Des journalistes américains découvrent l'Institut de virologie de Wuhan

CGTNF 2020-08-12 16:37:21
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Le 10 août, la National Broadcasting Corporation (NBC) a publié un article intitulé "Inside the Chinese lab central to the search for the coronavirus' origin" (À la découverte du laboratoire chinois au coeur de la recherche de l'origine du coronavirus). L'article a écrit que l'Institut de virologie de Wuhan ressemble à un campus universitaire avec un gardien de sécurité à l'entrée. Le laboratoire national de biosécurité de niveau 4 de Wuhan (BSL4) - le premier laboratoire de Chine à obtenir le plus haut niveau d'autorisation de biosécurité s'y trouve.

Vendredi, NBC News est devenue la première organisation de presse étrangère à avoir accès à l'Institut de virologie de Wuhan depuis le début de l'épidémie, rencontrant des scientifiques chevronnés travaillant à identifier les origines du virus. Cet institut de Wuhan et ses scientifiques sont devenus le centre de spéculations intenses et de théories du complot, dont certaines émanant de la Maison Blanche.

Au cours d'une visite d'environ cinq heures, qui comprenait une visite du laboratoire BSL-4, Wang Yanyi, directrice de l'Institut de virologie de Wuhan, a déclaré qu'elle et d'autres collègues se sentaient injustement ciblées. "Malheureusement, nous avons été traités comme des boucs émissaires pour l'origine du virus. Quiconque s'engage dans la recherche antivirus et le travail connexe se sentira inévitablement en colère ou mal compris, lorsqu'il fait l'objet d'une accusation sans fondement ou malicieuse ", a-t-elle dit.

C'est en partie dû au fait que l'institut de Wuhan est équipé pour étudier les agents infectieux et les toxines les plus dangereux du monde, qu'il est empêtré dans des accusations autour du coronavirus.

La Maison Blanche n'a montré aucune preuve crédible pour étayer les affirmations selon lesquelles le coronavirus a été soit fabriqué dans le laboratoire, soit accidentellement fui par le laboratoire, et aucune autre source non plus. Mais Trump continue d'alimenter le blâme, souvent par le biais d'une rhétorique discriminatoire, en se référant régulièrement à l'agent pathogène comme étant le « virus chinois », le « virus Wuhanais » ou la « kung flu ».

Wang Yanyi, directrice de l'institut de virologie de Wuhan, et Yuan Zhiming, président de la branche de Wuhan de l'Académie chinoise des sciences, ont respectivement accepté un entretien de 50 minutes niant fermement que le virus puisse provenir de l'institut de virologie de Wuhan.

"J'ai souligné à plusieurs reprises que nous avons reçu des échantillons de pneumonie de type SRAS ou inconnu envoyés depuis les hôpitaux le 30 décembre 2019. Avant cela, nous n'avions pas rencontré ce nouveau type de coronavirus. Il est donc impossible pour que le nouveau coronavirus s'échappe de notre laboratoire", explique Yuan Zhiming. Wang Yanyi a répondu qu'aucun des scientifiques de l'institut n'était infecté par ce virus, ce qui suffisait pour prouver qu'il ne provenait pas de ce laboratoire.

Peter Daszak, président d' « EcoHealth Alliance », une organisation à but non lucratif basée à New York et consacrée à la recherche et à la prévention des épidémies, a travaillé avec l'Institut de virologie de Wuhan pendant 16 ans jusqu'à ce que le gouvernement américain coupe le financement cette année. Il a également rejeté l'idée que le virus aurait pu s'échapper du laboratoire. "Le fait qu'ils aient publié la séquence si rapidement me suggère qu'ils n'essayaient pas de dissimuler quoi que ce soit", a-t-il déclaré.

En mai de cette année, Anthony Fauci, directeur de l'Institut national des allergies et des maladies infectieuses des Etats-Unis, a déclaré au magazine « National Geographic » qu'il n'était pas du même avis que le virus s'était accidentellement échappé d'un laboratoire.

L'OMS a soutenu que le coronavirus était probablement hébergé chez des animaux. Les auteurs d'une étude publiée en mars dans la revue Nature ont déclaré qu'il était "improbable" que l'agent pathogène soit apparu à la suite de manipulations en laboratoire d'un coronavirus apparenté. Environ un mois avant la publication de cette étude, 27 scientifiques de la santé publique de neuf pays ont signé une déclaration dans la revue médicale « The Lancet » soutenant leurs homologues de la Chine et repoussant la désinformation entourant la pandémie.

Yuan Zhiming a ajouté: "Nous ne voulons pas voir de tensions entre la Chine et les États-Unis, car ce n'est pas bon pour le développement scientifique ni pour le progrès et la stabilité du monde. Nous avons beaucoup appris des scientifiques américains, y compris leurs technologies, leurs esprits et leurs expériences. Quant à cette épidémie je pense que nous devrions toujours croire en la science et faire confiance aux scientifiques."


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