Commentaire : Dire non au protectionnisme et à l’unilatéralisme face à la paralysie de la cour d’appel de l’OMC

RCI 2019-12-12 22:20:14
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Depuis le 11 décembre, l’Organe d’appel de l’OMC souffre de paralysie en raison de l’obstruction persistante des Etats-Unis dont les conséquences rendent impossible le quorum de juges. A en croire l’opinion publique, ce blocage constitue « le coup le plus dur porté au système commercial multilatéral ». A cette allure, le risque de voir l’ordre commercial international grippé et d’assister à une situation semblable à celle d’une jungle où il n’y ni règle, ni loi, existe bel et bien. Ce qui entraînerait des dommages aux conséquences irréparables et imprévisibles. En effet, cette cacophonie actuellement observée à l’OMC est une preuve que ses réformes doivent être accompagnées par la lutte sans relâche contre le protectionnisme et l’unilatéralisme. Position que la Chine a toujours défendue.

Il convient de préciser que dans le cadre du mécanisme de règlement des différends à l’OMC, les membres doivent généralement commencer par se consulter. En cas d’échec, les différends seront portés au Groupe spécial. Si objection il y a, les membres intéressés vont recourir à l’organe d’appel, considéré comme la « Cour suprême » du commerce mondial, et son rapport sera un document contraignant comme le « jugement final » qui ne souffre d’aucune contestation. Selon les statistiques, au cours des 25 années qui ont suivi la création de l’OMC, le groupe d’experts et la cour d’appel ont statué sur plus de 200 différends dont la plupart ont été tranchés avec succès. Ils ont joué un rôle clé dans l’accomplissement des fonctions de l’OMC.

Depuis que l’administration américaine actuelle a pris les rênes du pouvoir, elle piétine le système mondial de libre-échange, entrave le renouvellement et la sélection des juges de l’Organe d’appel de l’OMC, sous prétexte que la décision de l’Organe d’appel affecte les droits et obligations des membres. Alors que le mandat de deux juges de l’instance a récemment pris fin, la cour d’appel, qui aurait dû être composée de sept juges, ne dispose plus que d’un seul juge encore en fonction. Ce qui rend impossible le traitement de nouveaux différends.

Les Etats-Unis ont ostensiblement fait obstacle au fonctionnement de l’OMC. Une telle pratique a une fois de plus exposé la logique hégémonique de leur approche instrumentaliste, ce qui a été vivement critiqué par la communauté internationale. Le journal japonais « Nihon Keizai Shimbun » a souligné que l’OMC était sur le point de tomber dans une « défaillance de fonction » et que les frictions commerciales mondiales pourraient s’intensifier. Le Directeur général de l’OMC Roberto Azevedo a averti que les tensions dans les relations commerciales nuisent à la croissance économique et que le mécanisme de règlement des différends devait être rétabli, faute de quoi, les choix des membres pourraient apporter plus d’incertitude et des représailles unilatérales sans restriction.

A l’heure actuelle, la pression à la baisse qui pèse sur l’économie mondiale augmente, l’unilatéralisme et le protectionnisme ne cessent de gagner du terrain. Une fois que le fonctionnement de l’OMC sera entravé, cela causera, sans aucun doute, de graves dommages aux intérêts communs de tous les pays. Par conséquent, le monde doit s’unir, faire bloc et s’opposer résolument au protectionnisme et à l’unilatéralisme, défendre résolument l’autorité et l’efficacité de l’OMC, dissiper la brume du protectionnisme par des actions actives et injecter une énergie positive dans le développement commun.

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