De Yili à Shenyang, un voyage spirituel d'un homme de l'éthnie Xibe
  2014-10-27 10:54:53  cri
« Cette idée d'aller à Shenyang à vélo me trotte depuis un certain temps. Mon fils est encore petit, ma femme est très occupée par le travail, mais tout ça n'a pas entravé mon projet. Je n'ai qu'une idée en tête : je dois aller à Shenyang. »

Gu Junfeng, 46 ans est de l'ethnie Xibe. Il est né et vit à Chabuchaer au Xinjiang, le seul district chinois où l'ethnie Xibe est majoritaire. Depuis l'enfance, Gu a appris des anciennes générations que le vrai pays natal de son ethnie est Shenyang, dans la province du Dongbei, au nord du pays. Là-bas se trouve encore un temple des ancêtres des Xibes. Il envisage donc un retour à ses racines mais d'une façon un peu spéciale.

« Pendant trois jours je n'arrivais pas à dormir car j'avais très peur. Je n'étais jamais allé aussi loin à vélo. Je me demandais si j'allais devoir dormir dans les champs et si j'allais tomber sur des animaux sauvages. Je me demandais si je n'allais pas manquer de nourriture. D'autant plus que je ne suis pas un spécialiste du vélo. Que faire d'ailleurs en cas de problèmes mécaniques ?

Pendant trois jours, j'étais dans cet état d'esprit. Même dans mes rêves, je marmottais mes craintes. Mais trois jours plus tard, je n'ai plus eu peur. J'étais déterminé.

C'est quelque chose que je n'avais jamais fait. Je ne savais pas comment utiliser le variateur, je ne savais pas comment changer de pneu. Un vrai « grand blanc bec » comme on dit.

J'ai acheté le vélo une semaine avant mon départ. J'ai fais quelques jours d'exercice. Le vrai voyage a commencé le 12 mai et je suis arrivé à Shenyang le 14 juin. »

Pour des randonneurs à vélo initiés, il est peut-être impensable de partir comme M. Gu, autant à la légère. Avant de se lancer dans un voyage inconnu, ils vont plutôt soigneusement élaborer l'itinéraire en tenant compte du nombre de kilomètres qu'ils sont prêts à faire par jour et surtout bien connaître et préparer leurs équipements, jusqu'au choix de la taille des roues du vélo. Car le vélo est la seule chose sur laquelle on peut compter pendant le voyage, et un voyage à vélo est souvent rempli de tracasseries mécaniques.

« C'est chose courante que les pneus crèvent. Le premier jour, une heure seulement après mon départ, un pneu a crevé. Moi, super « grand blanc bec », j'ai été confronté à une crevaison, ça m'a pris une heure et demie pour changer le pneu. J'ai même abîmé un frein. J'aurais dû demander l'aide à mon ami. Durant le trajet, ce genre d'incident m'est arrivé une ou deux fois par jour. A la fin, je suis devenu super efficace pour changer le pneu avant en 15 minutes. Le pneu arrière, vu qu'il y a un porte-bagage, je mettais un peu plus de temps, une vingtaine de minutes environ pour le changer. »

« Le premier jour, je suis parti à 11h du matin. J'ai fait quatre-vingts dix kilomètres en une demi-journée. Et le soir, mes jambes étaient gonflées. Je ne pouvais pas atteindre ma chambre qui était au deuxième étage, la patronne a été obligée de me porter. Toute la nuit, j'avais un peu de fièvre. Je pensais que je ne pourrais pas continuer le lendemain. Le jour suivant, je me suis levé tard, à dix heures, et je me suis rendu compte que la fièvre était partie. C'est à partir de la troisième journée que je n'avais plus de la fièvre et que j'ai commencé à m'adapter. Et en plus, je roulais de plus en plus vite. »

Après plus d'un mois, Gu Junfeng est arrivé à Shenyang. Un voyage spirituel qu'il voudrait faire plus tard avec son fils, quand il sera plus grand. Car selon lui, c'est important pour une personne de savoir d'où elle vient.

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