Les dirigeants et experts du G20 expriment leurs "vives inquiétudes" au sujet du protectionnisme et demandent le retour au libre-échange

2019-06-29 09:48:56
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Lors du 14e sommet du Groupe des 20 (G20) qui se tient actuellement à Osaka, plusieurs chefs d'État et experts ont tous exprimé leur inquiétude face à la situation actuelle du commerce mondial et ont appelé à mettre l'accent sur le libre-échange.
Le Premier ministre japonais, Shinzo Abe, a exprimé ses profondes préoccupations face à la situation actuelle du commerce mondial. "Une économie libre et ouverte est le fondement de la paix et de la prospérité mondiales", a-t-il affirmé, "tandis que l'inquiétude et le mécontentement suscités par les changements abrupts imputables à la mondialisation peuvent parfois susciter la tentation du protectionnisme, provoquant une confrontation aiguë entre les États".
Lors d'une réunion au sommet, le président sud-coréen, Moon Jae-in, a également fait part de ses inquiétudes concernant les différends commerciaux grandissants et le protectionnisme, et a exhorté les dirigeants mondiaux à revenir au libre-échange et à en faire profiter tous.
Le président russe, Vladimir Poutine, a de son côté déclaré vendredi lors d'une réunion des dirigeants des BRICS organisée en marge du sommet du G20 que le commerce international supportait le fardeau de plus en plus lourd du protectionnisme, des restrictions et des obstacles à caractère politique.
Depuis 2018, le gouvernement américain a provoqué des différends commerciaux en imposant des droits de douane excessifs sur les importations en provenance de ses principaux partenaires commerciaux, sous prétexte de déséquilibre commercial et de déficit excessif, qui ont détérioré l'environnement commercial mondial et ont été critiqués dans le monde entier.
"Une telle imposition unilatérale et non négociée de droits de douane par le gouvernement américain actuel ne peut que déclencher des contre-mesures. L'Union européenne et la Chine ont riposté. De cette manière, le volume des échanges mondiaux va diminuer et l'économie mondiale entrera en crise. Les actions de l'Amérique constituent une folie qui coupe la voie du monde vers la prospérité", a pour sa part dit Takakage Fujita, directeur général d'un groupe de la société civile voué au maintien et au développement de la célèbre Déclaration de Murayama.
Swaran Singh, professeur à l'École d'études internationales de l'Université Jawaharlal Nehru en Inde, a déclaré : "Les États-Unis étant la plus grande économie du monde, leur politique de protectionnisme a sans aucun doute ébranlé les relations commerciales et économiques mondiales".
"Les principales économies sont si intimement liées qu'il est insensé d'imaginer d'enfermer les interactions économiques à l'intérieur des frontières nationales ou d'imposer des conditions à d'autres nations souveraines", a-t-il ajouté.
Lors de la réunion des ministres des Finances et des gouverneurs des banques centrales du G20 qui s'est tenue à Fukuoka les 8 et 9 juin, les ministres des Finances et les gouverneurs des banques centrales avaient déclaré dans un communiqué qu'ils "notaient l'importance de surveiller toutes les composantes du compte courant, y compris les soldes des échanges de services et des revenus" lors de l'évaluation des soldes extérieurs.
Au cours de cette réunion, le Japon a pour sa part souligné que le G20 ne devait pas se concentrer uniquement sur la balance commerciale des biens, mais également sur les problèmes liés au solde du compte courant, notamment la balance commerciale des services et le retour sur investissement.
Haruhiko Kuroda, gouverneur de la Banque du Japon, a déclaré que le déséquilibre du compte courant international est une question complexe qui relève de l'épargne macroéconomique, du solde des investissements de nombreux pays et de facteurs structurels tels que le vieillissement de la population.
C'est pourquoi le déséquilibre de la balance courante internationale ne devrait pas être résolu par des mesures commerciales bilatérales ; ce problème exige de la communauté internationale de promouvoir conjointement la réforme structurelle, avait-il précédemment déclaré au mois de mai à Tokyo lors d'un sommet Think 20, l'un des groupes de mobilisation du G20.

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