Les États-Unis ont besoin de Huawei, selon la vice-présidente de Huawei dans un article signé sur le New York Times

Les États-Unis ont besoin de Huawei, selon la vice-présidente de Huawei dans un article signé sur le New York Times

Le New York Times a publié le 17 mai l’article signé par la vice-présidente de Huawei, Catherine Chen, dans lequel le géant de la télécommunication affirme que l’interdiction administrative contre Huawei nuirait à l’économie américaine.

Dans cet article intitulé «les États-Unis ont besoin de Huawei», Mme Chen a souligné qu’un décret signé le 15 mai par le président Donald Trump pourrait jeter les bases d'une interdiction de la vente des produits de Huawei aux États-Unis en déclarant l’urgence nationale. En outre, une ordonnance du secrétaire au Commerce, Wilbur Ross, empêcherait Huawei d’acheter des composants et des technologies à des entreprises américaines sans l’approbation du gouvernement américain. Cette interdiction causera des pertes financières aux milliers d’Américains employés par les entreprises américaines qui font affaire avec Huawei, alors que Huawei achète auprès d’elles plus de 11 milliards de dollars de biens et services chaque année. Une interdiction totale des équipements de Huawei pourrait détruire des dizaines de milliers d'emplois aux Etats-Unis, selon l’article.

D’ailleurs, des équipements de Huawei ont été installés dans des dizaines de réseaux 4G des zones rurales et reculées par des petits opérateurs de télécommunications américains. Ces opérateurs seraient alors obligés de dépenser leurs fonds limités pour remplacer les équipements de Huawei par des équipements plus coûteux fournis par des concurrents.

Huawei est le leader reconnu de la technologie 5G, le bloquer pourrait nuire à l'économie américaine en empêchant les États-Unis de suivre l'évolution du reste du monde en déployant des réseaux 5G. Plus important encore, une interdiction ne permettrait pas d’atteindre l'objectif américain de sécuriser davantage les réseaux informatiques du pays. La sécurité des réseaux de télécommunications est une responsabilité partagée par les opérateurs, les fournisseurs d’équipement et les fournisseurs de services. Huawei a répété à plusieurs reprises qu'il refuserait tout ordre d'attaquer ou d'espionner ses clients.

Selon l’article, boycotter Huawei parce qu’il a son siège en Chine n’a guère de sens. Les entreprises de télécommunications telles que Nokia et Ericsson s’appuient sur une chaîne d’approvisionnement mondiale comme Huawei. Ils utilisent des équipements développés ou fabriqués en Chine, qui représentent la majeure partie des équipements de télécommunications actuellement installés sur les réseaux américains. Mettre une entreprise ou toutes les entreprises d'un pays dans la liste noire ne fait rien pour atténuer un risque sur la chaîne d'approvisionnement mondiale et réduira considérablement la concurrence, ce qui entraînera inévitablement une augmentation des coûts.

Toujours selon l’article signé par la vice-présidente de Huawei, le décret et la réglementation du Département du Commerce visent à empêcher la cyberattaque. Cet objectif reflète une réalité: les réseaux de communication du monde sont vulnérables face aux attaques sophistiquées. Mais ces attaques peuvent compromettre les produits de tout fournisseur d’équipement. Le gouvernement des États-Unis a conclu avec Nokia et Ericsson, des compagnies basées en Europe, des accords d'atténuation des risques contrôlés par le gouvernement, leur permettant de faire des affaires dans ce pays malgré leurs vastes opérations en Chine. Huawei souhaite pouvoir discuter des accords similaires.

Si la Maison Blanche et le Département du Commerce souhaitent sincèrement protéger les réseaux américains, ils ne s’attacheront pas à bannir une société mais à mettre en place une approche globale de la gestion des risques, c’est précisément la stratégie préconisée l’année dernière par le Département de la Sécurité.

Selon la conclusion de l’article, le fait de bloquer Huawei, leader du secteur va affaiblir la concurrence, retarder le déploiement de la 5G, réduire l’innovation et empêcher les consommateurs et les entreprises américaines d’avoir accès à des technologies les plus avancées au monde. L’administration Trump devrait abandonner son interdiction envers Huawei et développer un cadre transparent pour tester et sécuriser toutes les parties intervenant dans les réseaux de communication américains.