Droits de l'Homme : le rapport américain remis en question par plusieurs pays
  2011-04-11 10:42:29  cri

Dans son Rapport 2010 sur la situation des droits de l'Homme dans le monde, rendu public vendredi dernier, le Département d'Etat américain fait le détail de la situation des droits de l'Homme dans plus de 190 pays et régions du monde. Mais pour certains pays, ce rapport dénature les faits. Des responsables gouvernementaux et des experts des droits de l'Homme chinois, brésiliens, cambodgiens ou encore algériens, entre autres, ont récemment répondu et critiqué ce rapport américain. Pour eux, les États-Unis s'ingèrent dans les affaires intérieures d'autres pays, sous prétexte des droits de l'Homme, et cela, pour arriver à leurs fins politiques.

En Chine, un Rapport sur les droits de l'Homme aux Etats-Unis pour l'année 2010 a été publié le 10 avril par le Bureau de l'information du Conseil des affaires d'Etat, le gouvernement central chinois. Le rapport estime que les États-Unis choisissent d'ignorer leurs propres problèmes en matière de droits de l'Homme, mais sont partisans d'une soi-disante « diplomatie des droits de l'Homme » qui utilise les droits de l'Homme comme « un instrument politique destiné à diffamer l'image d'autres pays, tout en cherchant à servir leurs propres intérêts stratégiques ». Le rapport dénonce, « l'hypocrisie de ce pays », par l'exercice de doubles standards en matière de droits de l'Homme et « ses tentatives pernicieuses visant à faire avancer son hégémonie sous prétexte de défendre les droits de l'Homme ».

Le ministère des Affaires étrangères du Brésil a, lui, rendu public samedi 9 avril un rapport en indiquant que le rapport américain publié chaque année sur la situation des droits de l'Homme dans le monde était seulement une « évaluation unilatérale », basé sur « leurs propres lois et normes ». Le rapport brésilien estime que les États-Unis ignorent leurs propres problèmes en matière de droits de l'Homme dans les territoires ou les zones sous leur contrôle, comme par exemple la base de Guantanamo. Les Etats-Unis n'ont, estime le rapport brésilien, pas le droit de critiquer unilatéralement la situation en matière de droits de l'homme dans d'autres pays. Le Brésil refuse donc d'accepter ce rapport.

En Algérie, Farouk Ksentini, le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'homme (CNCPPDH), a estimé samedi 9 avril que les États-Unis ont rendu public ce rapport « pour des motifs politiques ». Ce rapport, estime-t-il, néglige les progrès réalisés par l'Algérie en matière de protection des droits de l'Homme mais blâme l'administration, la situation dans les prisons, la liberté de la presse ou encore l'indépendence de la justice algérienne. « Ces faits sont honteux et exagérés », a estimé Farouk Ksentini.

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