Commentaire : Il faut que les Etats-Unis répondent à trois questions clés liées à l’épidémie de COVID-19

RCI 2020-03-22 22:48:36
Share
Share this with Close
Messenger Messenger Pinterest LinkedIn WeChat

Ces derniers jours, certains politiciens américains ont appelé, à plusieurs reprises, l’épidémie de COVID-19 « virus chinois ». Une qualification qui a suscité de vives critiques de la part de la communauté internationale. Les expressions telles que « racisme », « haine xénophobe », « à la recherche des boucs émissaires », apparaissent souvent dans les reportages critiques des médias occidentaux.

Déterminer l’origine d’un virus est une question scientifique qui nécessite des preuves sérieuses. Le directeur de l'Institut Mario Negri pour la recherche pharmacologique Giuseppe Remuzzi a déclaré récemment, dans une interview, que des cas de pneumonie suspecte de COVID-19 avaient été traités en décembre, voire même en novembre dernier en Italie. Il a déclaré que le virus pourrait avoir circulé dans certaines parties de l'Italie avant que les gens ne soient au courant de l'épidémie en Chine.

Ces propos ont une fois de plus renforcé l’opinion de Zhong Nanshan, pneumologue chinois, qui disait : « le virus n’est pas nécessairement d’origine chinoise ». C’est pour cette raison qu’Amanda Walker, correspondante de la chaîne britannique Sky News aux Etats-Unis, a dit dans son reportage : « Si des millions d’Américains arrivaient à mourir, ce sera de la responsabilité de leur président. Mais l’appellation "virus chinois" est une manière d’esquiver les critiques ».

Même si les politiciens américains crient la faute sur tous les toits, ils n’arrivent toujours pas à rejeter la responsabilité sur autrui. Au contraire, des zones d’ombre dans la prévention et le contrôle de l’épidémie aux Etats-Unis commencent à apparaître. Le Premier ministre australien Scott John Morrison a, dans une interview accordée le 20 mars à la Radio 2GB, déclaré qu’environ 80% des cas confirmés de COVID-19 en Australie étaient, soit importés, soit le fait d’avoir été en contact direct avec des personnes rentrées de l’étranger. Parmi ces cas, « la plupart sont d’origine américaine ».

Avec l’accumulation des doutes qui s’orientent de plus en plus vers les Etats-Unis, il y a la nécessité pour le gouvernement américain de réponde à trois questions clés liées à l’épidémie.

D’abord, selon les estimations du Centre américain de Contrôle et de Prévention des maladies, la grippe, qui a commencé en septembre dernier, a touché plus de 30 millions d’Américains, et causé la mort de plus de 20 000 personnes. Le directeur du CDC, Robert Redfield, aurait avoué qu’une partie de ces 20 000 personnes décédées le serait du COVID-19. Question : combien de cas infectés de COVID-19 y avait-il dans ce lot de 20 000 morts ? Est-ce que les Etats-Unis n’avaient pas tenté de dissimuler la pneumonie de nouveau coronavirus avec la grippe ?

Si les Etats-Unis n’ont rien à cacher dans cette affaire, ils feront mieux de publier les chiffres officiels et inviter des fonctionnaires et des experts de la santé publique à clarifier directement la situation. Pourquoi ne pas inviter une équipe de l’OMS à faire des investigations sur place. Il s’agit non seulement d’un besoin urgent pour la prévention et le contrôle de l’épidémie aux Etats-Unis, mais aussi d’une obligation de donner des explications claires sur les circonstances inexpliquées à la base de la mort de beaucoup d’Américains.

La deuxième question : la fermeture surprise en juillet dernier du plus grand centre de recherche américain d’arme biochimique, la base de Fort Detrick au Maryland. Selon le journal américain le « New York Times », cette fermeture a été due à des « insuffisances du système d’assainissement de l’eau usée qui devrait répondre au besoin d’un laboratoire du plus haut niveau sécuritaire ».

Mais c’est une explication douteuse : après la fermeture de la base, une série de cas de pneumonie ou de cas similaires ont apparu aux Etats-Unis. Les départements américains les ont imputés aux cigarettes électroniques, tandis que les scientifiques, eux, affirmaient autre chose. Pour eux, le fait de fumer les cigarettes électroniques n’était pas en rapport avec les symptômes et de l’état des malades. En cette même période, la grippe N1H1 a éclaté aux Etats-Unis. Un peu plus tard, en octobre 2019, plusieurs organes américains ont organisé un exercice codé « Event 201 » pour répondre aux cas de pandémie mondiale. Deux mois plus tard, le premier cas de pneumonie du nouveau coronavirus a été confirmé à Wuhan, en Chine. En février 2020, le COVID-19 atteint le monde entier.

Troisième question : pourquoi plusieurs hauts fonctionnaires se sont défaits de nombreux titres avant la chute des valeurs boursières, tout en assurant au public américain que l’épidémie du nouveau coronavirus (COVID-19) était sous contrôle aux Etats-Unis ? Au moins quatre sénateurs assumant de hautes fonctions ont été accusés d’utiliser des informations inaccessibles au grand public pour vendre de grandes quantités de titres avant que le marché ne se retrouve en difficulté.

Selon un reportage du 20 mars du « Washington Post », des agents de renseignements américains ont averti à plusieurs reprises, dès janvier dernier, d’une crise globale éventuelle causée par le nouveau coronavirus, et ont réaffirmé la nécessité de mettre en place une opération gouvernementale. On peut alors se demander pourquoi les Etats-Unis ont laissé s’évaporer le temps gagné par la Chine pour le monde entier dans la prévention et le contrôle de l’épidémie ?


Partager

Articles les plus lus