Signature de l’accord du RCEP, une victoire du multilatéralisme

Le délai d’attente a été long. C’est au bout de 28 rounds de négociations, qui ont duré 8 ans, que l’Accord sur le Partenariat économique régional global a été finalement conclu ce dimanche 15 novembre par visio-conférence. Signe que le multilatéralisme a triomphé. Très bientôt, le monde verra se créer une zone de libre-échange jamais connu l’histoire du commerce. Cette zone sera unique en termes de son poids démographique, de la diversité de ses membres et des potentialités de développement.

Comparativement à d’autres accords de libre-échange, le RCEP offre une plus grande inclusivité, en couvrant tous les aspects de la libéralisation et de la facilitation du commerce ainsi que des investissements. Parfaitement adapté à l’économie digitale, le mécanisme prend en compte les besoins de la protection des droits de propriété intellectuelle et ceux de l’e-commerce, et permet de gérer l’accès de l’investissement par l’élaboration de liste négative.

L’accord fait preuve d’une ouverture inédite : plus de 90% des marchandises devront être échangées sans frais de la douane. La mise en oeuvre du libre-échange Chine-Japon et Japon-Corée du Sud contribueront également à élever encore le niveau d’ouverture commerciale au sein de la zone.

Il est à noter que le RCEP, en partant des écarts entre différents pays membres, stipule la coopération économique et technologique, et accorde des périodes de transition à certains pays et des traitements différenciés aux pays les moins développés, ceci dans un souci d’ouverture, d’inclusivité et de recherche d’intérêts communs.

Les 15 pays signataires du RCEP représentent à la fois 30% de la population mondiale et des activités économiques et commerciales à l’échelle planétaire. Pratiquement un tiers des économies du monde sont désormais unies dans un marché intégral. La conclusion du RCEP a marqué un jalon important dans le processus d’intégration économique en Asie de l’Est depuis 20 ans. L’événement revêt aussi une importance mondiale.

Alors que l’économie mondiale est actuellement sous perfusion, conséquences des comportements protectionnistes et unilatéralistes des politiciens américains et de la pandémie du COVID-19. Au FMI, l’optimisme n’est pas au rendez-vous. Cette Institution de Bretton Woods table sur une récession de 4,4% pour cette année 2020. Dans ce contexte un peu plus sombre, le RCEP, avec ses pays d’Asie de l’Est qui représentent la partie la plus dynamique du marché mondial, dit NON au courant protectionniste.

Quant à la Chine, elle a honoré par la signature du RCEP son engagement de poursuivre l’ouverture.