Portrait : Xi Jinping et son ère (1)

xinhua 2017-11-17 09:41:16
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Portrait : Xi Jinping et son ère

Dans la matinée du 18 octobre, Xi Jinping, se tenant derrière un pupitre au Grand Palais du Peuple, a présenté un rapport au 19e Congrès national du Parti communiste chinois (PCC).

Le rapport de 32.000 caractères chinois, le rapport politique le plus magistral depuis ces dernières décennies, a été chaleureusement applaudi par les délégués à plus de 70 reprises.

"Le socialisme à la chinoise, après avoir parcouru un long chemin, est entré dans une nouvelle ère, et au cours de son développement, un nouvel horizon historique s'est ouvert à notre pays", a-t-il indiqué dans son rapport.

Le rapport a été traduit en dix langues étrangères. Des experts étrangers ont été invités spécialement pour examiner la traduction. La plupart d'entre eux utilisent le mot "fort" pour exprimer leurs premières impressions.

"J'ai été absorbée quand je l'ai lu pour la première fois. Je l'ai lu du matin jusqu'à minuit, oubliant même de manger", a indiqué la linguiste russe Olga Migounova.

Avec ce rapport politique et le congrès, M. Xi, qui est le noyau dirigeant du Comité central du PCC et de l'ensemble du Parti, considère que la Chine se trouve à un nouveau point de départ historique, a expliqué Robert Lawrence Kuhn, expert américain sur les études de la Chine et président de la Fondation Kuhn.

Lors de la première session plénière du 19e Comité central du PCC du 25 octobre, M. Xi a été réélu secrétaire général du Comité central du PCC pour un deuxième mandat, ce qui a reflété la volonté de l'ensemble du Parti. Des médias et des observateurs chinois et étrangers sont convaincus que Xi Jinping est la bonne personne pour diriger la Chine.

En 1949, Mao Zedong a annoncé la fondation de la République populaire de Chine, marquant la fin d'un siècle d'humiliation par les agresseurs étrangers.

Deng Xiaoping, architecte de la réforme et de l'ouverture de la Chine, a ouvert la voie pour que la nation devienne riche.

Portrait : Xi Jinping et son ère

Portrait : Xi Jinping et son ère

La période de cinq ans qui sépare le 19e du 20e Congrès national du Parti constitue la charnière des objectifs des "deux centenaires", a souligné M. Xi en présentant la nouvelle direction centrale du PCC à la presse.

"Non seulement nous devons réaliser l'objectif du premier centenaire, mais aussi embarquer pour le voyage vers le second", a-t-il noté, promettant de travailler avec diligence pour "remplir notre obligation, réaliser notre mission et mériter la confiance des membres du Parti".

Il a souligné que les communistes chinois "devaient toujours avoir un esprit de jeunesse, être toujours les serviteurs du peuple, les pionniers de l'époque et l'épine dorsale de la nation".

L'HOMME QUI CONCRÉTISE LES CHOSES

Il y a cinq ans, M. Xi, décrit par certains médias comme premier chef du PCC de l'ère des médias sociaux, présentait à la presse les autres membres nouvellement élus du Comité permanent du Bureau politique du 18e Comité central du PCC.

"En quelques minutes seulement, l'homme qui dirigera la nation la plus peuplée au monde pour les dix prochaines années a fixé son agenda. En bref : rendre la nation chinoise encore meilleure, répondre aux griefs du peuple et éradiquer la corruption... M. Xi a utilisé des mots faciles à comprendre par les membres non affiliés au Parti", a indiqué le Financial Times.

"Il semble vraiment avoir la personnalité et la force politique d'agir et d'innover rapidement", a expliqué Joseph Fewsmith, expert en politique chinoise de l'Université de Boston, cité par le journal.

Tout en saluant son caractère calme et confiant, beaucoup ont une attitude attentiste, alors que le nouveau dirigeant chinois fait face à de nombreux défis : une économie au ralenti, un écart de richesse croissant, la corruption et des problèmes environnementaux.

Ces observateurs ont reconnu les faits, et certains ont même parlé de "changement historique" en décrivant ce qui s'était passé pendant les 1.800 jours écoulés.

Environ 360 importants plans de réformes et plus de 1.500 mesures de réformes ont été lancés, établissant un cadre général pour la réforme dans des domaines importants et apportant un élan plus grand à la croissance.

