Le 15 mars marque comme chaque année la Journée internationale des droits des consommateurs. L'Association chinoise des consommateurs a choisi comme thème de cette année « La consommation et les services ». Les différents services du gouvernement chinois prennent de nombreuses mesures pour améliorer la qualité et la sécurité des produits. De son côté, l'Assemblée populaire nationale compte amender la « Loi sur les droits des consommateurs ».
Selon les dernières statistiques disponibles, le nombre de plaintes enregistrées en 2009 de la part des consommateurs chinois a sensiblement augmenté dans le secteur des produits tonifiants, des home-cinémas, des appareils photos ainsi que des services, comme le transport aérien ou encore Internet. Principaux soucis des Chinois selon une enquête : la sécurité alimentaire et la qualité des automobiles et des logements.
L'Administration générale du contrôle de la qualité, de l'inspection et de la quarantaine débutera à partir de la fin mars une campagne de contrôle des produits. Elle invite également les représentants des consommateurs ainsi que des journalistes à participer à ces contrôles d'entreprises. Détails avec Li Yuanping, le porte-parole de l'administration :
« Cette année, l'administration va axer ses contrôles sur les aliments. A chaque fois, les représentants des consommateurs, des journalistes et les contrôleurs suivront un compte-rendu sur l'application des mesures assurant la qualité et la sécurité, vérifieront les documents d'enregistrement concernés et se rendront sur le lieu de fabrication de ces entreprises. Cela fera participer toute la société chinoise au contrôle de la qualité et de la sécurité des produits. »
Toujours selon des statistiques, depuis 2009, les services de contrôle chinois, à divers échelons, ont traité plus de 500 cas graves de contrefaçon, pour une valeur totale d'environ 340 millions d'euros. Et cela, principalement dans les secteurs de l'agroalimentaire, des matériaux de construction et des appareils électroménagers.
Le vice-secrétaire général de l'Association chinoise des consommateurs, Wu Gaohan, a affirmé qu'en dehors des mesures sévères de punition, la Chine améliorera le système juridique pour la protection des droits des consommateurs pour que la consommation se déroule de manière « saine » et « ordonnée ». L'actuelle « Loi sur la protection des droits des consommateurs », élaborée en 1993, ne s'accorde plus, selon les responsables, à l'actuelle situation économique et sociale. C'est pourquoi le Comité national de l'Assemblée populaire nationale a prévu dès 2008 de l'amender. La nouvelle loi, amendée, devrait rentrer en vigueur l'année prochaine.
La nouvelle version de la loi devrait concerner une gamme de produits plus vaste et étendre le droit de retour d'un produit. Elle devrait également prévoir des sanctions plus sévères contre les cas de publicité mensongère.
Yue Baochang est un avocat pékinois. Depuis longtemps, il s'est spécialisé dans les droits des consommateurs. Il a notamment proposé au gouvernement de faire en sorte de réduire la durée et le coût des procédures pour les consommateurs qui cherchent à faire valoir leurs droits. Pour cela, il propose un moyen rapide de porter plainte pour les affaires qui concerne un produit de faible valeur. On l'écoute :
« Si l'on intente un procès, sur une affaire qui concerne un produit de valeur peu élevée, pour régler le problème, il faut porter plainte, saisir la justice, et ensuite que le procès se déroule. En clair, cela demande beaucoup de temps et beaucoup de dépenses. Des dépenses qui ne seront peut-être pas couvertes par les éventuels dédommagements. C'est la raison pour laquelle les consommateurs abandonnent leurs droits lors de petites affaires. J'aimerais bien que soit mis en place un système d'arbitrage rapide, afin de protéger mieux les droits des consommateurs. »