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Qu
Yuan est le premier grand poète
de la Chine antique. Il occupe
une place incontestable dans
l’histoire de la littérature
chinoise.
Qu
Yuan est né dans le royaume
des Chu et a vécu pendant la
période des Royaumes
Combattants ( 475-221 avant
J-C). Cette époque est marquée
par la prise du pouvoir de la
classe montante des propriétaires
fonciers qui remplace
progressivement celle des maîtres
d’esclaves. En raison des
guerres d’annexion, sur la
quinzaine de royaumes qui
existaient auparavant, il
n’en reste plus que sept. Ce
sont les plus puissants, à
savoir Chu, Qi, Yan, Zhao, Wei,
et Qin. Ces royaumes ne
cessent de se battre pour
l’hégémonie de la Chine.
Et parmi eux, les deux plus
puisssants sont
Chu et Qin.
Le
royaume des Chu occupe le
centre et le sud de la Chine
et compte une population très
nombreuse. Mais celui des Qin,
situé à l’ouest, jouit
d’une position stratégique
avantageuse, pouvant attaquer
à n’importe quel moment son
cher voisin.
En
tant qu’adjoint du
chancelier auprès de roi
Houai, Qu Yuan qui connaît
bien les intentions des Qin,
prend des mesures efficaces
pour fortifier son pays en prévision
d’une éventuelle agression,
et pour déjouer les projets
des Qin. Au début, le roi
Houai a toute confiance en lui,
approuve tous ses
conseils, et l’emmène
souvent pour traiter les négociations
diplomatiques. Malheureusement,
Qin Chang, un collègue de Qu
Yuan, jalouse ce dernier en
secret. Il le calomnie auprès
du roi, disant que Qu Yuan est
vaniteux, qu’il s’atribue
tous les mérites, et se croit
capable à lui seul de mener
à bien la politique du pays.
Le roi Houai, ignorant et crédule,
ajoute foi à ces médisances
et se met à soupçonner la
fidélité de Qu Yuan. Il
finit par l’expulser de la
Cour, lui ôte ses fonctions
et l’exile loin, au nord de
la rivière Han. Dès lors, le
roi Houai s’en remet
à des fonctionnaires
comme Qin Chang, le traitre et
Se Qiao, un incompétant, tous
partisans de la politique de
concession à l’égard des
Qin. Ils s’opposent à la
tactique de Qu Yuan consistant
à s’allier aux Qi pour résister
aux Qin. Se laissant entraîner,
le roi Houai, rompt alors les
relations avec les Qi et se
laisse persuader qu’il faut
aller dans le royaume des Qing
signer un traité
d’ailliance avec son roi. Qu
Yuan, bien qu’exilé, devine
le plan et se rend dans la
capitale pour tenter de détourner
le roi Houai de son projet.
Mais ce dernier fait la sourde
oreille, et part pour le
royaume des Qing. Il y sera
fait prionnier, et y mourra.
Après
son intronisation, le nouveau
roi des Chu continue la
politique de son père, et une
fois encore, Qu Yuan se
retrouve exilé au fin fond de
nulle part. Les Qins en
profitentent pour attaquer les
Chu et prennent la capitale :
Ying. A ce moment , le Royaume
des Chu est irrémédiablement
condamné.
Idigné
de voir le pouvoir usurpé par
les forces de régressions qui
traînent sa chère patrie
dans la fange, Qu Yuan, imprégné
d’un lourd sentiment
d’amertume, prend sa plume
comme arme de combat et
compose des poèmes qui
deviendront immortels.
Ses
poèmes peuvent être divisés
en deux catégories :
Ceux rédigés avant son exil,
tels que « Eloge à
l’oranger » ou
« Neuf odes » ;
et ceux inspirés par sa vie
d’errance : « Douleur
de l’éloignement »,
« Interrogatoire du ciel »
ainsi que des élégies comme
« Regret de la capitale
perdue », « En
traversant le fleuve »,
« En souvenir de la
ville de Changsha ».
Toutes ses œuvres sont caractérisées
par un fervant patriotisme, et
cela même qui alimentera la
vie du poète, jusqu’à la
fin.
Pendant son exil dans
le nord de la rivière Han, Qu
Yuan, malgré son mécontentement,
se fait du souci pour son roi
sur lequel il fait reposer
tout son idéal. C’est
pourquoi il propose ceci dans
« Douleur du l’éloignement ».
Ainsi malgré son dévouement
à l’égard de son roi, Qu
Yuan est-il exilé. Ayant
perdu toutes ses illusions sur
le roi des Chu, il se noie
finalement dans la rivière de
Miluo. Qu Yuan est mort pour
son pays, et son patriotisme
reste profondément ancré
dans le coeur du peuple
chinois. De nos jours encore,
chaque année, au cinquième
jour du cinquième mois
lunaire, la population du sud
du Yangtsé a l’habitude
d’organiser un festival de
canotage, pour symboliser le
sauvetage de Qu Yuan. Ce même
jour, on mange des gâteaux de
riz glutineux, et on en jette
dans le fleuve pour que les
poissons épargnent le corps
de ce poète si sincère.
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