L'économie chinoise a progressé à un taux annuel moyen de 7,2% entre 2013 et 2016, dépassant largement la croissance mondiale moyenne de 2,5%.

Plus de 60 millions de personnes sont sorties de la pauvreté.

Des centaines de responsables de niveau provincial et de corps d'armée, ou de niveau supérieur, ont fait l'objet d'enquêtes pour corruption et une campagne visant les styles de travail indésirables a permis au Parti de voir ses 89 millions de membres rester purs et devenir plus forts.

L'armée chinoise forte de deux millions d'effectifs a remodelé son environnement politique, sa réforme organisationnelle, son système de force militaire et son style de travail.

"Le système le plus strict de protection environnementale" a été mis en place et de nombreux responsables ont été sanctionnés pour le travail insuffisant à cet égard.

En outre, le pays a réalisé des progrès majeurs dans les secteurs scientifiques et technologiques, avec des succès dans des projets de laboratoire spatial, de submersible, de radiotélescope et de satellite quantique.

Pour la première fois en plus de six décennies, les dirigeants des deux rives du détroit de Taiwan se sont rencontrés en personne.

La Chine développe actuellement un nouveau type de relations entre grands pays avec les Etats-Unis et la Russie.

La monnaie chinoise, également appelé renminbi ou yuan, a été incluse au panier des droits de tirage spéciaux du Fonds monétaire international (FMI) et la proposition de "communauté de destin pour l'humanité" et l'initiative "la Ceinture et la Route" ont été intégrées aux documents de l'ONU.

Aucune de ces réalisations n'a été facile, mais M. Xi et ses collègues les ont concrétisées, avec la détermination et l'engagement inébranlables de M. Xi.

"Si le Parti et le peuple ont besoin de notre dévouement, nous devons le faire sans hésitation... Si nous ne pouvons pas le faire, comment pouvons-nous demander aux autres de le faire ?" a déclaré Xi Jinping lors d'une réunion du Bureau politique du Comité central du PCC.

Le plan de M. Xi pour l'avenir de la Chine est passionnant : une approche en deux phases pour devenir "un grand pays socialiste moderne", après l'édification intégrale d'une société de moyenne aisance d'ici 2020. La modernisation socialiste sera réalisée de manière générale entre 2020 et 2035. De 2035 au milieu du siècle, la Chine deviendra un grand pays socialiste moderne qui sera beau, moderne, prospère, puissant, démocratique, harmonieux et hautement civilisé.

La Chine sera alors un leader mondial en termes de puissance nationale et d'influence internationale. La prospérité pour chacun sera généralement atteinte, une perspective dont rêvait la nation chinoise depuis la guerre de l'opium (1840-1842).

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A ce stade, M. Xi est le timonier incontestable pour diriger la Chine vers ce grand rêve.

Il a été qualifié par certains médias "d'énergétique", "d'ambitieux", "d'esprit lucide" et "de pionnier".

Il a été classé à la première place parmi les dix leaders mondiaux dans un sondage mené par le Centre Ash de l'École Kennedy d'Harvard sur la gouvernance démocratique et l'innovation. Il a été également en tête d'un classement domestique obtenu auprès de personnes sondées au sujet de leur leader.

Un article de la revue Nikkei du 19 octobre a indiqué que M. Xi avait élaboré un plan pour le développement du pays d'ici 30 ans et qu'il devrait permettre à la Chine de regagner son statut de puissance mondiale.

LE NOYAU DIRIGEANT DU PCC FORGÉ PENDANT UNE "GRANDE LUTTE"

Quand M. Xi a pris ses fonctions il y a cinq ans, sa priorité était d'assurer une obéissance totale du Parti au Comité central du PCC tout en défendant son autorité et sa direction centralisée et unifiée. Le Parti devait faire face au relâchement moral, à l'incompétence, à la coupure d'avec les masses, à l'inaction et à la corruption. Parmi ces défaillances, la corruption constituait le plus grand défi. Selon M. Xi, si la corruption s'était accrue, elle aurait pu causer l'effondrement du Parti et la chute de l'État. La réalisation des objectifs dans la nouvelle ère aurait été impossible.

