La France et l'Allemagne appellent conjointement la Turquie à cesser son offensive en Syrie

Le président français Emmanuel Macron et la chancelière allemande Angela Merkel ont réaffirmé dimanche à Paris leur appel à la Turquie de cesser son offensive en Syrie lors d'un point de presse à l'issue de leur dîner de travail à l'Elysée.
Selon M. Macron, ils ont pu échanger chacun avec les présidents américain et turque. "Notre volonté commune est que cette offensive cesse. Notre conviction à l'un et l'autre est que cette offensive prend le risque d'une part, et nous ne constatons d'ores et déjà sur le terrain, de créer des situations humanitaires insoutenables et, d'autre part d'aider Daesh à réémerger dans la région", a-t-il déclaré.
"J'ai parlé une heure avec le président Erdogan, nous devons tenir compte des intérêts et de la sécurité de la Turquie. Mais nous pensons aussi qu'il faut mettre un terme à cette invasion turque, car il y a des raisons humanitaires et on ne peut pas accepter cette situation contre les Kurdes", a pour sa part déclaré M. Merkel.
"Face à cette situation nous resterons très coordonnées, comme nous l'avons été pour signifier aux Turcs la fin de toutes nos ventes d'armes, mais également sur les initiatives à prendre dans les prochaines heures et les prochains jours", a précisé le président français.
Par ailleurs, l'Elysée a annoncé dimanche soir la tenue d'un conseil restreint de défense à 22 heures (heure locale) pour évoquer l'évolution de la situation dans le nord de la Syrie.
Lors de ce point de presse conjoint, M. Macron a également évoqué les enjeux pour les deux pays de renforcer leurs liens dans le contexte international et européen à quelques jours du 21ème Conseil des ministres franco-allemands.
"Il s'agit d'une volonté commune de bâtir tant au plan bilatéral qu'européen, une ambition commune pour les années à venir (...) pour avoir une Europe plus forte, plus souveraine qui assume son propre chemin", a dit M. Macron.
Il a également souligné la mise en place, dans quelques semaines, d'une nouvelle commission européenne "avec un programme ambitieux pour les cinq années à venir".
"Il faut avoir une véritable ambition climatique partagée, nous coordonner face aux tensions commerciales, porter l'ambition commune d'une politique industrielle parfaitement illustrée par le groupe Airbus, poursuivre une défense européenne, nous coordonner sur la question du Brexit, ainsi que sur les questions internationales dont l'offensive turque en Syrie, qui est au cœur de nos préoccupations.", a-t-il rappelé.