Commentaire : les frictions commerciales sino-américaines naviguent entre négociations et bras de fer

RCI 2019-05-09 15:58:09
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Les Etats-Unis envisagent d’élever les tarifs douaniers sur les marchandises chinoises exportées vers les Etats-Unis d’un montant de 200 milliards de dollars américains, à savoir de 10% à 25%, à partir du 10 mai, a annoncé mercredi 8 juin le Bureau du représentant américain au commerce. A cela, la Chine a répondu que l'escalade des frictions commerciales ne correspondait pas aux intérêts des deux peuples, ni à ceux des autres peuples du monde, et a exprimé son profond regret. Si la partie américaine mettait en application cette mesure de l'escalade de tarif douanier, la partie chinoise serait obligée d’adopter des contre-mesures.

En faisant une comparaison des déclarations des deux pays, il y a deux points à saisir:

Premièrement, les contenus concernant les tarifs douaniers dans la déclaration américaine sont similaires aux informations annoncées il y a quelques jours, mais l’importance réside au verbe «envisager», c’est-à-dire «avoir l’intention». Cela signifie qu’on ne peut pas écarter la possibilité de changer d’idées.

Deuxièmement, la Chine a émis, deux heures après, sa réponse concise, avec une attitude claire et ferme. La déclaration chinoise comprend trois sens: d’abord, elle indique que l’acte américain «ne correspond pas aux intérêts des deux peuples, ni à ceux des autres peuples du monde»; ensuite, elle montre l’attitude chinoise qui émet de profondes désolations suite à cet égard; et enfin, la partie chinoise fait savoir qu’elle allait prendre les contre-mesures nécessaires, sous réserve du cas de figure où « la partie américaine mettrait en application cette mesure».

À l’approche du 11ème cycle de consultations économiques et commerciales de haut niveau entre la Chine et les États-Unis, les deux parties ont publié les déclarations ci-dessus, ce qui mérite une réflexion. La pression des États-Unis est évidente et la réaction chinoise est rapide et sereine, et cela prouve que la Chine s’y est, depuis longtemps préparée, il s’agti d’une position chinoise de principe constante, à savoir, soit les négociations pour lesquelles la porte demeure ouverte, soit se battre jusqu’au bout.

Nous devrions en déduire que les négociations et le bras de fer constitueraient un mode et une normalité dans les frictions économiques et commerciales entre la Chine et les Etats-Unis.

De février de l’année dernière jusqu’ici, les négociations commerciales entre la Chine et les Etats-Unis ont obtenu des progrès positifs, pourtant des flux et reflux ont surgi à plusieurs reprises durant cette période. Cette fois, même avant l’ouverture des négociations, la partie américaine a annoncé soudainement sa décision d’élever les droits douaniers. Mais, Tout comme l’a indiqué le porte-parole du Ministère chinois des Affaires étrangères, les cas de ce genre sont survenus à plusieurs reprises, et la partie chinoise ne s’en étonne pas. La Chine traitera ces circonstances en toute sérénité.

En effet, en déclarant d’élever les droits douaniers, la partie américaine a indiqué que les deux parties auraient encore la possibilité de parvenir à un accord historique, et que les deux pays étaient en train de préparer une rencontre entre les deux chefs d’Etat après la conclusion de l’accord. Cet agissement contradictoire montre que qu’à travers les négociations et le bras de fer, la Chine et les Etats-Unis procèdent aux rajustements continuels pour réduire les divergences et élargir les consensus.

Dans ce contexte, il n'est pas difficile de comprendre les raisons pour lesquelles, le vice-Premier ministre chinois Liu He a décidé d’aller aux Etats-Unis pour participer au 11e cycle de consultations économiques et commerciales de haut niveau entre la Chine et les États-Unis prévu les 9 et 10 mai, malgré la menace américaine d’élever les tarifs douaniers. Ce n'est pas parce que la Chine a peur et qu’elle est forcée de faire des concessions. Bien au contraire, la Chine s’est déjà adaptée à cette situation et maintient toujours son souhait de résoudre les différends commerciaux sino-américains à travers les négociations de haut niveau.

La Chine préconise le règlement des différends par négociations. Telle est sa position de principe conséquente. Malgré les grands ennuis créés par les Etats-Unis pour ce cycle de négociations, la Chine ne voulait pas se laisser influencer. Aller négocier aux Etats-Unis comme prévu est dans le but de respecter les règles de négociations, ainsi que les résultats obtenus par les deux parties et leurs consensus réalisés au cours des 16 derniers mois.
Au lieu d’être capricieux, les Chinois accordent plus d’attention à la rationalité. Les stades de développement économique de la Chine et des États-Unis sont différents, de même que leurs structure et système économiques. Donc, il est normal qu’il existe des frictions économiques et commerciales entre les deux parties et que le processus de consultations connaisse des rebondissements.

