Commentaire: Le 14ème Sommet du G20 face à la crise de la contre-mondialisation

RCI 2019-06-25 21:57:52
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Le président chinois Xi Jinping va se rendre ce jeudi 27 juin à Osaka au Japon où il assistera pour la 7e fois consécutive au sommet du G20.

Rappelons que le Sommet du G20 a été fondé en 2008 dans un contexte international caractérisé par la crise financière aux Etats-Unis. C’est pour éviter que cette crise ne dégénère et n’embrasse tous les quatre coins du monde, que ce Sommet a été créé. C’est à Washington que les dirigeants du groupe vingt se sont réunis pour la première fois dans les perspectives de trouver des solutions idoines à cette crise, qui consistent à mettre en valeur le rôle des pays en voie de développement et des nouvelles économies, de faire adopter dans les pays membres des mesures de relance monétaire, d’expansion budgétaire ainsi que la réforme de la supervision et de la gestion. Pour autant, la crise a été contrôlée et la confiance du marché avait repris.

En dix ans, le sommet du G20, jadis un «mécanisme de réaction aux crises» est devenu à ce jour un «mécanisme de gestion durable» pour l'économie mondiale. Il est considéré comme l'un des mécanismes multilatéraux les plus importants dans le domaine de l’économie internationale. Cependant, avec la montée de l'unilatéralisme, du protectionnisme et de la contre-mondialisation, en particulier les tensions commerciales provoquées unilatéralement par les Etats-Unis, certains pays membres du G20 ressentent d’ores et déjà le coup. Pour ce 14ème Sommet du G20 qui s’ouvre bientôt à Osaka, les défis à relever sont donc d’autant plus grands et importants.

A en croire les statistiques de l’OCDE, les membres du G20 ont connu au premier trimestre une réduction de l’exportation et une faible croissance économique. La Corée du Sud, le Brésil, la Russie, l’Indonésie et le Japon ont été les plus touchés, avec en tête la Corée du Sud qui avait enregistré une baisse de 7,1%. Les médias coréens estiment que cela est dû en grande partie au fait que la Corée du Sud est fortement dépendante des exportations vers la Chine et les États-Unis. Etant extrêmement sensible aux pressions économiques mondiales, la Corée du Sud est considérée comme un fragile ‘canari’ de l'économie mondiale. Son déclin pourrait même prévenir un risque de récession mondiale.

Ce qui n’est pourtant pas alarmiste. Les grandes organisations et institutions ont revu à la baisse leurs prévisions de croissance mondiale. Le Fonds monétaire international estime que la croissance du commerce mondial pourrait connaître son plus bas niveau depuis la crise financière en raison des frictions commerciales. Le rapport de la Banque mondiale du juin a de nouveau baissé à 2,6%, les perspectives économiques mondiales pour 2019, à partir d’un taux que la banque avait déjà revu à la baisse en janvier dernier, à 2,9%. Le récent rapport de Morgan Stanley a même prévu une dégradation de l’économie mondiale d’ici neuf mois. A ce moment imminent, le monde attend que les pays G20 retrouvent la solidarité et la confiance.

Avec 66% de la population mondiale, 85% du volume de l’économie globale, 75% du commerce international du monde et 85% des investissements mondiaux, le mécanisme multilatéral du G20 est en mesure de résoudre la crise et de mettre l’économie mondiale sur la bonne voie, à condition que ses membres puissent trouver un terrain d’entente, dans la coordination et la coopération.

Pendant des années, la Chine, pays membre du G20, met en application ses propositions avancées lors du G20 à Hangzhou en 2016, celles de renforcer la coordination des politiques macroéconomiques, d’innover le modèle de développement, de trouver de nouveaux moteurs de croissance, d’améliorer la gestion économique du monde, d’établir une économie globale ouverte et de promouvoir la croissance durable et inclusive. Par le biais de ces mesures, la Chine contribue à stabiliser et à dynamiser l’économie mondiale.

A la veille du Sommet d’Osaka, le journal japonais «Nikkei» a pointé du doigt la guerre commerciale en notant que la première priorité du sommet est de la mettre fin et de contenir le protectionnisme.

Face à l’incertitude à l’échelle mondiale, le monde attend sortir du Sommet, des mesures et actions concrètes plutôt que de simples déclaration de bonnes intentions.

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