中国国际广播电台
De
nombreux poètes, auteurs
dramatiques ou écrivains se sont
faits remarquer dans l’histoire
de la littérature antique
chinoise. Mais rares ont été
ceux qui ont exercé à la fois
les métiers d’auteur dramatique,
réalisateur, dramaturge et
écrivain. Li Yu, un célèbre
homme de lettres du 17e
siècle, a fait partie de ces
exceptions.
Li Yu est né en 1610 sous la
dynastie des Ming. A l’âge de 30
ans, il a connu une période de
changement où la dynastie des
Qing, la dernière dynastie
féodale de la Chine, a pris le
pouvoir par la force, remplaçant
ainsi la dynastie des Ming. Cet
événement a entraîné de graves
bouleversements sociaux qui ont
duré plusieurs dizaines
d’années.
Influencé par la pensée
confucéenne traditionnelle
depuis son enfance, Li Yu a
espéré toute sa vie s’engager
dans une carrière officielle en
passant les examens impériaux,
étape obligée pour tous les
intellectuels chinois.
Malheureusement, l’époque de
troubles dans laquelle Li Yu a
vécu l’a empêché de réaliser son
rêve. Après avoir échoué
plusieurs fois aux examens, il a
finalement ouvert une librairie
familiale tout en se consacrant
à la création théâtrale.
Ce sont d’ailleurs les pièces de théâtre qui ont fait
essentiellement le succès de Li
Yu. On en dénombre aujourd’hui
dix qui font le plus souvent
l’éloge de l’aspiration à
l’amour entre les jeunes gens.
Les intrigues en sont assez
complexes. Jouant sur la corde
sensible et l’humour, ces pièces
de théâtre sont également des
satires qui critiquent la
société féodale et notamment
l’idée de rang social des
familles ou le système des
mariages arrangés. À l’époque,
les oeuvres de Li Yu avaient un
impact important dans la société
chinoise, voire dans les pays du
Sud-Est asiatique, dont le
Japon, qui entretenaient des
relations étroites avec la
Chine. Aujourd’hui encore, ces
oeuvres sont présentes sur la
scène du théâtre traditionnel
chinois.
Li Yu a crée non seulement une
grande quantité de pièces de
théâtre, mais il a également
formé une troupe pour les
interpréter. Metteur en scène,
Li Yu jouait parfois lui-même
dans ses pièces. Il faut savoir
que dans la Chine antique, le
théâtre était déconsidéré par la
haute société et que cet art
était méprisé des intellectuels
traditionnels.
Mais passionné, Li Yu a réussi à
amener sa troupe à donner des
représentations dans toute la
Chine.
Pendant plus de 20 ans, il a
traversé une dizaine de
provinces et régions dans le
Nord et le Sud du pays, qui ont
apporté à Li Yu, une riche
expérience du théâtre. De la
dramaturgie, au choix des
acteurs, en passant par la mise
en scène, les répétitions
jusqu’aux représentations
officielles, Li Yu a suivi
toutes les étapes de la création
théâtrale.
Un travail minutieux qu’il a
noté dans le livre « Lettres des
humeurs », un ouvrage
entièrement consacré à
l’écriture, à la réalisation et
à la représentation théâtrale.
Cette oeuvre a eu par la suite
une influence non négligeable
sur le développement de la
littérature et du théâtre
chinois.
En plus des succès dans la
création théâtrale et la
dramaturgie, Li Yu s’est
également fait remarquer comme
écrivain. On peut ainsi citer
« A mari jaloux, femme fidèle »,
« le Pavillon des jades » ou son
roman le plus célèbre « De la
chair à l’extase ». En puisant
son inspiration dans ses propres
expériences et connaissances, Li
Yu a exploité un certain espace
de création que seul un
caractère individualiste
prononcé pouvait développer.
Dans ses romans, l’utilisation
le plus souvent de la critique
inversée était en fait un moyen
de s’opposer à certaines idées
traditionnelles. Ainsi, dans la
Chine antique, on trouvait
souvent cette pensée
traditionnelle qui stipulait
qu’une femme vertueuse se devait
de ne pas être instruite, comme
le précisait la pensée
confucéenne, afin de maintenir
les femmes et les jeunes filles
dans l’ignorance et l’obéissance
absolue au droit patriarcal. Li
Yu, au contraire qui était un
fervant partisan de l’égalité
des sexes, écrivait dans ses
oeuvres qu’une femme cultivée
pouvait être une femme d’une
grande vertu.
Li Yu a fait également valoir
ses talents dans d’autres formes
littéraires, comme la poésie ou
la critique de l’histoire. Dans
son livre « Lettres des
humeurs », le chef-oeuvre le
plus important de Li Yu, en plus
de la théorie sur la
dramaturgie, on peut par
ailleurs y lire de nombreuses
références en matière de
nourriture, d’architecture, de
collections, de divertissements
ou de culture.
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