Les pays côtiers ont le droit de réclamer des indemnités si les eaux contaminées de Fukushima sont rejetées dans la mer

RCI 2021-08-26 20:16:02
Share
Share this with Close
Messenger Messenger Pinterest LinkedIn WeChat

Selon un reportage d’un média japonais datant du 24 août, le gouvernement japonais et la société Tokyo Electric Power (Tepco) ont décidé de « déverser les eaux contaminées de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi au large des côtes via un tunnel sous-marin ». Selon eux, cela permettrait à ces eaux contaminées de se répandre plus facilement dans la mer.

Si l’information est juste, il s’agit d’une mesure dangereuse unilatéralement prise par le gouvernement japonais au mépris d’une vive opposition dans le pays et au sein de la communauté internationale, qui menacera la sécurité environnementale mondiale et la santé des populations. Les pays voisins du Japon et même les pays côtiers du monde entier ont le droit d’agir et de réclamer des indemnités auprès du Japon !

En avril dernier, le gouvernement japonais a annoncé qu’il prévoyait le rejet des eaux contaminées de la centrale nucléaire de Fukushima dans l’océan dans deux ans. Cette annonce a suscité des vagues de condamnation au sein de la communauté internationale. Sous la pression, le gouvernement japonais, en tentant de minimiser les doutes sur la nocivité de ces eaux contaminées, a dû faire preuve d’une certaine attitude coopérative, comme en invitant l’équipe d’enquête de l’Agence internationale de l’énergie atomique au Japon cette année pour procéder à une évaluation de la sûreté de ces eaux contaminées.

Cependant, les faits ont prouvé que cette démarche du gouvernement japonais n’est rien d’autre qu’une tactique pour gagner du temps. Comme l’ont révélé les médias japonais cette fois-ci, le gouvernement japonais a pris diverses dispositions pour faire avancer le « calendrier » pour le rejet des eaux contaminées de la centrale nucléaire de Fukushima. En d’autres termes, la partie japonaise est déterminée à déverser ces eaux contaminées dans la mer en dépit de la condamnation universelle. Cela permet au monde de mettre à jour le vrai visage du Japon : un pays égoïste qui joue un double jeu.

En ce qui concerne la question du rejet des eaux contaminées de Fukushima, la partie japonaise doit comprendre qu’il ne s’agit en aucun cas d’une question purement intérieure du Japon. Selon l’analyse d’une institution allemande de recherche en sciences marines, en raison des plus forts courants océaniques au monde le long de la côte de Fukushima, les eaux contaminées de Fukushima se répandront dans la majeure partie de l’océan Pacifique dans les 57 jours suivant la date du rejet, et se propageront à travers les eaux mondiales après 10 ans. A en croire des experts nucléaires de Greenpeace, l’élément carbone 14, contenu dans les eaux contaminées de Fukushima, demeure dangereux pendant des milliers d’années et pourrait causer des dommages génétiques.

On peut voir que la question du rejet des eaux contaminées de Fukushima touche à la sécurité de l’environnement écologique marin mondial ainsi qu’à la vie et à la santé des populations dans tous les pays. Le Japon ne devrait en aucun cas déverser des eaux contaminées dans l’océan tant qu’il n’aura pas atteint un consensus avec les parties prenantes et les institutions internationales. Si le Japon agit à sa guise, la communauté internationale aurait le droit de le tenir pour responsable et de réclamer des indemnités auprès de lui dans le cadre du droit international.

Selon la Convention des Nations unies sur le droit de la mer, tous les pays ont l’obligation de protéger et de préserver le milieu marin. « Les Etats prennent toutes les mesures nécessaires pour que les activités relevant de leur juridiction ou de leur contrôle soient de manière à ne pas causer de préjudices par pollution à d’autres Etats et à leur environnement et pour que la pollution résultant d’incidents ou d’activités relevant de leur juridiction ou de leur contrôle ne s’étende pas au-delà des zones où ils exercent des droits souverains conformément à la Convention ». L’article 235 de la Convention stipule clairement que « les Etats sont responsables conformément au droit international ».

Le Japon, partie contractante des conventions internationales telles que la Convention des Nations unies sur le droit de la mer, ne pourra jamais échapper à ses responsabilités et obligations internationales. Comme l’ont souligné des experts du droit international, une fois que le rejet des eaux contaminées de Fukushima causera de graves dommages environnementaux, les pays concernés pourront se réserver le droit de réclamer des indemnités auprès du Japon pour la pollution de l’environnement marin et les dommages écologiques, sur la base d’une détermination scientifique de leurs dommages.

En tant que seul pays au monde à avoir été touché par des armes nucléaires, le Japon aurait dû avoir une compréhension plus approfondie des radiations nucléaires et des risques nucléaires que les autres pays. Cependant, l’attitude et les actions du Japon sur la question du traitement des eaux contaminées de Fukushima montrent qu’il n’est en aucun cas un pays responsable, mais un pays égoïste avec de mauvaises intentions. Si les politiciens japonais qui défient les principes juridiques internationaux, la morale et la conscience, n’en font qu’à leur tête, ils seront tristement célèbres dans l’histoire et seront punis par la justice.

Partager

Articles les plus lus