Le Fonds monétaire international (FMI) a rendu public le 20 septembre son « Rapport sur les prévisions de l'économie mondiale » et a abaissé les prévisions de croissance des principales économies. Celles de la zone d'euro ont été abaissées respectivement de 2% et 1,7% à 1,6% et 1,1%. L'économiste en chef du FMI Olivier Blanchard a averti : «L'économie mondiale se trouve dans une nouvelle phase dangereuse ». Selon des analystes, ces prévisions sont dues à l'aggravation de la crise de la dette de la zone d'euro. D'ailleurs, celle-ci porterait atteinte aux banques européennes.
En ce qui concerne l'aggravation de la crise de la dette européenne, une première remarque : l'application des mesures de rigueur grecques laisse à désirer, et l'objectif de réduire le déficit ne peut donc pas être réalisé. La Commission européenne, la Banque centrale européenne et le FMI ont organisé deux réunions téléphoniques avec le ministre grec des affaires étrangères, exhortant la Grèce à exécuter immédiatement le plan de rigueur déjà adopté, qui comprend entre autres la réduction du nombre et des salaires des fonctionnaires ainsi que des dépenses médicales, la limitation des pensions de retraite, la fermeture des entreprises publiques déficitaires et la mise en réserve de 150 000 employés d'entreprises publiques. L'UE a déclaré d'un ton menaçant que si la Grèce n'agit pas dans ce sens, l'UE et le FMI interrompront une aide de 8 milliards d'euros. Sans cet argent, le pays ne pourra plus verser ni les pensions de retraite, ni les salaires de fonctionnaires. Ainsi, une infraction serait probablement commise.
Deuxième remarque : l'Italie se rapproche d'une crise de la dette. Le 19 septembre, Standard et Poor's a abaissé le niveau de crédibilité de l'Italie, dont les perspectives sont considérées comme « négatives ». Il y a deux raisons selon cette organisation : l'Italie a adopté deux plans de rigueur de montants respectifs de 48 et 45,5 milliards d'euros. Mais le gouvernement n'est toujours pas parvenu à un consensus avec les partis d'opposition et les syndicats. L'application des plans de rigueur s'avère difficile. Deuxièmement, les prévisions de la croissance économique ne sont guère prometteuses à cause du problème structurel du marché de la main d'œuvre et de la faible efficacité des services publics. Sans une réforme structurelle, la gestion financière et le développement économique seraient des paroles creuses. En fait, c'est un phénomène existant dans différents pays de la zone d'euro. Une fois l'Italie touchée par la crise de la dette, la zone euro serait atteinte d'une maladie incurable.
Par rapport à la crise de la dette, le plus inquiétant, c'est la santé du secteur bancaire en Europe. Le commissaire chargé de la concurrence, M. Almunia, a lancé un avertissement le 20 septembre en soulignant qu'il existe un problème de fluctuation dans la plupart des banques européennes, et qu'il faut leur injecter des capitaux. En juillet dernier, l'UE a fait passer un examen à ses banques, dont 9 seulement sont considérées problématiques. Il a précisé qu'en fait, ce nombre est loin de correspondre à la réalité. Dans le rapport susmentionné, le FMI a lancé un avertissement indiquant que les banques européennes ont besoin d'argent, car l'infraction survenant dans un pays de la zone d'euro pourrait choquer ces banques, et elles digéreraient cet impact difficilement.
Pour réduire le déficit, les pays de la zone euro sont obligés d'appliquer des mesures de rigueur, mais celles-ci compromettent la croissance économique, ce qui rend difficile la réalisation de l'objectif initial ; ces pays entrent donc dans un cycle vicieux. Le FMI a fait remarquer que l'aggravation de la crise de la dette européenne porterait inévitablement atteinte à l'économie globale, d'où une nouvelle crise financière éventuelle. Les principales économies mondiales ont appelé les hommes politiques des pays de la zone euro à prendre des mesures fermes pour éviter une nouvelle catastrophe économique mondiale.