L’interdiction du compte du président sur les médias sociaux, une lourde ironie pour la « liberté d’expression » à l’américaine

RCI 2021-01-12 10:47:07
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De nombreux médias sociaux américains ont interdit le compte du dirigeant américain pour « incitation à la violence ». C’est sans aucun doute une chose gênante pour le locataire de la Maison Blanche. Ce qui est encore plus embarrassant, c’est qu’aux États-Unis, qui se vantent toujours d’être champion de la « liberté d’expression », le président du pays a perdu le droit de s’exprimer librement sur les plateformes sociales. Une lourde ironie pour la « liberté d’expression » à l’américaine.

À en croire certains, ayant publié des propos d’incitation à la violence sur les médias sociaux, le dirigeant américain enfreint les lois américaines et les règles de gestion des plateformes, et les plateformes concernées agissent conformément à la loi en fermant ses comptes. Elles ont raison. Toute incitation à la violence sur les réseaux sociaux doit être interdite. Mais au cours des quatre dernières années, le dirigeant américain est allé loin sur les plateformes sociales, diffusant de fausses nouvelles et incitant à la haine et à la violence. Pourquoi les réseaux sociaux américains ont-ils tardé à agir ?

Selon le Washington Post, jusqu’en mai 2020, le dirigeant américain a publié plus de 18 000 « informations fausses ou trompeuses» sur les réseaux sociaux depuis sa prise de fonction, dont plus de 3 300 ont été publiées sur Twitter. Après que George Floyd, un Afro-américain, ait été tué par un policier blanc en mai dernier, des manifestations et des émeutes ont éclaté dans de nombreux endroits aux États-Unis. À ce moment-là, le dirigeant américain a tweeté que « Tant que (quelqu’un) vole, tirez le feu ». Bien que Twitter ait posé l’étiquette « Farder la violence » à ce tweet, la société ne l’a pas supprimé. Le dirigeant américain a pu toujours publier des tweets pour inciter à la violence.

Surtout après que les résultats de la présidentielle de l’année dernière aientété rendus publics, il a appelé à plusieurs reprises sur Twitter ses partisans à passer à l’ « action » et les a appelés à manifester à Washington. Restés indifférents à cet égard, les médias sociaux américains l’ont laissé propager des propos incendiaires. Il a fallu attendre la violente attaque du Capitole pour que ces médias sociaux se « réveillent » et prennent des mesures.

Le geste de ces médias sociaux mérite réflexion. En apparence, interdire les comptes du dirigeant américain en ce moment semble être un acte raisonnable et légitime des médias sociaux pour mettre fin à la propagation de la violence, mais en fait, il s’agit d’un geste entremêlé de calculs politiques.

Il ne reste que moins de dix jours pour le mandat de l’actuel locataire de la Maison Blanche. Mais après l’attaque du Capitole, un règlement de compte politique a été déclenché contre lui et ses partisans. La police américaine a arrêté rapidement au moins 82 manifestants qui avaient pris d’assaut le Capitole ; la présidente de la Chambre des représentants des États-Unis Nancy Pelosi a demandé à l’armée de veiller à ce que le président ne puisse pas utiliser d’armes nucléaires ; et le Congrès a lancé lundi une deuxième mise en accusation contre le président.

Dans une telle atmosphère politique, les principaux médias sociaux aux États-Unis lui ont interdit de s’exprimer via leurs plateformes. Cela, non seulement pour montrer qu’ils sont politiquement corrects, mais aussi pour se dérober à leur responsabilité dans ces violences. Donc, interdire le compte ou non est, en dernière analyse, une spéculation politique. Comme l’a commenté le quotidien espagnol « El Mundo », les réseaux sociaux américains auraient dû être un outil pour promouvoir la libre communication, mais sont finalement devenus un outil pour diffuser de fausses informations et mettre en œuvre des manipulations politiques.

Cela permet également aux gens de mieux comprendre que la soi-disant « liberté d’expression » à l’américaine ne dépend que de la position et qu’elle n’est rien d’autre qu’un outil politique pour les Américains devenus influents et puissants afin de réprimer les dissidents à l’intérieur et attaquer les adversaires à l’extérieur.

Lorsque les manifestants incités par les propos violents se sont précipités dans le Capitole américain, et lorsque de fausses informations ont été largement diffusées sur les réseaux sociaux américains, la soi-disant « liberté d’expression » à l’américaine a vu sa dernière feuille de vigne arrachée.

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