Commentaire : La réforme du FMI doit permettre d’augmenter le droit à la parole et la représentation des économies émergentes

RCI 2019-07-17 21:55:45
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Comme il fallait s’y attendre, le Conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a annoncé le 16 juillet qu’il entamerait immédiatement le processus de sélection d’un nouveau directeur général à la suite de la démission de la directrice générale Christine Lagarde.

Comme l’un des héritages importants du système de Bretton Woods dirigé par les États-Unis et l’Europe, le FMI a pour mission de promouvoir la coopération monétaire internationale, d’octroyer des fonds et d’apporter assistance aux pays en difficulté économique. L’autre mission du FMI consiste à veiller à la stabilité du système financier international. Depuis le début du 21ème siècle, la structure économique mondiale a connu de profonds changements. Il y a, d’une part, la rapide montée en puissance des économies émergentes. En effet, leur poids dans l’économie mondiale, de même que leur contribution à la croissance économique mondiale, n’a cessé d’augmenter. Et, d’autre part, il y a le système actuel de gouvernance économique mondiale qui apparait de plus en plus incapable de réduire le déséquilibre de l’économie mondiale, de promouvoir le processus commercial multilatéral et de résoudre les crises de la dette souveraine. D’où, la nécessité d’initier des réformes au sein du FMI, dans le but d’augmenter la participation et le droit à la parole des marchés émergents et des pays en développement dans les affaires économiques mondiales.

Depuis sa prise de fonction de directrice générale du FMI en 2011, Christine Lagarde, a déployé des efforts considérables pour promouvoir les réformes des quotas et de la gouvernance. Toutefois, à en juger par la position actuelle des diverses économies dans la structure économique mondiale, la répartition des quotas et la gouvernance du FMI ne reflètent toujours pas de manière objective les changements de la structure économique. Par exemple, les pays émergents et les pays en développement représentent la moitié du PIB mondial et contribuent à plus de 80% de la croissance économique mondiale. Les Etats-Unis ne représentent désormais qu’environ 20% de l’économie mondiale, mais ils possèdent toujours le plus grand droit de vote au sein du FMI, soit 16,52%, et ils ont toujours le droit de veto dans les décisions importantes. Bref, les pays développés dominent toujours au FMI.

Aussi, la part de vote de chaque économie ne correspond pas à sa position économique. Une telle situation nuit non seulement aux intérêts des pays émergents et des pays en développement, mais affecte également la représentativité, l’objectivité et la légitimité du FMI. C’est sur ce point précis que David Lipton, directeur général par intérim du FMI, a déclaré : « Pour maintenir l’influence mondiale du FMI et ses ressources, nous devons améliorer raisonnablement le droit à la parole des pays dont l’importance économique est accrue, et qui sont prêts à assumer les responsabilités correspondantes.»

Au FMI, l’heure est au 15ème examen général des quotas et un accord sur la nouvelle formule des quotas est en vue. La répartition des quotas sera ajustée sur cette base. Pour cela, il faudra qu’à l’avenir, le nouveau directeur général du FMI tienne compte de l’augmentation croissante et évidente de la part des pays émergents et des pays en développement dans l’économie mondiale, et sache que cette situation s’inscrit dans une tendance incoercible de l’époque. Ainsi, se rendre compte de l’impérieuse nécessité de continuer d’augmenter la part de ces pays au sein du FMI. En ce qui concerne la structure de gouvernance, la composition de la haute direction, y compris du Conseil d’administration du FMI, doit également mieux refléter les changements survenus dans la structure de l’économie mondiale. C’est seulement dans ces conditions que le FMI pourra mieux préserver son objectivité et sa légitimité, répondre plus efficacement aux crises, maintenir la stabilité financière internationale et faire avancer la gouvernance économique mondiale dans une direction plus équitable et plus rationnelle.


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