Derrière les photos, toute une histoire...
  2014-04-28 16:14:47  La Chine au présent

Ânes sauvages du Tibet dans la réserve naturelle de Changtang.

Le Tibet a besoin de notre protection

En 2013, sur la base de statistiques obtenues après une dizaine d'années de recherche, les autorités de la région autonome du Tibet ont communiqué que le nombre estimé d'antilopes dans la région s'élevait à 150 000, un chiffre en considérable hausse. Une nouvelle dont se félicite M. Cheng.

En 1999, M. Cheng a mis le pied pour la première fois dans la réserve de Changtang, située dans le nord du Tibet. Cette réserve naturelle est un paradis pour les antilopes, les yaks et les ânes sauvages du Tibet. « Par le passé, personne ne surveillait cet endroit, de sorte que des scènes de braconnage se produisaient de temps à autre. Il y a quelques années, un châle en shahtoosh (laine issue du pelage des antilopes du Tibet) pouvait se vendre jusqu'à 100 000 dollars dans les pays occidentaux », a décrit M. Cheng. Aujourd'hui, grâce à la bonne administration de la réserve, le phénomène du braconnage a diminué significativement, tout comme ceux du pâturage et de la déforestation sans autorisation.

Photographier les antilopes du Tibet est un difficile exercice de patience. M. Cheng avait attendu trois jours, cinq jours, et toujours aucune trace d'antilope. C'est au bout du dixième jour ment qu'était apparu, non pas une, mais tout un troupeau d'environ 50 000 antilopes, traversant monts et vallées. Les mains tremblantes d'émotion, M. Cheng n'avait malheureusement pas réussi à ajuster correctement la mise au point sur son appareil...

« Il ne faut surtout pas déranger ni poursuivre les antilopes lors de leur migration, car les femelles enceintes risqueraient de perdre leurs bébés », a souligné M. Cheng. Depuis des années qu'il prend des clichés des animaux sauvages du Tibet, il adhère toujours à ce principe, qu'il enseigne sans relâche à ses élèves en photographie.

En 2006, la section tibétaine du chemin de fer Qinghai-Tibet a été mise en service. Liant Golmud à Lhassa, cette ligne ferroviaire a révolutionné la vie des agriculteurs et éleveurs tibétains. Une année après son ouverture, M. Cheng est revenu au Tibet en voiture. Dans la préfecture de Nagqu, plaque tournante des voyageurs, il a rendu visite à une famille, dont le propriétaire âgé était ouvrier de construction de route. « Ils m'ont accueilli chaleureusement, en me présentant une hada (écharpe tibétaine en soie offerte à un hôte distingué) et en m'offrant du thé au beurre, s'est souvenu M. Cheng. La qualité de leur vie s'était nettement améliorée grâce à cette nouvelle ligne Qinghai-Tibet. Sept ans auparavant, cette famille ordinaire possédait une petite voiture bon marché, ce qui était déjà étonnant pour l'époque. »

Cependant, bien que la construction du chemin de fer Qinghai-Tibet ait contribué au développement économique de la région, M. Cheng ne mâche pas ses mots quant à l'incidence qu'elle a eue sur l'environnement local. « Malgré les efforts du gouvernement en matière de protection écologique, la voie ferroviaire coupe à travers des prairies luxuriantes sur plus d'un millier de kilomètres. Le développement de l'humanité est toujours contradictoire à la vie en harmonie avec la nature. »

La puissance de la foi

En tant que photographe chevronné spécialisé dans le Tibet, M. Cheng a eu l'opportunité de participer à de nombreux évènements tenus dans cette région. En 1989, il s'est baladé au Tibet en compagnie du 10e Panchen Lama, qui lui avait présenté une hada et serré la main. Il se rappelle, attristé, que celui-ci était mort trois jours après avoir présidé l'inauguration de la pagode sacrée abritant les corps des 5e, 6e, 7e, 8e et 9e Panchen Lama, un évènement qu'il avait également couvert. En octobre 1995, il a assisté à la cérémonie d'intronisation du 11e Panchen Lama, reconnu comme la réincarnation de son prédécesseur. En juin 2002, il a participé aux festivités organisées à l'occasion du 13e anniversaire du 11e Panchen Lama.

En outre, il était également présent aux 40e et 50e anniversaires de la libération pacifique du Tibet célébrés en 1991 et 2001, ainsi qu'au 30e anniversaire de la fondation de la région autonome du Tibet en 1995.

« Bien que je ne sois pas religieux, je respecte leur croyance », a déclaré M. Cheng, selon qui, dans les régions peuplées de gens pieux, on peut éprouver partout la puissance de la foi. Par exemple, la générosité et l'amour du 10e Panchen Lama pour ses compatriotes tibétains lui avaient laissé une vive impression. Il estime qu'aujourd'hui, l'atmosphère religieuse est encore plus intense au Tibet, qui compte à l'heure actuelle plus de 1 700 temples et plus de 46 000 moines. Dans le cœur de M. Cheng, « les temples symbolisent l'histoire, la culture et l'art du Tibet ». La vie des moines et des croyants compose un paysage authentique derrière l'objectif.

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