La campagne a été sans précédent au cours des 96 années d'histoire du PCC, et reste aussi profonde et implacable que toutes les campagnes de ce type dans le monde. L'un des premiers "tigres" (hauts responsables corrompus) a été Li Chuncheng, ancien secrétaire adjoint du Comité du PCC pour la province du Sichuan. Il occupait le poste de membre suppléant du 18e Comité central du PCC depuis moins d'un mois lorsqu'il a fait l'objet d'une enquête en décembre 2012. Dès lors, des enquêtes sur des responsables administrés par les autorités centrales ont eu lieu tous les mois. En uniquement un mois, sept "tigres" sont tombés dans les filets des enquêteurs.

Même le public a témoigné tout son soutien à la campagne, alors que l'enquête sur Zhou Yongkang, ancien membre du Comité permanent du Bureau politique du Comité central du PCC, a choqué beaucoup de personnes. Auparavant, les Chinois ne pensaient pas que les enquêtes pouvaient concerner des responsables d'un tel niveau. La communauté internationale n'attendait pas de M. Xi, encore nouveau dans ses fonctions, d'avoir la capacité et la résolution de capturer un "tigre" aussi grand.

Au cours des cinq dernières années, un grand nombre de responsables avec un "chapeau de fer", ceux qui sont puissants et difficiles à "révoquer", ont quitté leurs fonctions pour cause de corruption. A part Zhou Yongkang, on compte Bo Xilai, Guo Boxiong, Xu Caihou, Sun Zhengcai et Ling Jihua. Un total de 43 membres et membres suppléants du 18e Comité central du PCC et neuf membres de la Commission centrale de contrôle de la discipline (CCCD) ont fait l'objet d'enquêtes.

Dissipant tous les doutes, M. Xi a déclaré que "si nous n'avions pas offensé des centaines de responsables corrompus, nous aurions offensé 1,3 milliard de Chinois". A ceux qui s'inquiétaient de voir la corruption ralentir le développement économique, M. Xi a indiqué : "Aussi loin que je vois, le ciel ne tombera pas".

La gouvernance de M. Xi n'est pas tendre, et il s'agit même d'une voie de "lutte". Le mot "lutte" est apparu 23 fois dans son rapport au 19e Congrès national du PCC.

En 2015, la campagne anti-corruption se trouvait "dans l'impasse". En 2016, le PCC "a gagné du terrain pour surmonter la corruption". Aujourd'hui, le PCC "a gagné et consolidé cet élan écrasant". Les fugitifs à l'étranger sont poursuivis et arrêtés, alors que des milliers de responsables dans le pays ont avoué leurs fautes aux autorités disciplinaires.

Certains ont proposé de faire une pause alors que des progrès ont été réalisés, mais M. Xi a souligné que le Parti ne devait rien changer à ce qui fonctionne face à une récolte précoce. Au contraire, le Parti doit poursuivre la lutte pour remporter une "victoire écrasante" face à la corruption. Un dessin animé populaire sur Internet montre que M. Xi monte sur un tigre et le frappe de ses poings.

Selon le Bureau d'État des statistiques, environ 75% des Chinois étaient satisfaits des efforts anti-corruption en 2012, et le chiffre a bondi à 92,9% en 2016.

M. Xi ne comptait pas seulement sur la lutte contre les "tigres" et les "mouches", les responsables corrompus de bas niveau, pour établir son autorité.

Début 2013, M. Xi a lu un article "Des internautes appellent à arrêter le gaspillage alimentaire" publié par l'Agence de presse Xinhua, et a donné une instruction pour que "le gaspillage cesse". Il a souligné qu'il fallait éradiquer le gaspillage de fonds publics. Après cinq ans d'efforts, le PCC a rectifié la tendance malsaine, ce qui était considéré comme une mission impossible dans le passé.

"Le public estimait que les fonds publics utilisés pour des activités récréatives comme dîner et boire pouvaient atteindre 200 milliards de yuans par an, mais personne ne savait comment contrôler cela. Avec le code de frugalité en huit points, le problème a été résolu", a indiqué Yang Xiaodu, secrétaire adjoint de la CCCD.

Le règlement formule des exigences explicites pour améliorer le travail des hauts responsables selon huit aspects, en se concentrant sur le rejet de l'extravagance et la réduction des visites, des rencontres bureaucratiques et des discours creux.

"Le code de frugalité en huit points a changé la Chine", a déclaré M. Yang.

