Commentaire : La désignation PHEIC n'est pas un vote de défiance à l'égard de la Chine

Le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, a déclaré jeudi que l’épidémie du nouveau coronavirus est devenue une urgence de santé publique de portée internationale (PHEIC).

S’exprimant lors d’une conférence de presse après une réunion du Comité d’urgence, M. Tedros a souligné que cette désignation n’était pas un vote de défiance à l’égard de la Chine. Au contraire, l’OMS apporte toute sa confiance à la capacité de la Chine dans la lutte contre le virus et désapprouve, voire s’oppose à l’imposition de certaines restrictions de voyage et de commerce à la Chine.

En vertu du Règlement sanitaire international (RSI), le directeur général de l’OMS a le pouvoir de déterminer qu’une épidémie constitue une PHEIC lorsque certaines conditions sont remplies. Cette déclaration vise à mobiliser davantage de ressources internationales pour faire face à l’épidémie. Depuis l’entrée en vigueur du RSI en 2007, l’OMS a déjà fait de multiples déclarations de PHEIC.

A l’heure actuelle, ce nouveau coronavirus se propage rapidement. Le nombre de patients atteints en Chine est toujours en augmentation et 98 cas ont été confirmés dans 18 autres pays. Dans de telles circonstances, la dernière décision de l’OMS sur cette épidémie contribue évidemment à mobiliser davantage de ressources internationales pour lutter contre l’épidémie et à fournir l’aide internationale nécessaire aux pays dont les systèmes de santé sont moins importants et les capacités de santé publique insuffisantes pour éviter sa propagation mondiale.

L’OMS a recommandé sept précautions et insiste sur le fait qu’il est inutile de restreindre toutes activités commerciales et de limiter les voyages, mais qu’il est nécessaire de soutenir les pays vulnérables dans le système sanitaire et d’accélérer la recherche et le développement des vaccins. Il faut noter que cette déclaration de l’OMS est fondée sur une forte reconnaissance du travail de la Chine dans la prévention et le contrôle de l’épidémie ainsi qu’une évaluation prudente sur le risque potentiel. Elle contribue à atténuer le sentiment irrationnel de la communauté internationale et évite aux pays et régions concernés d’adopter des pratiques excessives contre la Chine, qui à leur tour auront un impact sur le commerce international et la croissance mondiale.

Il convient de noter que cette désignation de l’OMS ne signifie pas que la Chine est devenue un « pays endémique ». Selon les règles de l’OMS, la période tacite de «l’urgence de santé publique de portée internationale» a une durée de 3 mois. Une fois que la Chine aura fait des progrès significatifs, cette détermination pourra être levée à tout moment.

Les mesures actuelles de prévention et de contrôle de la Chine sont les plus strictes et les plus efficaces, elles vont bien au-delà des exigences du Règlement sanitaire international pour faire face aux situations d’urgence. En plus, la Chine continue d’informer les parties intéressées et a déjà partagé la séquence du génome du nouveau coronavirus en temps opportun, avec une attitude reposant sur l’ouverture, la transparence et la responsabilité. Cela a été reconnu et salué par la communauté internationale.

Le directeur général de l’OMS a salué, le 30 janvier, les efforts déployés par la Chine pour lutter contre cette épidémie. «La Chine est en train d’établir une nouvelle norme en matière de lutte contre les épidémies», a-t-il ajouté. Selon Stéphane Dujarric, porte-parole du Secrétaire général de l’ONU, les Nations unies ont soutenu tous les efforts de la Chine pour enrayer ce virus. En même temps, l’Allemagne, la France, les Etats-Unis et le Japon ont salué l’engagement de la Chine dans la prévention et le contrôle de l’épidémie.