Grande Bretagne, principal bénéficiaire des opérations offshore en RMB

RCI 2019-02-20 17:57:38
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Depuis juillet dernier, à cause des pressions sur la croissance de l’économie chinoise et des incertitudes autour des négociations commerciales sino-américaines, le marché international présentait sous un jour sombre l’avenir du RMB (yuan, la monnaie chinoise). En revanche, la Grande Bretagne a, quant à elle, travaillé solidement dans la construction du centre de commerces offshore du yuan et en a beaucoup bénéficié.

Fin 2018, le volume d’échanges entre le dollar américain et le yuan sur le marché de Londres était supérieur à celui entre la livre sterling et l’euro, rapporte Financial Times.

De toutes les transactions de changes du yuan chinois effectuées à l'extérieur de la partie continentale de la Chine, 36,3% sont effectuées au Royaume-Uni, d'après SWIFT, compagnie financière mondiale de transactions.

Londres a pris la place de Singapour et est devenu à présent le plus grand centre de commerces offshore du yuan Renminbi.

En tant que géant de la place financière, le Royaume-Uni a pris une certaine avance sur ses concurrents directs européens, en l’occurrence l'Allemagne et la France, dans l'utilisation du RMB, bien que ces deux derniers ne soient pas loin derrière le champion.

Le Royaume-Uni est aussi le premier pays occidental à avoir émis des obligations d'Etat en RMB et le premier des pays du G7 à avoir signé un accord de swap en RMB. Par ailleurs, la livre sterling peut être directement convertie en RMB, tandis que les bourses de Londres et de Shanghai réfléchissent à leur rapprochement.

Ces dernières années, des initiatives ont été prises au niveau de la coopération financière entre la Chine et la Grande Bretagne. En octobre 2014, le gouvernement britannique a émis sa première obligation souveraine en RMB. D’un montant de 3 milliards de yuans (environ 490 millions de dollars) et d'une durée de trois ans, ce qui a fait de la Grande Bretagne le premier pays occidental à prendre une telle initiative. Les deux pays lanceront également un mécanisme de faisabilité sur la connexion entre les marchés boursiers de Londres et de Shanghai, ajoutant potentiellement un nouveau canal pour les investisseurs offshore afin d'étendre leur exposition vis-à-vis des titres en yuan.

En 2018, la Chine continuait à élargir l'utilisation transfrontalière de sa monnaie. Selon des statistiques de la Banque centrale chinoise, on compte 5,11 mille milliards de yuans de paiement transfrontalier dans le monde en 2018. Et jusqu’au décembre dernier, des investisseurs étrangers possèdent une énorme quantité de l’obligation en RMB, soit une valeur de 1,5 mille milliards de yuans.

En 2016, le Fonds monétaire international a inclus le yuan dans son panier des Droits à tirages spéciaux (DTS). Depuis lors, la Chine a signé des accords de change de monnaie avec des dizaines de pays. Et une soixantaine de pays et régions ont ajouté le yuan dans leurs réserves de devises.

Pour le Royaume-Uni, le bonus était évident. Selon son ancien Chancelier de l'Echiquier George Osborne, faire de Londres la plateforme pour le commerce RMB apporterait des milliards de livres sterling de revenus fiscaux à l’Angleterre. En plus, du processus du Brexit, l’intensification de l’utilisation du yuan aura une haute signification pour la stabilisation de son statut du plus grand marché cambiste du monde.

Notons que l’ouverture de son marché financier et l’accélération de l’internationalisation du RMB sont des grandes initiatives de la politique de l’ouverture et de la réforme chinoise à la nouvelle ère. Se basant sur la puissance nationale et sur importantes réserves de devises étrangères, le yuan restera de plus en plus stable. La construction du centre de commerces offshore du yuan dans le monde est favorable à l’internationalisation du RMB et à la matérialisation du projet des Nouvelles Routes de la Soie terrestre et maritime. Sur le long terme, ce sera une opportunité partagée entre la Chine et des pays partenaires comme la Grande Bretagne.

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