Aujourd’hui, les États-Unis ont déclaré vouloir une escalade des droits de douane, ce qui montre qu’ils sont maintenant quelque peu nerveux. La partie américaine a déclaré à maintes reprises que c’était la Chine qui avait payé les tarifs américains. En revanche, les législateurs américains n’en sont pas d’accord. Par exemple, le sénateur républicain James Lankford a prétendu que les importateurs américains aient maintenant versé au gouvernement plus de 16 milliards de dollars au titre des droits de douane. A l’en croire, les droits de douane supplémentaires seraient à la charge des entreprises américaines et non pas les exportateurs chinois.

Néanmoins, la Chine s’est bien rendu compte de la nature à long terme, complexe et ardue des problèmes économiques et commerciaux sino-américains. Elle ne s’écartera pas de sa trajectoire initiale en raison d’événements temporaires. L’expérience prouve qu’exercer une forte pression ne pourra résoudre le problème et qu’on finit par retourner à la table de négociations. En outre, plus les divergences sont nombreuses, plus il est nécessaire de communiquer face à face. Si la délégation chinoise se rend aux États-Unis pour négocier comme prévu, c’est uniquement dans l’optique de répondre aux préoccupations réciproques de chacun et ramener les négociations sur la voie rationnelle.

Ce qui importe, c’est que la Chine a toujours été un grand pays responsable. Le président chinois Xi Jinping a souligné à plusieurs reprises que les relations entre les grandes nations étaient liées à la stabilité stratégique globale, tandis que la Chine et les États-Unis partageaient des intérêts communs et assumaient d'importantes responsabilités dans la sauvegarde de la paix et de la stabilité mondiales et dans la promotion du développement et de la prospérité mondiaux. Depuis plus d'un an, les frictions commerciales sino-américaines ont non seulement porté atteinte aux intérêts des deux pays, mais également freiné la croissance économique mondiale. Le dernier rapport sur les Perspectives de l'économie mondiale publié par le Fonds monétaire international a réduit le taux de croissance économique mondiale de 0,2% et 0,1%, pour atteindre à 3,5% et 3,6%, respectivement cette année et l'année suivante.

Chaque fois que les négociations commerciales sino-américaines envoient des signaux positifs, les marchés boursiers chinois, américains et mondiaux sont stimulés et, chaque fois que les négociations rencontrent des obstacles, le marché boursier fluctue inévitablement. Cela reflète le fait que la poignée de main sino-américaine profitera au monde entier et que le monde sera plombé par la rupture des négociations sino-américaines.

Face aux pressions tarifaires exercées par les États-Unis, la Chine s'en remet sereinement au traité, ce comportement est non seulement responsable pour les peuples des deux pays, mais protège également les intérêts des peuples du monde en matière de développement en offrant davantage de stabilité et de prévisibilité pour le redressement de l'économie mondiale.

Bientôt, le 11ème cycle de négociations économiques et commerciales de haut niveau entre la Chine et les Etats-Unis devait se tenir à Washington. La Chine s’escrimera toujours à relever les consultations sur la bonne voie, avec la plus grande sincérité. Mais sachez que les négociations sont mutuelles. Pour pouvoir remédier aux divergences et développer les coopérations, il est nécessaire que les Etats-Unis œuvrent dans le même sens que la Chine. La partie américaine sait, depuis longtemps, que la Chine ne veut pas de guerre commerciale, mais elle n’en a pas peur non plus, et combattra si nécessaire. Ils savent également que la Chine est disposée à résoudre les différends à travers les coopérations, et celles-ci ne devraient pas porter atteinte aux intérêts fondamentaux de la Chine et de sa population.

Quels que soit l’aboutissement des négociations des deux prochains jours, la Chine y fera face avec toute sérénité, continuera à mener à bien ses affaires, et poursuivra son chemin. Durant cette guerre tarifaire qui a duré 16 mois, l’économie et la société chinoise ainsi que sa population ont résisté à l’épreuve. Cette guerre les a d’ailleurs forgées. A plus forte raison, avec tous les signaux positifs en faveur de la Chine qui se multiplient, la Chine est confiante de résister à n’importe quelle tempête en devenant plus résiliente. Elle poursuivra la réforme et l’ouverture, afin d’aboutir à un développement de meilleure qualité, et à créer davantage d’opportunités de coopération pour le monde.



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