêner Trump: il ne parlerait pas comme ça, jamais, a-t-il affirmé.

L’expert américain a aussi apprécié des mesures prises par la Chine. Il a dit que les Etats-Unis devraient penser à adopter l’approche chinoise pour prendre les températures à l’entrée des supermarchés.

Anthony Fauci a, en outre, expliqué les mesures prises lors des réunions à la Maison blanche. Le vice-président Pence a ordonné que le nombre total des personnes dans une salle ne dépasse pas 10. Mais on voit souvent, lors des conférences de presse tenues par M. Trump, plus de 10 personnes rassemblées devant un parterre de journalistes assis côte à côte. Il a déjà fait ce qu’il fallait et «n’est pas capable de faire l’impossible», a lâché Fauci devant le journaliste.

Pourquoi a-t-il caché son visage lorsque Trump s’est mis à parler du «complot» lors de la dernière conférence de presse? «Je n’ai rien à vous dire...», a répondu Fauci.

Quant aux raisons pour lesquelles les dispositions prises n’ont pas servi à gérer la crise, Fauci a répondu qu’il faudrait, lorsque tout sera terminé, bien réfléchir pour trouver la réponse.

Toutefois, la question du dépistage est un point crucial, pour comprendre pourquoi ce travail n’a pas été fait aux Etats-Unis sur un plan plus élargi, a souligné le scientifique.

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