"Le peuple nous a donné le pouvoir, nous devons être dévoués au Parti et au pays, et servir honorablement le Parti et le pays. Nous devons accomplir notre devoir. Si notre travail exige de vexer des personnes, nous devons le faire malgré tout", a déclaré M. Xi.

M. Xi pensait ce qu'il disait. Le Parti a organisé une campagne d'éducation et de mise en pratique de la ligne de masse du Parti et l'opération éducative sur le style de travail dit "trois consignes de rigueur et trois règles d'honnêteté". Tous les membres du Parti sont aussi appelés à avoir une compréhension solide des statuts et règlements du Parti et des principaux discours politiques, tout en répondant aux normes de conduite du Parti.

Le PCC a également lancé une campagne sur le thème "Rester fidèles à notre engagement initial et garder constamment à l'esprit notre mission" pour permettre aux membres du Parti de s'armer avec les nouvelles théories du Parti et d'être plus déterminés à travailler sans relâche pour accomplir la mission historique du Parti. A travers de telles campagnes, le Parti transmet et élargit le développement du communisme d'un petit groupe de principaux responsables à tous les membres du Parti.

Le Parti a révisé ses règlements sur les sanctions disciplinaires et le code sur l'honnêteté et l'autodiscipline. Ceux qui s'agrippent à la bureaucratie perdent de plus en plus leur pouvoir et leur influence. Pendant les cinq dernières années, plus de 5.000 "responsables nus", ceux dont l'épouse et les enfants ont immigré à l'étranger, ont été démis de leurs fonctions. Plus de 22.000 responsables de niveau du district ou supérieur ont vu leurs postes réorganisés sur la base de leur performance.

Le statut de M. Xi comme "noyau dirigeant" du Comité central du PCC et de tout le Parti a été approuvé lors de la sixième session plénière du 18e Comité central du PCC. Il est largement admis que les difficultés sont inévitables quand un parti aussi grand que le PCC gouverne un si grand pays comme la Chine. Sans la direction d'un noyau fort, il est difficile de maintenir l'unité de la pensée et la solidarité du Parti à travers la nation entière. Une direction faible rendra les réalisations impossibles, sans parler de la victoire dans "la grande lutte aux nombreuses caractéristiques contemporaines".

L'esprit invincible de M. Xi provient de sa foi dans le marxisme. L'un de ses collègues a écrit dans un article que les discours de M. Xi avaient démontré "une croyance ferme dans le communisme et le socialisme".

Lors de sa visite de l'exposition "La route vers le renouveau" organisée au Musée national le 29 novembre 2012, M. Xi a raconté une histoire sur Chen Wangdao. Chen Wangdao était si concentré sur la traduction du Manifeste du Parti communiste qu'il ne s'est pas aperçu avoir mangé de l'encre au lieu du sucre brun. M. Xi a cité les mots de M. Chen : "Le goût de la vérité est si doux".

M. Xi a également tiré la force de ses parents, Xi Zhongxun et Qi Xin, qui ont tous deux participé à la révolution quand ils étaient jeunes.

Dans une lettre à son père, Xi Jinping a écrit que même lorsque Xi Zhongxun était piégé dans l'adversité, ce dernier "détenait toujours une foi inébranlable dans le communisme et croyait dans la grandeur, l'exactitude et la gloire du Parti". "Vos mots et vos actions ont indiqué la bonne direction pour nous permettre d'aller de l'avant".

M. Xi a rappelé que quand il avait cinq ou six ans, il est sorti avec sa mère pour acheter des bandes dessinées comme la biographie de Yue Fei, un commandant militaire patriotique de la dynastie Song du Sud (1127-1279). Une histoire racontait que la mère de Yue Fei avait tatoué quatre caractères sur son dos pour lui rappeler de se consacrer au pays.

"Jing Zhong Bao Guo (servir le pays avec une loyauté totale). Je me suis toujours souvenu de ces quatre caractères. C'est la poursuite de toute ma vie", a indiqué M. Xi.

Dans son enfance, il a demandé à rejoindre la Ligue de la jeunesse communiste à huit reprises et dix fois pour adhérer au PCC. Il est devenu membre du PCC à l'âge de vingt ans.

LE SERVITEUR DU PUBLIC

"M. Xi est un très grand dirigeant. Il travaille non seulement dans son bureau, mais aussi parmi le peuple", a indiqué Keovichith Lamngeun, un linguiste laotien officiant parmi les neuf traducteurs étrangers du rapport au Congrès national du PCC.

