Commentaire : Les États-Unis souffrent de leur double standard dans la lutte contre le terrorisme et font souffrir les autres

RCI 2021-09-08 22:22:13
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A la veille du 20e anniversaire de l'attentat terroriste du 11 septembre, la guerre en Afghanistan lancée par les États-Unis s'est soldée par un échec cuisant. Vers la fin du retrait précipité des États-Unis, l’État islamique a perpétré une série d'attentats à la bombe dans la capitale afghane, Kaboul, tuant une centaine de personnes dont 13 soldats américains.

Pourquoi une soi-disant « guerre contre le terrorisme » qui a duré 20 ans, qui a coûté plus de 2 000 milliards de dollars et occasionné plus de 20 000 victimes parmi les soldats américains, s’est-elle tournée au vinaigre ? Le monde entier réfléchit.

Tout commence en octobre 2001, lorsque les États-Unis envoient leurs troupes en Afghanistan au nom de la « lutte contre le terrorisme ». Une décision soutenue, à l’époque, par la communauté internationale favorable à la lutte contre le terrorisme. Malgré la mort du chef d'al-Qaïda Oussama, tué, en 2011, par les forces spéciales américaines, la lutte contre le terrorisme international telle que prônée par les Etats-Unis n’a pas cependant connu des avancées majeures. Bien au contraire, de principaux pays occidentaux en ont fait les frais au cours des dix dernières années, subissant de nombreuses attaques terroristes. Même sur le plan international, les activités terroristes n’ont pas faibli.

La question qu’on se pose est pourquoi la politique antiterroriste américaine a échoué après 20 ans de lutte ?

Pour certains analystes, l'une des principales raisons est que les États-Unis ne se préoccupaient que de leurs propres intérêts, ignoraient les intérêts d'autres pays et régions et avaient leurs propres critères d’évaluation des actes terroristes. En un mot, c’est le double standard dans la lutte antiterroriste qui est à la base de la propagation du terrorisme.

Rappelons-le, au tout début de la guerre en Afghanistan, les politiciens américains avaient déjà tout mis en place leurs intérêts. De ce fait, ils voulaient profiter de cette guerre pour en faire d’une pierre deux coups, au besoin trois. En clair, l’idée était de lutter à la fois contre le terrorisme et de préserver l'hégémonie américaine, si possible renverser le régime d'autres pays. C’est le même scénario qui a été mis en place lorsqu’ils ont déclenché la guerre en Irak et dans beaucoup d'autres pays.

En effet, la soi-disant lutte contre le terrorisme, qui a impliqué d’autres intérêts, a fini par exacerber les conflits et les troubles dans les régions et les pays concernés, causant des millions de morts et de blessés, sans parler de l’explosion du nombre de réfugiés, tandis que les attaques terroristes sont montées d’un cran.

Selon des reportages parus dans les médias internationaux, pendant de nombreuses années, les États-Unis « coopéraient » avec des organisations terroristes actives en Syrie et en Irak, leur fournissant du matériel et de l’assistance militaire, afin d'atteindre leurs objectifs géopolitiques au Moyen-Orient.

On se demande si les États-Unis combattent le terrorisme ou arrosent la « fleur du mal ». Selon Jeffrey Sachs, un économiste américain de renom, également directeur du Centre du développement durable de l'Université de Columbia, l'Occident, en particulier les États-Unis, assume une responsabilité majeure dans la croissance rapide de l'État islamique, l'apparition de ce dernier marque en effet l'échec de la politique antiterroriste américaine.

Une autre approche dangereuse des États-Unis consiste à diviser le camp antiterroriste selon l'idéologie et la mentalité de la guerre froide, appliquant encore une fois le double standard, afin de maintenir leur hégémonie. Cette pratique a aidé les terroristes et causé d'énormes dommages à la coopération mondiale contre le terrorisme.

Ces dernières années, les États-Unis ont intensifié leur stratégie visant à contrer la Chine, et ils exploitaient la lutte contre le terrorisme comme un outil politique. Les politiciens américains ont fermé les yeux devant les crimes de terroristes violents qui ont tué des innocents en Chine. Sous le prétexte des droits de l'homme et de la liberté de la croyance, les États-Unis ont intentionnellement discrédité la lutte contre le terrorisme et l'extrémisme du gouvernement chinois dans sa région du Xinjiang.

Les États-Unis ont retiré le « Mouvement islamique du Turkestan oriental » (ETIM) de la liste des organisations terroristes, et concocté les soi-disant projets de loi imposant des sanctions à la Chine. Ces pratiques du « double standard » ont gravement ébranlé la base de la coopération internationale dans la lutte contre le terrorisme, fondée sur la confiance entre les Etats, et se sont avérées préjudiciables à la lutte contre le terrorisme déclenchée par, eux-mêmes, les États-Unis.

Le terrorisme est l'ennemi commun de l'humanité. Les États-Unis qui bandent encore les plaies des attentats terroristes du 11 septembre devraient rechercher le consensus et la confiance mutuelle chez tous les pays engagés dans la lutte contre le terrorisme. Face aux défis qu’imposent le terrorisme et l'extrémisme, les États-Unis n’ont pas d’autres choix que d’abandonner leur mauvaise approche de l'antiterrorisme parasitée par le double standard et l’égoïsme. Sinon ils avaleront davantage de fruits amers et porteront atteinte aux autres pays.

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