Les Yao, spécialistes du poison
  2016-07-19 14:47:34  cri

Sur la montagne Guinong, une centaine de plantes médicinales poussent. Les Yao gardent l'habitude de prendre les médicaments galéniques. Deng Guotong, pharmacien herboriste du village, nous invite dans sa maison pour découvrir les plantes médicinales. Sur le sentier conduisant chez lui, il nous indique une plante qui pousse à côté du sentier :

« Voyez, c'est une plante médicinale qui s'appelle Potiancai. Nous l'utilisons pour guérir les maladies de peau. Elle est très vénéneuse. Une fois un villageois a mangé par imprudence le Potiancai. Avec seulement quelques feuilles avalées, il a perdu la vie. Dans le traitement, on grille le Potiancai avant de l'utiliser. Ainsi on diminue considérablement sa vénénosité. »

Pour faciliter l'usage des plantes médicinales, Deng Guotong les a transplantés dans la cour de sa maison. La plupart d'entre elles sont des plantes vénéneuses. Les Yao sont convaincus qu'il faut se servir du poison comme contrepoison. Le pharmacien herboriste y a également installé des ruches d'abeilles. Les dernières font partie importante de la thérapie des Yao avec leur venin. Aujourd'hui, Deng Guotong a un rendez-vous avec un patient. Il va nous montrer sa thérapie des abeilles.

Deng Guotong a saisi des abeilles vivant dans son jardin et les enferme dans une boite. Il se rend dans la maison de son patient, Li Wenzhang, un rhumatisant. Comme ils se connaissent bien, après seulement quelques mots, Deng Guotong se met à soigner son patient. D'abord, il marque avec un stylo les points d'acupuncture sur les jambes de son patient. Puis il prend avec une pincette les abeilles par la tête et les laisse piquer sur ces points marqués. Deng Guotong :

« A l'intérieur de ces points, il y a la maladie. Donc on laisse les abeilles injecter leur venin là-dedans. Le venin fera disparaître la maladie. »

Li Wenzhang est âgé de 40 ans. Il y a cinq ans, il est devenu incapable de marcher à cause de son arthrite rhumatisante grave, provoquée par le surmenage. Après cinq ans de traitements de Deng Guotong, il peut maintenant non seulement marcher, mais aussi faire des travaux légers dans les champs.

Selon les Yao, la thérapie des abeilles peut en quelque sorte s'apparenter à l'acupuncture. En plus, le venin laissé par les abeilles sous la peau peut combattre inflammation et calmer la douleur.

30 minutes après que les abeilles ont laissé leur aguille dans le corps de Li Wenzhang, Deng Guotong les arrache avec la pincette. Et la thérapie des abeilles touche à sa fin. Quand on demande à Li Wenzhang si le traitement lui fait mal, il répond :

« Oui, ça fait mal, mais pas beaucoup. La douleur ne dure pas longtemps. Chaque fois après le traitement, je me sens mieux. »

Dans le village de Guinong des Yao, le rhumatisme et les blessures sont populaires à cause du climat d'ici et de leur mode de vie. Pour lutter contre ces maladies, les Yao ont développé bien des thérapies à partir des éléments vénéneux, s'en tenant à l'idée d'utiliser du poison comme contrepoison. Pour nous, les visiteurs, c'est plutôt un aspect qui s'ajoute au charme mystérieux des Yao.