Le HCR appelle à une action urgente après de nouveaux drames de migrants en Méditerranée

xinhua 2019-01-23 11:19:57
Share
Share this with Close
Messenger Messenger Pinterest LinkedIn WeChat

L'Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) s'est inquiétée mardi de la situation en Méditerranée, après deux naufrages, de nombreux autres incidents de sauvetage, et des informations selon lesquelles les garde-côtes libyens n'ont pas été en mesure de réagir à des incidents en raison de pénuries de carburant.
Environ 170 personnes sont décédées ou portées disparues lors de deux naufrages distincts en mer Méditerranée. "Le premier drame est un navire avec 117 passagers à bord qui a coulé au large de la Libye et le second dans les eaux reliant le Maroc à l'Espagne avec 53 personnes", a déclaré Charlie Yaxley, porte-parole du HCR, lors d'un point de presse tenu mardi à Genève.
Selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), le nombre de décès le long des trois principaux itinéraires méditerranéens pendant les trois premières semaines de janvier s'élève à 203, contre 201 pendant la même période en 2018.
"Le pire a été enregistré en janvier 2016, lorsque 370 personnes sont mortes aux passages frontaliers maritimes de l'Union européenne (UE)", a ajouté le porte-parole de l'OIM, Joel Millman. Selon lui, la dernière fois que moins de 200 migrants se sont noyés en janvier dans ces eaux remonte à 2015, avec 82 morts en janvier. A noter qu'en 2014, l'OIM n'a enregistré que 12 décès de migrants méditerranéens transportés par mer en janvier.
Par ailleurs, le HCR s'est préoccupé du sort de près de 144 réfugiés et migrants secourus le 20 janvier par un navire marchand, le Lady Sham. "Le bateau a débarqué la nuit dernière à Misrata, en Libye, sur ordre du Centre conjoint de secours et de coordination de Tripoli (JRCC) et cela nous préoccupe particulièrement", s'est inquiété le porte-parole du HCR.
D'autant que l'agence onusienne fait valoir que la situation dans ce pays n'est pas sûre pour les migrants et les réfugiés. "Le contexte actuel en Libye où sévissent des flambées de violence et des violations généralisées des droits de l'Homme, aucun réfugié ou migrant sauvé en mer ne devrait y être renvoyé", a dit M. Yaxley.
Pour l'agence onusienne, la polémique à l'heure actuelle autour des sauvetages en mer empêche de se concentrer sérieusement sur une solution au problème. "En attendant, des vies sont tragiquement perdues", a regretté le porte-parole du HCR tout en invitant les politiciens à cesser d'utiliser des êtres humains à des fins politiques.
Selon le HCR, il est urgent pour les Etats de prendre des mesures pour réaffirmer leur capacité de recherche et de sauvetage en Méditerranée en renforçant les opérations coordonnées entre plusieurs Etats, en rétablissant le débarquement rapide dans un lieu sûr et en levant les obstacles au travail des navires de sauvetage des ONG. "Les personnes qui ne peuvent pas prétendre à une demande d'asile ou à une autre forme de protection internationale doivent être rapidement aidées pour pouvoir rentrer chez elles", a ajouté M. Yaxley.
Le HCR a par ailleurs rappelé que la seule "réduction des arrivées ne peut pas être le seul baromètre du succès lorsque des personnes se noient aux portes de l'Europe". 4.883 migrants et réfugiés sont entrés en Europe par la mer pendant les trois premières semaines de 2019, soit une légère augmentation du nombre total de 4.466 de migrants arrivés pendant la même période l'an dernier.

Partager

Articles les plus lus