Inutile d’exercer davantage de pressions sur la Chine

Sous prétexte de la sécurité nationale,le Département du Commerce des États-Unis a pris cinq entités chinoises, dont Zhongke Shuguang et l'Institut de technologie informatique de Jiangnan, sur la « liste d'entités » de contrôle des exportations, leur interdisant d'acheter des pièces auprès de fournisseurs américains. Cette décision prendra effet le 24 juin.

Il s’agit d’une nouvelle sanction unilatérale imposée par les États-Unis aux entreprises chinoises après celle qui a visé Huawei, le géant chinois des télécommunications. Les cinq sociétés chinoises opèrent toutes le secteur des supercalculateurs. Selon le Top 500 mondial des supercalculateurs, 219 sont chinois. Parmi elles, se trouvent Shenwei Taihu Light et Tianhe No 2, qui occupent respectivement les positions de troisième et quatrième rang mondial. Et, les entreprises américaines dans ce domaine ne sont qu’au nombre de 116, avec Summit qui occupe la place de numéro un mondial. Il apparaît clairement qu’il existe une concurrence entre la Chine et les États-Unis dans le domaine des supercalculateurs. Pas étonnant de voir que les États-Unis inscrivent cinq importantes sociétés chinoises de la super informatique dans la «liste des entités» de contrôle des exportations, en évoquant la sécurité nationale. En réalité, la fameuse clause de sécurité nationale, brandie par les Etats-Unis, n’est qu’un grand arbre qui cacherait la forêt. Il est évident que les Etats-Unis se servent de la sécurité nationale comme prétexte pour freiner ou ralentir le développement de la science et la technologie et de l’économie chinoise.

Dans pratiquement une semaine, les chefs d'Etat chinois et américain se retrouveront lors du sommet du G20 dans la ville japonaise d’Osaka. Les deux hommes profiteront de cette réunion pour se rencontrer en tête-à-tête. Et aux yeux de plusieurs observateurs, la nouvelle sanction américaine sur les entreprises chinoises de supercalculateurs n’est qu’une forme de pression à peine que les Etats-Unis voudront se servir de monnaie de change lors des consultations économiques et commerciales en cours entre les deux premières puissances économiques mondiales.

Il suffit de se référer à la récente déclaration du représentant américain au Commerce, Robert Lighthizer, pour se rendre compte de ce plan que tentent de mettre en place les Etats-Unis. En effet, ce responsable américain avait déclaré qu’il ne trouvait pas «un moyen meilleur que le tarif». Avec ces sanctions à l’encontre des sociétés de technologie chinoises, la partie américaine n'a pas montré sa volonté de résoudre le problème commercial et a, du coup, saboté le consensus parvenu par les deux chefs d’Etat en Argentine fin 2018 lors d’un autre sommet du G20. Forcément, cette nouvelle sanction, qui balaye de revers de la main l’esprit évoqué lors du récent entretien téléphonique entre Xi Jinping et Donald Trump, portera sans doute préjudice aux intérêts des entreprises des deux pays.