L'AIIB se concentrera sur la durabilité
  2017-06-21 09:30:26  China.org

Sir Danny Alexander, vice-président et secrétaire du Conseil d'administration de l'AIIB

La 2e assemblée annuelle du Conseil des gouverneurs de la Banque asiatique d'investissement dans les infrastructures (AIIB) s'est déroulée de vendredi à dimanche dernier, à Jeju en Corée du Sud. Le thème principal de l'assemblée de cette année était le développement des projets d'infrastructure, qui aideront les Etats membres à honorer leurs engagements dans le cadre de l'Accord de Paris sur le changement climatique. Au cours de cette assemblée, la journaliste du Global Times, Chen Qingqing (GT), a pu s'entretenir avec Sir Danny Alexander, vice-président et secrétaire du Conseil d'administration de l'AIIB, pour discuter des nouveaux membres et des progrès de la banque au cours de sa première année d'activité.

GT : Quel progrès majeur pensez-vous que l'AIIB a réalisé au cours de sa première année d'activité ?

Alexander : Depuis l'année dernière, l'AIIB a réalisé des progrès substantiels et très rapides. Nous avons développé des programmes sur le long terme et avons désormais seize projets dans un large éventail de pays. Le nombre de membres de l'AIIB a augmenté et jusqu'à présent, nous en avons admis 20 supplémentaires cette année. A la fin de cette assemblée annuelle, notre nombre d'adhérents atteint les 80 avec l'adhésion de l'Argentine, de Madagascar et des Tonga.

Nous nous efforçons particulièrement d'aider nos membres à investir dans les infrastructures dont ils ont besoin, afin de les aider à réaliser la transition vers une économie à faible émission de carbone, comme le stipule l'Accord de Paris. Le rôle majeur de cette banque est d'aider ses membres à faire cela.

GT : Le pourcentage de projets proposés à l'AIIB qui sont acceptés est relativement faible. Quelle en est la raison ?

Alexander : Nous voulons faire des projets de très haute qualité. Bien entendu, nous avons des normes environnementales très élevées. Nous avons des normes pour gérer l'impact sur les personnes concernées par les projets, ainsi qu'une politique anti-corruption extrêmement stricte. Nos projets doivent également être financièrement durables. Par ailleurs, de nombreuses idées de projets nous parviennent, mais nous ne sommes pas en capacité de tous les réaliser. Nous devons travailler davantage avec les pays et le secteur privé, pour porter un projet à l'étape où la banque peut ensuite investir dedans.

GT : Y a-t-il du nouveau concernant l'adhésion possible des Etats-Unis ou du Japon cette année ?

Alexander : Pas de manière formelle. Aucun de ces deux pays n'a déposé sa candidature pour adhérer à l'AIIB. Il s'agit pour eux d'une question intérieure à considérer, mais leur candidature sera la bienvenue s'ils en décident ainsi.

Bien sûr, nous parlons à de nombreuses entreprises, de nombreuses personnes et de nombreux gouvernements ailleurs aux Etats-Unis et au Japon, et nous avons un certain flux d'informations.

Selon les articles de notre convention, les membres de la Banque mondiale ou de la Banque asiatique de développement ont le droit de rejoindre notre banque. Nous sommes ouverts à tous les pays qui souhaiteraient faire une candidature, mais cela reste une décision intérieure pour chaque pays. Je pense qu'il est probable que quelques autres pays rejoignent l'AIIB cette année.

GT : Pourriez-vous nous donner plus de détails sur la dernière stratégie énergétique de la banque ? Et cela signifie-t-il que la banque n'approuvera plus les projets basés sur le carbone ?

Alexander : Nous avons une stratégie sur laquelle nous nous sommes accordés [jeudi dernier], qui clarifie notre engagement à placer la priorité sur les énergies durables. Nous suivrons cette stratégie dans les conceptions des projets que nous cherchons à réaliser et nous essaierons de travailler avec nos membres pour être sûrs que nous appliquons ces idées à tous nos projets.

Chaque membre de l'AIIB a signé l'Accord de Paris. Comme je l'ai rappelé à nos membres, la décision récente des Etats-Unis de se retirer de cet accord a également redoublé leur engagement [des membres de l'AIIB] à réaliser l'Accord de Paris. C'est parfaitement clair pour eux et c'est ce qu'ils souhaitent que notre banque fasse.

Notre stratégie a fixé des conditions strictes sous lesquelles nous pourrions prendre en considération un projet d'énergie fossile. La vérité, c'est que nous n'avons aucun projet basé sur le charbon en attente, que nous ne considérons aucun projet basé sur le charbon et que nous ne soulèverons aucun projet pour lequel nous avons des doutes quant à l'impact sur l'environnement ou en matière d'image.

Bien entendu, en fonction des circonstances spéciales et des cas particuliers, nous pourrions en considérer certains. L'attention se porte clairement sur l'énergie durable et l'objectif est d'aider les membres à réaliser une transition qu'ils ont acceptée dans le cadre de l'Accord de Paris.