"Selon mes observations, le grand public aime M. Xi car il a apporté beaucoup de changements", a de son côté confié Peggy Cantave Fuyet, chargée de la version française du rapport.

A plusieurs reprises au cours des cinq dernières années, le secrétaire général s'est plongé dans la foule à la rencontre des personnes ordinaires, parmi les crépitements des appareils photo et les acclamations.

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Il a dîné avec des membres du public dans de petits restaurants en bord de route. Il a acheté lui-même des cadeaux pour le Nouvel An chinois avant d'aller rendre visite à d'anciennes connaissances dans le village où il avait travaillé par le passé comme "jeune instruit". Il est resté sous une pluie battante pour discuter avec des travailleurs.

Il s'est rendu dans des cuisines et des granges de fermiers, a inspecté le menu des garderies et a salué la vertu de jeunes étudiants.

Il a passé la nuit dans un préfabriqué lors d'une visite dans une zone touchée par un tremblement de terre.

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Il a également visité les hutongs de Beijing pendant un épisode de smog très dense, est allé à la rencontre des résidents pour leur poser des questions au sujet de leur travail, de leur salaire, du combustible utilisé pour se chauffer et de la distance entre les toilettes et leur maison.

Il a visité une à une toutes les régions les plus touchées par une "abjecte pauvreté" en Chine.

Lors du 19e Congrès national du PCC, il fut délégué pour la province chinoise du Guizhou, qui affiche l'un des PIB par habitant les plus faibles, atteignant environ 33.000 yuans (environ 4.980 dollars), soit 20.000 yuans de moins que la moyenne nationale en 2016.

Quand M. Xi s'est assis pour parler avec d'autres délégués de la province lors d'une discussion en groupe, personne ne pouvait imaginer la tournure que prendrait la réunion. Plus tard, certains délégués se sont surpris à discuter avec lui des plats à base de porc, des liqueurs fortes et des vacances relaxantes dans la montagne, des sujets perçus comme des moyens efficaces de générer des revenus supplémentaires pour la population locale.

Certains médias ont annoncé que cette discussion avait remporté un grand nombre de clics sur Internet et engrangé une moisson de "j'aime".

Le peuple considère toujours qu'"un grand pays socialiste moderne" est le sujet central du rapport de M. Xi.

Les communistes chinois ont comme engagement initial et comme mission la recherche du bonheur pour le peuple chinois et le renouveau pour la nation chinoise, a déclaré M. Xi devant un parterre d'environ 2.300 délégués lors du Congrès national.

Pendant une tournée d'inspection dans la province centrale du Hunan en novembre 2013, M. Xi a visité Shibadong, un village de l'ethnie Miao, considéré comme pauvre à l'époque.

"Comment dois-je vous appeler", a demandé sur un ton poli une villageoise illettrée, Shi Pazhuan, qui a accueilli M. Xi à son domicile.

"Je suis le serviteur du peuple", a déclaré M. Xi.

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Lors de cette tournée, M. Xi a mis en avant le concept de "lutte ciblée contre la pauvreté". Des mesures qui incluent un système permettant de mener à bien un suivi des foyers et des individus en proie à la pauvreté pour rehausser l'efficacité de ce combat.

Pour Mme Shi, la "lutte ciblée de la pauvreté" s'incarne concrètement dans des subventions du gouvernement visant à financer une plantation de kiwis pour elle et ses voisins, afin d'augmenter leurs revenus.

M. Xi a aussi été ravi d'apprendre que les habitants du village de Shibadong étaient sortis de la pauvreté.

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Il a promis de faire sortir de la pauvreté environ 40 millions de personnes d'ici 2020, un objectif d'une ampleur sans précédent en matière de lutte contre la pauvreté dans l'histoire de l'humanité.

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Assurer la sécurité alimentaire de 1,3 milliard de Chinois représente également un accomplissement important. Cependant, M. Xi ne compte pas se reposer sur ses lauriers.

Il est déterminé à apporter encore bien plus : une meilleure éducation, des revenus plus élevés, des emplois plus stables, une assurance sociale plus fiable, de meilleurs services médicaux, des conditions de vie plus confortables, un environnement plus beau et une vie culturelle plus riche.

