Emménagement du submersible Jiaolong à Qingdao : la Chine hisse haut sa voile pour regagner l'océan
  2015-05-15 16:41:44  cri

C'est en forgeant qu'on devient forgeron. Le 17 mars, le submersible Jiaolong, transporté par son navire-mère, est rentré dans sa base en eau profonde à Qingdao.

La base chinoise pour la recherche dans les abysses est située entre deux ilots primitifs dans la baie d'Aoshan d'un indigo ondoyant. L'embarcadère de la base peut amarrer deux navires d'exploration scientifique de 6 000 tonnes, avec des constructions pour le submersible, telles que des bassines de test, des ateliers de réparation et d'entretien, ainsi que des laboratoires. L'océanaute Fu Wentao.

"Ces dernières années je passais chaque année plusieurs mois dans le centre de recherche à Wuxi, vu que nous n'avions pas de base d'entretien à Qingdao. Mais désormais, nous pourrons faire ce travail sur place".

Selon Li Naisheng, directeur du centre national de recherche océanologique, le fait que le submersible Jiaolong se soit installé à Qingdao et que sa base en eau profonde soit mise en service apporte beaucoup à Qingdao, qui se veut à la proue de l'océanologie chinoise et de l'économie maritime de la péninsule du Shandong.

"L'établissement de cette base pour la recherche dans les abysses à Qingdao met en valeur l'image de la ville et marque un jalon important du développement chinois de l'océanologie. De grands projets océanologiques vont se rassembler ici. Ils donneront ainsi naissance à de nouvelles découvertes et pensées scientifiques. Et les fruits technologiques qui vont voir le jour en grand nombre profiteront au peuple".

Cette base est le cinquième centre du monde ayant pour vocation nationale la recherche dans les abysses, dans le sillage de celles de Russie, des Etats-Unis, de France et du Japon. Selon le directeur du bureau de gestion de cette base maritime, Yu Hongjun, leur base représente une plate-forme nationale multifonctionnelle pour les services publics.

"En tant que plate-forme nationale, le centre d'appui pour la recherche dans les abysses fournit une garantie technologique opérationnelle. Ces appuis seront tous azimuts, que ce soit pour les grands équipements ou pour le personnel. Et ils seront à la disposition de toutes les explorations en eau profonde et joueront un rôle de plus en plus important dans les projets autres que le Jiaolong".

Le 21e siècle est une ère océanique. Les recherches dans les abysses sont à la pointe de l'océanologie dans le monde. Plusieurs pays, tels que les Etat-Unis, le Japon, la France et la Russie possèdent leur submersible habité. A titre d'exemple, le submersible habité américain Alvin peut effectuer 150 à 200 plongées par an.

D'après Li Xiangyang, le commandant adjoint de la 35e navigation océanique chinoise, ce n'est qu'en mettant en place un mécanisme de fonctionnement mieux adapté que le submersible Jiaolong va pouvoir être mieux exploité.

"La navigation qu'on vient d'effectuer était parrainée par l'Association océanique de Chine. Elle s'occupe des activités aux fonds marins internationaux. Par exemple, on peut aller dans les zones de minerai maritime ou en haute mer. En revanche, les activités en mer de Chine méridionale ne sont pas de leur ressort. Mais de notre point de vue, nous nous attendons à ce que le submersible Jiaolong puisse effectuer le plus de plongées possibles et que les scientifiques puissent réaliser le plus de recherches possible avec cet engin. Pour ce faire, nous devons briser ces barrières avec une coordination intersectorielle".

Reste à réfléchir à un meilleur partage en commun des ressources que le submersible Jiaolong est susceptible de fournir. Selon Li Naisheng, directeur du centre national de recherche océanologique, il est impératif de séparer les droits de propriété, de gestion et d'utilisation du submersible.

"On pourrait bien s'inspirer de l'exemple du submersible américain Alvin. Son droit de propriété est aux mains de la marine américaine qui lui affecte un fonds fixe. Son droit de gestion appartient à l'Institut océanographique de Woods Hole. Qui peut l'utiliser ? Tous les scientifiques américains peuvent présenter une candidature soumise à un jury composé de scientifiques".

L'homme a toujours aspiré à une connaissance plus profonde sur le grand bleu. Dans les océans, les ressources minérales et biologiques sont estimées 1 000 fois supérieures à celles sur terre. Actuellement, les ressources minérales en eau profonde connaissent une transition de la prospection vers l'exploitation commerciale.

Aux yeux du directeur adjoint du bureau chinois des Affaires océaniques, Wang Fei, la mise en service de la base chinoise pour la recherche dans les abysses inaugure un nouveau chapitre de l'océanographie chinoise.

"L'emménagement du submersible Jiaolong dans la base à Qingdao représente un grand pas en avant dans le développement océanique chinois. Ce qui est encore plus important, c'est qu'on ait pu aborder des connaissances nouvelles sur des ressources minérales et biologiques dans les sous-sols marins internationaux. Avec ces connaissances, la Chine pourra apporter sa part de contribution dans l'exploitation pacifique des ressources océaniques".


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