La collaboration franco-chinoise dans le domaine de musées favorisera la construction d’ « Une Ceinture, une Route »

Claude Mollard à la première édition du Forum international des directeurs de musées

Bien avant l’étape de Beijing, Claude Mollard revenait de la ville de Nanjing, chef-lieu de la province du Jiangsu, où il a participé, du 26 au 29 mai, à la première édition du Forum international des directeurs de musée. Selon lui, ce Forum est un signe qui démontre l’attention sans faille que le gouvernement chinois accorde aux évolutions des musées et à l’attachement au passé.

Ce Forum est une occasion pour les experts chinois et étrangers d’échanger des points de vue sur comment conserver et faire circuler les œuvres. Et discuter aussi sur la relation qui doit exister entre le passé et la création contemporaine. A ses yeux, les questions relatives à la civilisation humaine et au musée sont comme un miroir de la société, d’une ville, d’une nation et de l’histoire d’un peuple. C’est en effet, le reflet de ce qui nous entoure et caractérise la vie dans la société. De ce point de vue, Mollard estime que les civilisations ont valeur d’aider le peuple à garder et à toujours rester connecté à ses racines. Mais pour Mollard, l’attachement d’un peuple à ses racines n’est pas toujours une entreprise facile, surtout dans le contexte actuel, caractérisé par les effets de la mondialisation et de l’accélération de l’industrialisation et de nouvelles technologies de communication qui détruisent peu à peu les civilisations de différents peuples. Pour pallier ce danger, Mollard suggère la mise en place de nouveaux mécanismes de protection du patrimoine ancien et de construction d’un grand nombre de musées pour espérer bien garder les racines. Aussi, il a appelé à l’inventaire des collections et à l’aménagement des maisons anciennes, cela dans l’idée de favoriser une meilleure conservation. Il a également plaidé en faveur de la formation du personnel de musées. Un bon musée ou une bonne exposition, a-t-il fait savoir, devra avoir besoin des chefs d’œuvres, de l’intelligence et d’un bon concept d’exposition qui soient capables d’attirer plus de visiteurs.

Cette année marque le 40ème anniversaire de l’application de la politique de réforme et d’ouverture en Chine. En tant qu’ancien haut fonctionnaire au ministère de l’éducation et de la culture en France, Claude Mollard a plusieurs fois effectué des visites en Chine dans le cadre des activités culturelles. Autant dire que dans la ville de Nanjing, l’homme n’était pas à son premier coup d’essai. C’est un chevronné dans le domaine de la culture, comme l’atteste son CV. Selon lui, l’ouverture de la Chine a créé des opportunités pour les échanges franco-chinois notamment dans le domaine culturel. Il est impressionné par le dynamisme chinois dans son développement et par l’esprit d’entreprise, l’efficacité et la capacité d’adaptation du peuple chinois. Ça, il s’en souviendra toujours. Claude Mollard pense que la Chine, en tant que pays d’une ancienne civilisation de plus de cinq mille ans, possède d’énormes potentialités dans le développement de ses musées. A l’heure actuelle, il pense que le musée ne doit pas présenter seulement le passé, mais aussi la création de l’art contemporain. Car les artistes pensent au futur et leurs créations pourront contribuer au développement de la société. Il a, en outre, proposé la Chine à créer plus d’espace national ou organiser des foires consacrés à l’art contemporain, et prendre des mesures qui s’imposent pour favoriser l’acquisition des collections d’œuvres d’art privées.

En tant qu’un des fondateurs du Centre Pompidou, M. Mollard est content de rappeler qu’une succursale de ce Centre qui possède l'une des plus importantes collections d'art contemporain au monde, sera implantée début 2019 à Shanghai en Chine. Il l’espère réciproquement pour les musées chinois, et, a la ferme conviction qu’avec la politique d’ouverture du gouvernement chinois, il y aura plus d’importants projets d'échange à long terme dans le domaine culturel entre la France et la Chine.

(Par Zhu Zenglan, Cyprien Kapuku)