A l'heure où le socialisme à la chinoise est entré dans une nouvelle ère, M. Xi a déclaré que la principale contradiction dans la société chinoise s'était transformée en celle entre l'aspiration croissante de la population à une vie meilleure et le développement déséquilibré et insuffisant du pays.

Pour répondre aux besoins de la population, M. Xi s'efforce d'assurer un accès égal à une éducation de qualité pour chaque enfant dans le pays.

Il a présidé des réunions du Groupe dirigeant du Comité central du PCC pour l'approfondissement global de la réforme afin d'aborder les principales politiques en matière de réformes médicales, faisant d'une "Chine saine" une stratégie nationale.

Le système de protection des droits de propriété a été optimisé, apportant aux personnes un réconfort accru.

La réforme sur le système d'enregistrement des ménages assurera un accès équitable aux services publics pour un nombre accru de personnes.

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M. Xi applique le principe du PCC consistant à servir le peuple de tout son coeur. Sa grande particularité réside dans ses expériences de vie et de travail en tant que "jeune instruit", à savoir parmi les jeunes envoyés dans des zones rurales reculées pour "apprendre auprès des fermiers" pendant la Révolution culturelle. Il a séjourné à Liangjiahe, un petit village de la province du Shaanxi (nord-ouest) pendant sept ans.

"A cette époque, j'ai effectué toutes sortes de travaux, tels que la reprise de terrains en friche, les activités de la ferme, le binage, le rassemblement de troupeaux, le transport du charbon, la création de buttes, et l'acheminement du fumier", a rappelé M. Xi. "Je suis venu pour comprendre la réalité, rechercher la vérité et savoir ce que signifie les masses populaires. Tout cela m'a donné une inspiration à toute épreuve pour ma vie".

M. Xi est reconnu pour sa confiance dans sa compréhension de la vie du prolétariat dans ce pays peuplé. Depuis le début de sa carrière politique il y a 44 ans, il est passé de chef de Comité du PCC de niveau de base à dirigeant du PCC, de citoyen ordinaire à président du pays, d'officier militaire d'échelon moyen à responsable militaire suprême.

Il a travaillé au sein d'unités du PCC, du gouvernement et de l'armée, occupant des postes au niveau des villages, des districts, pour atteindre l'échelon de provinces et des autorités centrales. Partout où il travaille, il a un impact important.

M. Xi dirige le PCC en servant les intérêts du peuple - sur le long terme - avec une anticipation et des considérations qui peuvent être appliquées dans ce cadre.

"Je respecte M. Xi. Le dirigeant chinois a les qualités nécessaires pour la nouvelle ère", a indiqué Olga Migounova.


LE STRATÈGE DERRIÈRE LA RÉFORME DE LA CHINE

Xi Jinping a lancé les plus grandes réformes jamais réalisées au niveau mondial afin de faire avancer la modernisation de la Chine au 21e siècle.

"La réforme et l'ouverture déterminent le sort de la Chine", a déclaré M. Xi.

Après des décennies de miracle économique grâce à la mise en oeuvre de la politique de réforme et d'ouverture il y a plus de trente ans, les obstacles les plus ancrés,tels qu'une mentalité obsolète,des défauts institutionnels profondément enracinés et la barrière des "privilèges intouchables", perduraient.

Nombreux parmi ceux qui questionnaient l'avenir du pays ont étayé une série de théories, allant d'un atterrissage économique brutal à un effondrement total, mais Xi Jinping était parfaitement conscient de ses responsabilités.

"J'étais préoccupé jour et nuit par crainte de décevoir la confiance après m'être vu assigner la grande mission", a indiqué M. Xi peu après sa prise de fonctions, en citant Zhuge Liang, homme politique qui vivait il y a environ 1.800 ans et connu pour sa pensée stratégique et sa rigueur.

M. Xi a échafaudé sa conception et son organisation stratégique au plus haut niveau à travers le Plan global en cinq axes -- l'édification sur les plans économique, politique, culturel, social et écologique -- et les dispositions stratégiques des "Quatre Intégralités" -- édification intégrale de la société de moyenne aisance, approfondissement intégral de la réforme, promotion intégrale de la gouvernance de l'État en vertu de la loi, application intégrale d'une discipline rigoureuse dans les rangs du Parti.

