​Commentaire : Tournée euro-asiatique de Mike Pompeo, un déplacement à ses risques et périls

RCI 2020-11-17 09:10:30
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« Un voyage embarrassant ». C’est ce qu’a rapporté l’Associated Press, faisant allusion à la tournée entamée par le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo, qui le conduira dans sept pays européens et du Moyen orient. Le « pire secrétaire d’Etat de l’histoire » américain est en train de mettre en scène « sa dernière folie ».

La chaîne de télévision française, France 24, a rapporté que le président français Emmanuel Macron avait souligné que sa prochaine rencontre avec Mike Pompeo se déroulerait en « toute transparence envers l’équipe du président élu Joe Biden ».

A propos d’un scénario fortement probable où Pompeo solliciterait le soutien de la France pour le retrait des troupes américaines du Moyen-Orient, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a prévenu que son pays exhorterait les Etats-Unis à garder leurs troupes en Irak et en Afghanistan. Une position qui laisse entendre que la prochaine rencontre franco-américaine ne sera pas une partie de plaisir.

La Turquie sera la deuxième destination de Pompeo. Là aussi, l’accueil n’aura pas l’air chaleureux, compte tenu des positions régulièrement prises par le patron de la diplomatie américaine sur la question de la « liberté religieuse » en Turquie. Sans broncher, la partie turque appelle les Etats-Unis à « se regarder d’abord dans le miroir et à faire face au racisme, à l’islamophobie ainsi qu’aux autres problèmes des droits de l’homme dans le pays ».

Cette fois-ci, dans le cadre de son voyage, M. Pompeo va emprunter un itinéraire controversé. Il se rendra dans les colonies israéliennes dans les territoires palestiniens occupées en Cisjordanie. Etant donné le caractère illégal de ces colonies dénoncé par presque tous les pays, la visite de Pompeo dans ces territoires n’est pas la bienvenue. Le Premier ministre palestinien Mohammed Shtayyeh l’a fermement condamnée, évoquant un « dangereux précédent », visant à légitimer les colonies qui violent le droit international.

Pourquoi Mike Pompeo, mal vu sur la scène internationale, tient toujours à cette tournée avant la fin de son mandat, dans près de deux mois ? Pour des analystes avisés de la scène internationale, Mike Pompeo serait en train de tâter le terrain pour la prochaine présidentielle de 2024, à laquelle il envisage se représenter.

Cela peut expliquer la dernière folie de Pompeo. Mais ce voyage sera-t-il en mesure de restaurer sa réputation ? La réponse est sûrement non, le secrétaire d’Etat américain est impliqué dans beaucoup de procès et scandales.

Récemment, CNN a rapporté que le nouveau conseiller principal au Pentagone Douglas Macgregor avait fait savoir que le soutien de nombreux responsables américains, y compris le secrétaire d’Etat américain, en faveur d’Israël, était le résultat de l’argent du « Lobby israélien ». Macgregor ne s’est pas arrêté là. Il a également révélé que Pompeo « avait directement sollicité l’argent de l’Arabie saoudite et d’autres pays ». La diplomatie américaine sous le règne de Pompeo est-elle complètement réduite à la « diplomatie de l’argent » ?

Le scandale est bien plus que ça. En août dernier, durant sa visite en tant que secrétaire d’Etat en Israël, Pompeo a enregistré un discours en vidéo manifestant son soutien au président Trump depuis Jérusalem. Le Congrès américain a ouvert une enquête pour déterminer si Pompeo avait violé ou pas la loi fédérale. Sans oublier de nombreuses enquêtes en cours contre lui et son épouse, les accusant d’organiser Madison Dinners en se servant des fonds publics sous prétexte d’organiser des activités officielles de la diplomatie américaine. L’idée était de convaincre les sponsors.

Cela ne fait l’ombre d’aucun doute, la dernière folie de Pompeo ne va pas lui passer. Bien au contraire, elle met en évidence son mauvais comportement. Le monde sera témoin de comment il tient à son voyage humiliant.

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