Commentaire : l’hégémonie à l’américaine, un vrai facteur déstabilisateur de l’ordre international

RCI 2019-07-24 19:22:06
Share
Share this with Close
Messenger Messenger Pinterest LinkedIn WeChat

Une centaine de «faucons» américains face à la Chine ont signé récemment une lettre ouverte, accusant la Chine de faire fi des principes et règlements de l’ordre international en vigueur, appelant à une confrontation contre elle. Ce même refrain, qui n’est pas à sa première intonation, est complètement à l’encontre de la réalité. Il illustre l’arrogance, l’ignorance et préjugés de ces «faucons» américains.

Il est de notoriété de tous que l’hégémonie à l’américaine, caractérisée par l’unilatéralisme, le protectionnisme et l’égoïsme, est un véritable facteur de destruction de l’ordre international. Mis en place depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, cet ordre international a joué un rôle actif. C’est justement grâce à ce mécanisme que la paix et la stabilité internationale ont pu être sauvegardées. Le développement du monde doit également à ce système de sécurité collective centré sur l’Organisation des Nations-Unies. Seulement voilà, les Etats-Unis, qui considèrent être au cœur de l’ordre international, ne cessent de défendre leurs pensées hégémoniques, s’attaquant à cet ordre international dont ils sont l’un des principaux artisans. Très souvent, les Etats-Unis mettent en cause l’ordre international, une fois qu’ils éprouvent des difficultés de réaliser leurs objectifs ou atteindre leurs buts. Après l’arrivée au pouvoir de la nouvelle Administration américaine en 2016, ce genre d’attaque va jusqu’à au-delà de ce que la communauté internationale pouvait imaginer.

D’un côté, les Etats-Unis ont porté le ‘gros bâton’ des droits de douane, provoquant des frictions commerciales avec la Chine, le Mexique, le Canada, l'Union européenne et l'Inde. Une politique qui viole de manière flagrante leurs propres obligations internationales prises dans le cadre du mécanisme de l’Organisation mondiale du commerce. Evidemment, cette situation porte gravement atteinte à la chaîne industrielle et la chaîne de valeur mondiale, et affectant grièvement la division industrielle internationale du travail et les règles commerciales multilatérales.

De l’autre côté, les Etats-Unis se sont retirés progressivement des organisations ou traités internationaux, notamment du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies, de l’UNESCO, de l’Accord de Paris sur le changement climatique et tout dernièrement de l’Accord nucléaire iranien. Assurément, cette série intempestive de retraits met en mal le fonctionnement de l’Agence internationale de l’Energie atomique et rend difficile la réforme souhaitée par tous de l’Organisation mondiale du commerce. En agissant de la sorte, les Etats-Unis n’ont qu’un seul objectif: se soustraire des obligations des juridictions internationales. L’ancien ambassadeur américain aux Nations Unies, John Robert Bolton, a publiquement déclaré que «les relations entre les Etats-Unis et le reste du monde devraient ressembler à celles de marteau et de clou». Les Etats-Unis ont donc droit à battre ou d’enfoncer quiconque. Cette illustration de l’hégémonie américaine n’est rien d’autre que l’expression des mépris qu’ils affichent aux lois internationales et l’ordre international dans son ensemble. C’est ce qui a fait que leurs partenaires traditionnels leur tournent le dos.

La chancelière allemande Angela Merkel a déclaré que les deux côtés de l’Atlantique ont des divergences élargies à propos des sanctions américaines contre l’Iran, «les veilles certitudes de l’ordre d’après-guerre ne s’appliquent plus». Lee Hsienloong, Premier ministre singapourien a révélé que si les Etats-Unis préfèrent négocier avec les pays plus petits que lui, en cas de conflit, c’est parce que cela leur procure du profit direct, sans avoir à répondre à l’intérêt général que revendique le système multilatéral.

La Chine est l’un des fondateurs de l’ordre international actuel, elle en est aussi bénéficiaire, tout comme elle le défend. La Chine n’a pas intérêt à contester l’ordre international. Il y a quelques jours, cent sinologues américains ont souligné dans leur lettre ouverte à Donald Trump et au Congrès américain que la participation de la Chine au système international était indispensable à la survie du système et à la mise en œuvre des actions efficaces sur des problèmes communs, tels que le changement climatique.

Consciente des injustices et des irrationalités présentes dans l’actuel ordre international, la Chine droit jouer le rôle qui est le sien sur le plan mondial. Elle devra, à cet effet, militer en faveur des réformes en vue de faire progresser la gestion globale. Elle a proposé la communauté de «destin de l’humanité», promu la concrétisation commune de l’initiative ‘Ceinture et Route’. Elle défend l’autorité des Nations Unies et est active dans les opérations du maintien de la paix internationale. Elle ne propose pas un nouveau système pour remplacer l’ancien ou attaquer qui que ce soit. Mais, la Chine insiste sur son rôle de défenseur, de partie prenante et réformatrice de l’ordre international actuel. Le monde évolue, un seul pays ne peut plus décider de tout, il revient à tout le monde de déterminer le type de l’ordre international et du système de gestion global dont il a besoin.

Partager

Articles les plus lus