Il a défini la phase actuelle du développement économique de la Chine comme une "nouvelle normalité" qui appelle de nouvelles solutions pour la croissance, la structure et la force motrice de l'économie.

A partir d'avril 2013, il a dirigé une équipe de responsables chargée de réaliser un rapport crucial pour la troisième session plénière du 18e Comité central du PCC, un document sur l'approfondissement global de la réforme.

"Nous avons reçu plus de 10.000 propositions des départements et des gouvernements locaux. La difficulté était de les hiérarchiser", se rappelle Zheng Xinli, ancien directeur adjoint du Centre d'Études politiques du Comité central du PCC. "C'est M. Xi qui a pris la décision finale de se focaliser sur la faiblesse institutionnelle, les problèmes qui provoquaient de graves conflits sociaux et ceux qui préoccupaient le plus le public".

C'est également M. Xi qui a pris la décision finale concernant l'une des percées majeures du projet -- le rapport a réaffirmé le rôle du marché dans la distribution des ressources, passant d'"un rôle fondamental", réitéré dans de nombreux documents du Parti depuis 1992, à la formule "un rôle décisif", une percée dans les relations entre le marché et le gouvernement.

Grâce à ce plan, une série de projets de réforme ont été entrepris, visant les domaines les plus difficiles et les plus enchevêtrés, tels que les entreprises d'État, l'enregistrement des ménages, la gestion financière, la terre rurale et les hôpitaux publics.

Certaines de ces réformes étaient auparavant considérées comme trop sensibles et pratiquement impossibles à mettre en oeuvre.

Le plan de réforme globale de 2013 comprend un changement de politique concernant les résidences offertes aux hauts responsables. Pendant des années, ils s'étaient vu offrir des logements permanents qu'eux et leurs familles pouvaient occuper même après leur retraite. La proposition d'héberger uniquement les responsables au pouvoir avait été abordée par le passé, mais n'a été adoptée que sous la direction de M. Xi.

M. Xi était appelé "notre chef de groupe" par le Quotidien du Peuple, le journal phare du PCC, car au cours des cinq dernières années, il a dirigé un grand nombre de groupes dirigeants couvrant des secteurs importants comme la réforme globale, la cybersécurité, la réforme militaire, la finance et les affaires économiques. M. Xi a également annoncé que le PCC devait établir un groupe dirigeant central chargé de faire avancer la gouvernance conformément à la loi dans tous les domaines.

Il s'est personnellement impliqué dans le travail de ces groupes, révisant, phrase par phrase, chaque projet de politique sur les réforme majeures.

Selon les sources proches de M. Xi, tous les rapports qui lui sont soumis, malgré l'heure tardive du soir, sont rendus avec des instructions appropriées dès le lendemain matin.

Sous la direction de M. Xi, un système économique moderne de type nouveau prend forme en Chine, marqué par la réforme structurelle du côté de l'offre, l'innovation, la revitalisation rurale, le développement régional coordonné, l'économie socialiste de marché et le nouveau modèle d'ouverture globale.

Pour aider les responsables à mieux comprendre la nécessité et l'urgence de la réforme structurelle du côté de l'offre, il a cité la frénésie des touristes chinois à acheter des cuiseurs à riz et des couvercles électroniques de toilettes fabriqués au Japon. Un exemple de l'attention accrue qu'il porte aux événements du quotidien.

La vision de M. Xi a été interprétée par l'acte qui a fixé l'objectif global consistant à approfondir la réforme comme l'amélioration et le développement du système du socialisme à la chinoise et la modernisation du système et de la capacité de la gouvernance du pays.

La campagne visant à rendre les institutions de gouvernance plus globales, stables et efficaces, a été qualifiée de "cinquième modernisation", en addition au slogan populaire des "quatre modernisations", à savoir l'agriculture, l'industrie, la défense et la science, prôné pour la première fois par le Parti dans les années 1960.

De la gouvernance conformément à la loi au respect de l'environnement en passant par les valeurs socialistes essentielles et la confiance culturelle, de nouveaux composants ont été ajoutés au concept de modernisation de la Chine.

La vision d"'un grand pays socialiste moderne" de Xi Jinping, axé sur le triomphe du socialisme face au capitalisme sur tous les plans, non seulement guide la Chine pour éviter de tomber dans "le piège des pays à revenu intermédiaire", mais constitue en outre un plan pour la gouvernance des pays socialistes.


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