Commentaire : Le jugement du « pire secrétaire d’État » rend-il Pompeo plus discret ?

RCI 2020-04-06 18:09:03
Share
Share this with Close
Messenger Messenger Pinterest LinkedIn WeChat

«Y-a-t-il eu, en temps d’urgence, un pire secrétaire d’Etat? Il est impossible de témoigner une performance plus inefficace depuis la Seconde Guerre mondiale… La performance de Pompeo en cas de pandémie lui assurera sa place parmi les pires jamais enregistrés. »

C’est le moins que l’on puisse dire du récent éditorial de journal américain Washington Post. Ce quotidien de la capitale américaine n’a pas loupé le secrétaire d’État Mike Pompeo pour ses contre-performances et ses propos malveillants depuis l’apparition du COVID-19. « L’un des pires de l’histoire». C’est le titre de cet édito au sujet de Mike Pompeo.

Il convient de rappeler que l’histoire des États-Unis est caractérisée par le passage de grands noms, des personnalités exceptionnelles notamment Thomas Jefferson, l’un des pères fondateurs du pays. Dans ce lot, il y a aussi l’ancien secrétaire d’Etat américain Henry Kissinger qui a été pour beaucoup dans l’établissement des relations diplomatiques entre la Chine et les États-Unis. Mais force est de constater que depuis que l’arrivée de Pompeo à ce poste, il y a deux ans, c’est le travail héroïque abattu par ses prédécesseurs qui risque de s’écrouler comme un château de carte.

C’est sous la direction de Pompeo que les mauvaises pratiques semblent être érigées malheureusement en droit. « Mensonge, tromperie et vol », tous les moyens sont bons pour Pompeo. Ainsi, la diplomatie américaine s’écarte de plus en plus de la bonne voie. Ses relations avec les grandes puissances telles que la Chine et la Russie se détériorent. Même chose avec ses alliés traditionnels occidentaux avec lesquels ils ne sont pas en odeur de sainteté. Que de successions de mauvais coups qui prouvent que le pays va tout droit vers la voie de l’unilatéralisme.

Par contre, ses tactiques de flatterie et de spéculation politiques sont bien habiles. Comme de nombreux analystes l'ont souligné, tout en suivant le dirigeant américain pas à pas, Pompeo ne cesse de durcir le ton avec la Chine. Son objectif est d’amasser des capitaux susceptibles de le propulser à la Maison Blanche, le poste qu’il envie tant.

Après la flambée de l'épidémie, Pompeo voit probablement venir l'occasion d’attaquer et de salir encore plus la Chine. Devant tout le monde, il a qualifié le nouveau coronavirus du virus de Wuhan ; il a calomnié le parti au pouvoir de Chine et le régime politique chinois, les jugeant des “menaces de l’époque”. Toujours Pompeo, il a essayé d’intégrer l’appellation insultante de “virus de Wuhan” dans la déclaration des ministres des Affaires étrangères du G7…

Tout ceci montre clairement que pour lui, l’épidémie ne constitue pas une tragédie sanitaire mondiale, mais une occasion propice pour déverser sa colère sur la Chine. C’est le moins que l’on puisse dire des agissements maladroitement répétés de Mike Pompéo. A n’en point douter, l’épidémie est un outil politique dont il se sert pour tenter de réaliser ses ambitions politiques. Les propos pleins de préjugés idéologiques de Mike Pompeo, rappelant la période de la guerre froide, ont non seulement choqué la communauté internationale, mais aussi provoqué les critiques des élites américains.

L’ancienne conseillère américaine à la sécurité nationale, Susan Rice, a récemment critiqué Pompeo dans une émission à la radio, affirmant que les propos du genre «virus de Wuhan» n’étaient pas dignes d’un grand pays comme les Etats-Unis. C’est une honte, a-t-elle regretté. Mme Rice a déclaré qu’un virus n’a jamais eu une nationalité quelconque et que ce genre de remarques humiliantes contre les Asiatiques ne devrait jamais sortir de la bouche d’un aussi haut dirigeant américain comme le secrétaire d’État.

En fait, la Chine n’est pas le seul pays à être dans les collimateurs de Mike Pompeo. La liste est assez longue. La Russie, l’Iran et bien d’autres pays se trouvent dans ce lot. Le patron de la diplomatie américaine les accuse de rapporter de «fausses nouvelles» sur les actions du gouvernement américain contre l’épidémie.

Dans son édito, Washington Post a souligné que les alliés des États-Unis avaient appelé l’administration Trump à assouplir les sanctions qui empêchent l’envoi de fournitures médicales et d’aides humanitaires aux 80 millions de personnes en Iran. Ce que Pompeo ne veut pas entendre de son oreille. Preuve que les États-Unis voient en cette épidémie une manière d’exercer une «pression maximale». Ce qui pourrait entraîner la mort d’un grand nombre d’innocents. Ce refus révèle en effet le côté hypocrite des Etats-Unis, ce pays qui vante tant les valeurs humanitaires.

Étonnant, alors que les États-Unis tardent à réaliser ses promesses des aides médicales aux pays qui en ont besoin, voilà que Mike Pompeo crie haut et fort que la valeur de l’aide internationale américaine contre le COVID-19 était de loin supérieure à l’ensemble de l’aide internationale chinoise. Comment comprendre ce mensonge cousu de fil blanc? Sur ce point précis, une porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères a eu raison de recadrer Pompeo : «Le secrétaire Pompeo a calculé le montant de l’aide internationale américaine depuis 1948, ce qui est très intéressant».

Actuellement, le nombre de cas confirmés dans le monde entier dépasse 1,13 million. Désormais épicentre de la pandémie, les États-Unis battent le triste record de plus de 320 000 cas confirmés. Pas de doute possible, il y a péril en la demeure. Pour le gouvernement américain, pas besoin de perdre encore du temps. Il n’y a rien de plus urgent que de freiner la propagation de l’épidémie dans le plus bref délai afin de réduire le nombre de morts.

Près d’une centaine d’anciens hauts fonctionnaires et experts américains ont publié une lettre ouverte intitulée «Sauvons la vie des Américains, des Chinois et des gens du monde entier». Dans leur lettre, ce groupe d’anciens dignitaires appelle la Chine et les États-Unis à coopérer dans la lutte contre l’épidémie. Dans ce contexte, tous les hommes politiques responsables et rationnels des États-Unis doivent s’efforcer de favoriser la coopération internationale dans la lutte contre le COVID-19.

Cependant, Pompeo n’a pas arrêté ses mensonges à des fins politiques, voire au prix des vies et des intérêts de son peuple.

Comme Washington Post l’a souligné dans son commentaire, alors que des dirigeants plus responsables luttaient pour contenir la pandémie, Pompeo a poursuivi ses causes comme si de rien n’était. Quelles sont les causes de Pompeo ? Les diffamations contre la Chine, la création d’une confrontation à l’échelle mondiale, ou les ambitions politiques ? Face à l’évaluation de «l’un des pires secrétaires d’État de l’histoire», Pompeo devrait être plus discret. Il est clair que ses «causes» n’apporteront que la honte et le malheur aux États-Unis, si possible conduire son pays vers les précipices.

Partager

Articles les plus lus