​75% des entreprises américaines en Chine ne veulent pas quitter

Bloomberg News a récemment publié les résultats de l’enquête menée conjointement par la Chambre de commerce américaine à Shanghai et Pricewater house Coopers sur ce que pensent les entreprises américaines du marché chinois.

Sur plus de 200 entreprises américaines de fabrication implantées en Chine, seulement environ 4% disent vouloir délocaliser leurs usines en Chine pour les réinstaller aux Etats-Unis. La majorité des entreprises sondées, soit 75%, n’est pas favorable à l’idée de quitter le marché chinois. Par ailleurs, 14% de ces entreprises n’écartent pas la possibilité de relocaliser une part de leurs affaires dans un pays tiers.

Profitant de la pandémie de COVID-19, certains politiciens américains ont, en avril dernier, incité les entreprises américaines à sécher la Chine. Mais, il suffit de bien analyser les résultats de l’enquête pour se rendre compte du refus catégoriques de la plupart des entreprises américaines de rallier le point de vue de ces politiciens.

Le président de la Chambre de commerce américaine à Shanghai, Ker Gibbs, a révélé dans une interview que la plupart des entreprises américaines en Chine n’avaient pas l’intention de réduire leur personnel. Selon lui, plus de deux tiers de ces entreprises souhaitaient maintenir le niveau actuel ou même recruter davantage de personnel. Environ 29% de ces entreprises ont planifié une réduction de personnel, mais la raison principale se trouve être l’impact de la pandémie.

La pandémie de COVID-19 a gravement secouée l’économie chinoise au début de l’année 2020. Mais heureusement que la reprise a été très rapide, notamment dans quelques secteurs vitaux. Les entreprises américaines considèrent toujours le marché chinois comme une meilleure opportunité de développement, a ajouté Ker Gibbs.

Cette enquête, qui couvre les sujets tels que la performance des entreprises, la perspective d’affaires, la plan d’investissement, le défi d’opération, l’ampleur de personnel, entre autres, a reçu les réponses de 346 entreprises membres de la Chambre de commerce américaine à Shanghai.

Un professeur assistant à l’Université de Massachussetts, aux Etats-Unis, a publié dans le journal « The Guardian » un article intitulé « Les économies chinoise et américaine pourraient-elles être découpées ?», dans lequel il fait savoir que le découplage, visiblement facile, est en réalité une question épineuse. Le découplage est loin d’être une mince affaire. De la pandémie à la question climatique, les défis mondiaux ne cessent de croître et le monde a besoin de la coopération sino-américaine. Il est urgent pour les deux parties de définir une stratégie de réconciliation viable. Il n’est pas aussi simple de couper complètement les deux plus grandes économies du monde que de déconnecter les dispositifs d’attelage de deux wagons de train», a expliqué l’auteur.

Selon ce professeur, le monde des entreprises ne veut pas obtempérer aux incessants appels des hommes politiques américains qui leur demandent de se retirer de la Chine. Les deux pays sont tellement interdépendants que le choc du «découplage» serait un scénario suicidaire pour les deux parties.