Commentaire : Ironie du sort, les politiciens américains tristement célèbres parlent du « réseau propre »

RCI 2020-08-07 21:22:25
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Le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo a annoncé le 5 août le programme « Clean Network » (réseau propre), un programme visant à éliminer certaines applications chinoises des plateformes de téléchargement aux Etats-Unis, sous prétexte de la sécurité nationale. Le lendemain de son annonce du programme, le président américain Donald Trump a publié deux décrets interdisant toute transaction américaine avec deux sociétés technologiques chinoises ByteDance, propriétaire de la très populaire application de partage vidéo TikTok, et WeChat, l’application de messagerie et de réseaux sociaux du géant informatique Tencent. Etonnant, en plein 21e siècle, Pompeo et ses semblables rêvent encore de faire descendre un « rideau de fer technologique » et d’exclure la Chine du monde informatique. Comme il fallait s’y attendre, cette mesure controversée est largement critiquée par la communauté internationale.

En effet, les politiciens paranoïaques de Washington n’ont toujours aucune preuve pour soutenir leur thèse de la « sécurité nationale ». Le programme du « réseau propre » n’est pas propre lui-même, il est en réalité une répression politique contre les sociétés chinoises de l’informatique. Les pratiques de la violation des lois comme l’écoute sauvage dénoncées par Edward Snowden et Wikileaks n’ont jamais été l’œuvre des entreprises chinoises. Curieusement, ce sont ces mêmes entreprises chinoises qui sont arbitrairement censurées par les Etats-Unis.

Ce n’est un secret pour personne, les Etats-Unis ont écouté illégalement la plupart des pays au monde, y compris leurs fidèles alliés. Les téléphones privés de la chancelière allemande Angela Merkel ont été mis sous l’écoute par les services de renseignements de l’Oncle Sam. Cette situation a duré quelques années jusqu’en 2013 sans que la concernée ne le sache. En 2018, une cyberattaque contre la Russie a paralysé le réseau de l'Agence fédérale de presse de la Russie pendant plusieurs jours. En septembre de la même année, le président américain a officiellement, à travers la signature de la première stratégie informatique depuis 15 ans, autorisé l'armée américaine à déployer librement des armes informatiques et de mener des cyberattaques. Les Etats-Unis constituent la plus grande menace pour la cybersécurité mondiale. Aussi curieux que cela puisse paraître, ce sont les mêmes Etats-Unis qui parlent aujourd’hui du «réseau propre». Ces politiciens américains tristement célèbres ne se sentent-ils mal à l’aise lorsqu’ils appellent au nettoyage du réseau ? En effet, Pompeo et ses semblables ont des calculs derrière leurs tentatives de diviser artificiellement le monde connecté et de déclencher la guerre froide technique.

Tout d'abord, ils souhaitent à tout prix maintenir le monopole des Etats-Unis dans la haute technologie. Pompeo et ses semblables n'ont pas hésité à abandonner le credo de la «libre concurrence» et à montrer leur visage de bandit. Deuxièmement, la mauvaise gestion de la crise sanitaire du COVID-19, la vague de protestations survenue à la suite de la discrimination raciale et la mauvaise performance économique ne sont pas des facteurs susceptibles de faciliter la réélection du candidat républicain lors du scrutin présidentiel de novembre prochain. Les propos irrationnels antichinois sont considérés par Pompeo et ses acolytes comme la potion magique pour assurer leur survie politique. Troisièmement, en tant que « fossile vivant de la guerre froide » dont l’esprit reste cloué au siècle dernier, Pompeo a une obsession anti-Chine. C’est sa marque de fabrique dont il pense se servir en faveur de ses propres intérêts politiques.

Cependant, à l’ère de la mondialisation, la tentative de Pompeo est vouée à l'échec. D'une part, l'industrie chinoise de l'information et de la communication se développe rapidement, ses recherches et développement dans la 5G sont au premier rang mondial. D'autre part, l'énorme marché chinois a fourni un vaste terrain pour l'industrie d'information de divers pays et créé d'énormes opportunités commerciales et des résultats gagnant-gagnant. Quelle est cette entreprise qui peut prendre le risque de renoncer volontairement à un marché aussi important que celui de la Chine ?

Du point de vue de l'opinion publique, le gouvernement américain utilise des moyens administratifs pour coincer les entreprises étrangères, plaçant son propre intérêt au-dessus des principes et des règles internationaux. Ces pratiques arbitraires rendent les hommes politiques et entrepreneurs du monde entier lucides. Si cette fois ce sont les entreprises chinoises, demain ce sera au tour des entreprises des autres pays.

Aujourd’hui, la tendance d’ouverture et d’interconnexion est irréversible et imparable. Le pire secrétaire d’État américain de l’histoire a beau faire ses calculs, son plan du « réseau propre » ne sert qu’à faire sombrer davantage sa propre image, déjà ternie.

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