Le jardin fruitier Jinweiyuan : ces femmes en quête du graal de la vie
  2016-04-18 14:10:34  cri
Le jardin fruitier Jinweiyuan a été créé en janvier 2013 dans le bourg de Baishui de la ville Pingliang dans la province du Gansu. En l'espace de trois ans, le jardin fruitier a largement contribué au développement économique du bourg de Baishui et en particulier à la création d'emploi pour les femmes. De ce fait, la Fédération nationale des Femmes de Chine, le ministère chinois des Sciences et des Technologies, ainsi que le ministère chinois de l'Agriculture, l'ont dénommé conjointement « complexe de démonstration des agro-techniques modernes des femmes chinoises modèles ».

Wang Xiuyun est l'une des trois femmes actionnaires. Ingénieuse et travailleuse, cette entrepreneuse accomplie nous égrène ses idées sur les techniques agricoles, les canaux de vente et le développement de son jardin, ne laissant rien paraître des moments d'indécision qu'elle a pu connaître.

Avant d'exploiter un jardin fruitier, Wang Xiuyun tenait une pâtisserie dans la ville de Pingliang. Grâce à la bonne réputation de sa boutique, ses revenus s'accroissaient et elle formait beaucoup d'apprentis. Comme quoi l'argent ne fait pas tout, elle sentait peu à peu que le train de vie qu'elle menait s'éloignait de son rêve.

"Quand on atteint une certaine qualité de vie, travailler pour l'argent n'a plus de sens. J'avais l'impression d'être devenue une caisse enregistreuse, c'était nul."

Décidée à retrouver le sens du travail, Wang Xiuyun a eu l'idée de reprendre le métier d'agricultrice. A travers des études sur place, elle a découvert que Pingliang abritait l'une des rares terres en Chine propices à la culture des cerisiers sous serre. L'automne y est bref, on entre rapidement en hiver après l'été, ce qui donne des conditions climatiques favorables à des récoltes de fruits rouges succulents, avec un coût relativement bas.

Une fois le projet fixé, Wang Xiuyun a investi avec deux autres femmes 8 millions de yuans pour créer le jardin fruitier Jinweiyuan. Chen Ying, l'une des trois actionnaires, est diplômée de l'Université de l'Agriculture du Gansu avec un cursus en Sciences et Ingénierie alimentaires. En associant ses connaissances agronomiques avec l'expérience de Wang Xiuyun, elle a injecté un nouveau dynamisme à leur entreprise.

"Au départ j'avais du mal à m'adapter au travail. Je n'avais jamais travaillé dans l'agriculture. Mme Wang nous a patiemment enseigné et petit à petit j'ai commencé à aimer cet endroit. Chaque fois que je voyais pousser une plante, je ressentais quelque chose de très fort."

D'après Wang Xiuyun, les soins apportés aux arbres fruitiers durant les trois premières années sont d'une importance capitale. Avec toutes ces précautions prises, l'année prochaine, leurs cerisiers pourront avoir chacun une production de 2 kilos, dans deux ans, de 5 kilos et dans cinq ans, de 10 kilos. Le prix pourra atteindre 100 yuans pour 500 grammes.

Les clients adorent non seulement les cerises, mais aussi les fraises. Ces fruits rouges ont un rendement économique élevé et le coût de la main d'œuvre pour leur culture est assez bas. Après des soins minutieux apportés aux arbres pendant les trois premières années, les efforts pour élaguer diminuent considérablement : les cinq serres ne nécessitent qu'une seule personne pour l'approvisionnement en eau et en fumure, ainsi que pour le contrôle de la température et de l'humidité. Cependant, Wang Xiuyun ne s'en est pas contentée. Elle a contacté une entreprise israélienne pour installer dans son jardin fruitier des dispositifs qui intègrent l'irrigation et la répartition de la fumure. Avec ces installations, le coût de la main d'œuvre a été encore revu à la baisse : une seule personne suffit désormais à gérer dix serres.

"J'ai rencontré un responsable de cette entreprise israélienne dans une foire botanique. J'y ai visité leurs dispositifs agricoles. J'ai fait une comparaison avec des produits similaires chinois. J'ai remarqué que les tuyaux de leurs produits pour l'irrigation par gouttes étaient très bien conçus et ne se bouchaient pas facilement. Comme certaines fumures ne se dissolvent pas totalement dans l'eau, les tuyaux s'obstruent, ce qui est la pire chose qui pourrait arriver dans ce genre d'installation."

Aujourd'hui, le personnel du jardin fruitier Jinweiyuan est composé presque exclusivement de femmes du bourg. Liu Shuling est une employée de longue date qui peut témoigner du développement du jardin. Elle s'occupe de la culture des fraises. Son salaire mensuel était de 1500 yuans à ses débuts, il est maintenant de 1700 yuans. Elle est largement satisfaite de cet emploi, car elle peut apprendre des techniques agronomiques et avoir le temps de s'occuper de sa famille.

"Je m'occupe de l'irrigation, du sarclage et de l'engrais pour les fraises. J'apprends parfois aux clients la cueillette des fruits."

Toute l'année, les touristes peuvent venir au jardin fruitier Jinweiyuan cueillir des fruits frais. De décembre à mai, on peut ramasser des fraises ; d'avril à juillet des cerises et d'août à la fin de l'année des raisins. En toute saison, les touristes sont sûrs de ne pas repartir les mains vides.

"Depuis que je me suis mis à l'agriculture, j'ai retrouvé le sens du travail. Sur une parcelle de terre, tant qu'on consacre de l'énergie, la récolte sera bonne. J'ai fait pousser des fraisiers, des cerisiers. Mes amis paysans n'arrivaient pas à y croire."

A l'instar de Wang Xiuyun, qui a trouvé satisfaction en travaillant la terre, les entrepreneurs de la ville de Pingliang n'ont jamais marqué le pas. Dans les 11 bourgs et 24 villages pauvres administrés par la ville de Pingliang, 27 entreprises ont injecté un fonds de 290 millions de yuans dans l'élevage bovin, les potagers et les jardins fruitiers, ce qui a permis d'établir des liaisons efficaces entre les agriculteurs et les marchés.