Commentaire : seul un dialogue équilibré permettra aux Etats-Unis de résoudre les problèmes

RCI 2019-06-20 21:44:24
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Les chefs d’Etat chinois et américains ont eu un entretien téléphonique le mardi 18 juin, lors duquel, ils ont indiqué qu’ils se rencontreraient à nouveau lors du sommet du G20 à Osaka et ont convenu de maintenir la communication entre les équipes économiques et commerciales des deux parties. Cette nouvelle, qui a adouci les craintes du monde, a été accueillie comme un ouf de soulagement dans les milieux de marchés boursiers mondiaux.

Influencé par des facteurs tels que l’escalade des frictions commerciales et l’aggravation de l’incertitude économique, l’OMC a récemment revu à la baisse ses prévisions sur la croissance du commerce mondial de cette année, les faisant passer de 2,6 %, à 3,7 %. La Banque mondiale a également, quant à elle, publié un rapport revoyant à la baisse le taux de croissance de l’économie mondiale, en le fixant à 2,6 % et 2,7 % respectivement pour cette année et l’année prochaine, soit une baisse de 0,3% à 0,1% point par rapport aux prévisions de janvier. Considérant ses responsabilités économiques, la Chine ne ménage aucun effort pour préserver la croissance économique mondiale et les intérêts de la population. Pour cela, elle a toujours considéré les consultations et les négociations comme la première option dans la résolution des différends économiques. En toute circonstance, la Chine se montre prête pour entamer des contacts avec la partie américaine afin de résorber le plus tôt possible les problèmes qui minent les relations économico-commerciales sino-américaines.

Il y a des limites à la coopération et des principes à la consultation. Les négociations économiques et commerciales sino-américaines doivent se poursuivre dans la même direction et continuer le dialogue sur un pied d’égalité en se basant sur les principes du respect mutuel et des avantages réciproques. Le tout, conformément au consensus important atteint lors de la rencontre entre les chefs d’Etat chinois et américains à Buenos Aires en Argentine fin 2018, lors du Sommet du G20, tout en prenant en considération les préoccupations légitimes de l’un et de l’autre.

Suite à l’entretien téléphonique, les témoignages de deux jours d’affilée du représentant commercial américain Robert Lighthizer, devant les deux Chambres du Congrès américain, ont surpris. D’après lui, le dialogue ne suffit pas pour résoudre le problème. A la question de savoir comment faire au cas où les consultations avec la Chine échouaient, Lighthizer répond: jusqu’à présent, on n’a pas entendu de meilleures solutions que les tarifs. Lors de son témoignage devant le comité de collecte de fonds de la chambre des représentants, le représentant commercial américain a déclaré que les problèmes devaient être résolus de manière à améliorer les relations entre les deux pays et à préserver l’avantage concurrentiel des États-Unis.

Les positions de Robert Lighthizer montrent le caractère bicéphale de la partie américaine. D’un côté, les propos de Lighthizer sans transparaître la volonté des Etats-Unis de poursuivre avec les négociations commerciales en cherchant à améliorer les relations bilatérales et de l’autre côté, les réponses de Lighthizer signalent la pression continue des Etats-Unis d’imposer les droits de douane supplémentaires. Ce n’est sans doute pas une attitude active.

Il faut rappeler que la stratégie américaine consistant d’exercer la pression maximale sur la Chine s’est déjà révélée inutiles et inefficace par le passé, elle le sera même dans l’avenir. Fin mai 2019, la Chine a pris une série de contre-mesures en réponse de l’augmentation des droits de douanes imposés par les Etats-Unis sur les produits d’exportation chinoise d’une valeur de 200 milliards de dollars. Début juin 2019, la Chine a, elle aussi, augmenté le taux de tarifs supplémentaires sur certains produits américains pour une valeur de 60 milliards de dollars. Elle a établi une liste des entités peu fiables en se basant sur les lois et règlements pertinents. Les entreprises, organisations et individus étrangers qui ne respectent pas les règles du marché, violent l'esprit de contrat, bloquent ou cessent les approvisionnements aux entreprises chinoises à des fins non commerciales et portent gravement atteinte aux droits et intérêts légitimes des entreprises chinoises seront ajoutés à la liste des entités peu fiables, selon le ministère chinois du Commerce. Toutes ces mesures solides montrent que la Chine est prête pour réagir coup sur coup et en toute sérénité.

On se rappellera que les mots clés utilisés par la partie chinoise dans les négociations commerciales se déclinent en termes «du respect, de la crédibilité, de l’égalité et du gagnant-gagnant ”. La partie américaine doit comprendre clairement les préoccupations chinoises et ne pas franchir la ligne rouge tracée par la Chine.

Une semaine avant le sommet sino-américain à Osaka, les deux parties doivent insister sur la nécessité d’un dialogue à mener sur un pied d’égalité et prendre soin de leurs préoccupations respectives. C’est alors qu’elles auront la possibilité de résoudre le problème.

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