Boussole

La boussole est l'une des quatre grandes inventions de la Chine antique. Elle est apparue sous la période des Royaumes Combattants (475-221 av. J.-C.), ce qui lui donne une histoire de plus de 2.000 ans.

 

Les premières boussoles ont été fabriquées à partir d'aimants naturels. Leur forme évoque celle d'une cuillère, dont la tête pourrait pivoter librement sur un plateau en cuivre ou en bois poli. Quand la tête de la cuillère s'arrête, le manche de la cuillère indique le sud. C'est pourquoi on l'appelle « indicateur du sud ».

 

La civilisation chinoise a non seulement inventé la boussole, mais c'est aussi elle qui en a découvert les applications dans la navigation maritime. C'est plus précisément à la fin du XIème siècle que la boussole a commencé à être employée sur les océans. Et avec la large utilisation que les marins chinois en ont fait, les boussoles ont elles-mêmes subi plusieurs améliorations. Sous la dynastie des Song du Sud (1127-1279), on a rassemblé en un appareil une aiguille aimantée et un cadran gradué, ce qui donne la boussole de navigation maritime telle qu'on va la connaître pendant des siècles. Et sous la dynastie des Yuan (1271-1368), on a aussi fabriqué des boussoles en forme de tortue ou de poisson, dont l'aiguille était du reste verticale.

 

C'est bien en mer que la boussole a trouvé son débouché le plus important. Car elle a tout simplement révolutionné les techniques de navigation maritime, ce qui en a naturellement stimulé le développement, a promu des échanges culturels et ouvert par là une nouvelle ère des rapports entre l'homme sur la mer. A l'époque des Song du Sud, des marchands arabes et persans ont appris, en empruntant les bateaux de pêche chinois, les méthodes de fabrication des boussoles, méthodes qu'ils transmettront plus tard en Europe. Et c'est seulement à la fin du 12ème et au début du 13ème siècle que les pays arabes et européens ont commencé à voyager en mer à l'aide des boussoles. Soit plus d'une centaine d'années après les navigateurs chinois.

 

Le Feng Shui (géomancie)

La culture du Feng Shui, qui signifie littéralement le vent / l'eau, trouve son origine dans la culture mystique traditionnelle de la Chine. Cette sorte de géomancie est très riche, et possède une très longue histoire. Le Feng Shui est un phénomène culturel propre aux Chinois qui est destiné à optimiser la félicité et chasser le malheur. Mais plus profondément, il s'agit d'un véritable art de vivre et d'une philosophie sur les relations entre l'homme et son environnement. Le Feng Shui met l'accent sur les rapports entre l'homme d'une part, et ce qui l'entoure de l'autre, qu'il s'agisse des constructions ou de la nature. C'est ce qu'on appelle les « rapports entre le ciel et l'homme ». Le Feng Shui est à la base de la conception du monde et de la conception esthétique qui marquent la civilisation chinoise depuis plusieurs millénaires, caractérisée par « la fusion du ciel et de l'homme ».

 

La pensée fondamentale du Feng Shui provient du « Yijing », le « Livre des Mutations ». Et son contenu essentiel consiste notamment à savoir comment traiter ce qui nous entoure et choisir les endroits propices, c'est-à-dire aussi bien les maisons ou les mausolées que les villages, les villes ou l'urbanisme en général. Par exemple, les mausolées sont considérés comme des « habitats yin », tandis que le logement réservé à la vie des vivants s'appelle « habitat yang ». Parti de la pensée philosophique yin et yang du « Livre des Mutations », le Feng Shui compte comme base théorique et comme moyen d'opération les cinq éléments constitutifs de la matière (métal, bois, eau, feu et terre), les huit trigrammes (huit combinaisons de 3 lignes pleines ou non, employées autrefois dans la divination), les 12 périodes de deux heures de la journée, les 24 directions et d'autres codes de l'univers. A partir de la conception chinoise sur les bons et mauvais augures dans l'univers, le Feng Shui représente l'idée d'harmonie et d'union, entre l'homme et ce qui l'entoure, entre l'homme et la nature.

 

Dans le Feng Shui, on met volontiers l'accent sur le choix de l'emplacement des habitats, de leur orientation, de la disposition intérieure et de la façon d'y arranger les objets. Cette idée vient d'une conception selon laquelle l'habitat exerce une influence permanente sur l'état spirituel, physique ou moral de l'homme, ce qui affectera par la suite l'œuvre, la fortune ou la situation familiale des hommes. « La maison s'appuie sur le nord et donne sur le sud », « La maison est adossée à la montagne et fait face aux eaux », voilà les deux principes les plus célèbres du Feng Shui. Mais il existe dans le Feng Shui d'autres termes qui peuvent paraître ésotériques, tels que « le bonheur est chassé par la route », la « traversée du cœur » ou la « rupture de la poutre ».

 

Avec la longue évolution du Feng Shui, de nombreux éléments plus ou moins mystérieux, parfois même proprement superstitieux, ont été progressivement intégrés dans le Feng Shui. Mais en parallèle, l'essence même du Feng Shui s'est aujourd'hui peu à peu diluée dans des idées et des coutumes déformées. De sorte que beaucoup d'absurdités circulent aujourd'hui avec ces versions dénaturées du Feng Shui. C'est du reste la principale raison pour laquelle le Feng Shui est actuellement considéré comme une superstition.