Exposition : Les maîtres d’art artisanal font rimer tradition avec innovation

L’art plumassier de Nelly Saunier

Réunissant onze héritiers du patrimoine immatériel chinois et quinze des plus talentueux artisans et maîtres d’art français, l’exposition WONDER LAB propose un regard renouvelé sur la création contemporaine.

De l’orfèvrerie à la céramique, de la plumasserie au travail de l’écaille, du verre, du cuir, de la paille, du papier ou du textile et la gravure sur bois et le gaufrage, et bien d’autres pratiques encore, l’excellence, la créativité et la diversité des métiers d’art français et chinois sont donnés à voir pour la première fois au public.

Les éventails fabriqués par l’éventailliste français Sylvain Le Guen (en haut) et son homologue chinois Wang Jian (en bas)

Résolument contemporaine, l’exposition WONDER LAB, co-organisée par le Musée national de Chine et la Société française HEART & CRAFTS, fait l’éloge de la main et de la créativité et souligne la manière dont les maîtres artisans repensent la création et le monde d’aujourd’hui, tout en inventant les pratiques de demain.

«L’exposition a pour discours principal: l’alliage entre la tradition et l’innovaton dans les savoir-faire. Nous avons pour objectif d’illustrer ce qu’est l’esprit de l’artisan contemporain», a affirmé Xie Xiaoquan, directeur adjoint du Musée national de Chine devant les médias peu avant l’inaugurantion de l’exposition WONDER LAB.

Les parapluies en papier fabriqués par le maître d’art chinois Bi Liufu

«Garants d’un patrimoine immatériel et de pratiques ancestrales, ces artistes ont pu maîtriser l’essence du procédé d’une technique grâce aux accumulations pendant des dizaines d’années. En même temps, ce sont des artistes audacieux qui n’hésitent pas à innover dans leurs propres domaines», a souligné M. Xie Xiaoquan.

L’oeuvre de Jean Girel inspirée par la céramique chinoise

L’exposition réunit les créations d’artisans d’art français distingués pour leur degré d’excellence – notamment par le très rare titre de Maître d’art, créé en France en 1994 par le Ministère de la Culture –, et les œuvres d’artisans d’art chinois soigneusement choisis par Florence Zhu, directrice du Centre de l’industrie culturelle du Musée National de Chine.

Selon Hélène Kelmachter, commissaire français de l’exposition, les critères de sélection des artistes sont la maîtrise et l’excellence d’un savoir-faire, la capacité à innover et l’engagement personnel du créateur à faire évoluer son métier.

Le travail de cuir par Nathanaël Le Berre

Ce dialogue franco-chinois se prolonge au fil d’une itinérance, s’enrichissant de multiples rencontres artistiques et trouvant à chacune de ses étapes une nouvelle singularité et met en lumière des créateurs aux personnalités rares qui font rimer vocation et tradition avec innovation.

L’exposition tombe à l’occasion du 55e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre la Chine et la France. «L’exposition WONDER LAB crée non seulement un dialogue entre les oeuvres, mais également invente une rencontre nouvelle entre ces maîtres d’art français et les artisans d’art de haut niveau chinois. Nous espérons que cette exposition sera la première étape de multiples relations entre ces maîtres d’art. J’espère que cette aventure laissera des traces pour chacun des quinze maîtres d’art français et qu’ils pourront continuer ce dialogue inauguré par cette exposition», a ainsi espéré Hélène Kelmachter.

Du 12 janvier au 17 mars 2019, l’exposition est présentée au Musée National de Chine à Beijing.