La Syrie a décidé de rappeler son ambassadeur en Irak en réaction à la convocation du diplomate irakien à Damas, a déclaré une source officielle syrienne.
"En réaction au rappel par Bagdad de son ambassadeur à Damas, la Syrie a convoqué son ambassadeur à Bagdad", a indiqué la source, qui s'est exprimé sous le couvert de l'anonymat, citée par l'agence de presse officielle SANA.
L'Irak a rappelé son ambassadeur en Syrie et a reclamé du gouvernement syrien qu'il lui remette les hauts responsables du parti Baas pour leurs rôles présumés dans les attentats aux camions piégés de la semaine dernière à Bagdad qui ont fait 97 morts et quelque 585 blessés, a expliqué mardi un porte-parole du gouvernement irakien.
La source syrienne, quant à elle, a indiqué que "le gouvernement syrien rejette complètement les remarques du porte- parole du gouvernement irakien sur les attentats meurtriers de Bagdad la semaine dernière", ajoutant que la Syrie a déjà condamné fermement les attaques terroristes qui ont coûté la vie à plusieurs civils irakiens.
"La Syrie a informé la partie irakienne de sa bonne volonté à recevoir une délégation irakienne pour voir les preuves disponibles de leur côté sur les auteurs de l'attentat. Sinon, la Syrie considère ce qui a été diffusé dans les médias irakiens comme des preuves purement fabriquées destinées à servir des objectifs politiques internes, et les déclarations belliqueuses des officiels irakiens sont une preuve de cela", a ajouté la source.
Il y a deux jours, le porte-parole irakien du commandement des opérations à Bagdad, le général de division Qassim Atta, a présenté un enregistrement video diffusé par la chaîne de télévision officielle Iraqia, montrant les aveux d'Ali Ibrahim, un haut dignitaire du parti Baas de Saddam Hussein.
Ibrahim a avoué sa responsabilité dans la planification et l'organisation des attentats suicides, et a cité le nom de Sattam Ibrahim comme étant celui qui lui a téléphoné depuis la Syrie il y a un mois et lui a ordonné de mener une attaque qui déstabiliserait la sécurité à Bagdad.
Mohammed Younis al-Ahmed a aussi été mentionné dans les aveux d'Ibrahim comme le leader de la branche du parti Baas de Saddam Hussein en Syrie, et celui qui est derrière les violences en Irak.
Le ministère syrien des Affaires étrangères a rendu public une déclaration jeudi qui condamnait fermement les attaques meurtrières à Bagdad et a exprimé sa douleur profonde au sujet de la perte de plusieurs vies et des nombreux dégâts.
La source officielle syrienne a noté que la Syrie a " fréquemment répété son attachement à l'unité, à l'indépendance, à la sécurité et à la stabilité de l'Irak", et a regretté que "les relations entre la Syrie et l'Irak soient liées à des désaccords internes et peut-être à des agendas étrangers".
Les attentats de Bagdad ont fait de mercredi dernier la journée la plus meurtrière en Irak depuis 18 mois.