Après les rites sacrificiels, le sorcier du village, lance les ordres à l'assemblé en les chantant. Les autres villageois, se placent sur deux rangs, et trainent derrière eux le tronc au pas cadencé.

Tirer le tronc est un travail difficile car l'arbre est généralement choisi sur les hauteurs de la montagne et dans une forêt dense. Le poids du bois, la pente raide et la route chaotique nécessitent que tous les villageois travaillent ensemble. De ce que l'on sait de la culture des Wa aux origines, l'homme est considéré comme trop faible pour survivre seul. Tirer le tronc est une activité qui renforce le sentiment d'appartenance au groupe et la cohésion entre les villageois.

Quand le tronc arrive enfin sur la place centrale du village, il est confié aux artisans. Quand la fabrication des tambours en bois est achevée, une autre grande cérémonie a lieu dans le village, c'est l'abattage du buffle. Le sacrifice du buffle est le sacrifice suprême chez les Wa. Selon les Wa, le tambour en bois serait, après le sacrifice du buffle, spirituellement plus élevé. Ainsi sa capacité à servir d'intermédiaire entre l'homme et les divinités s'en trouve renforcée.

Le buffle est accroché sur un arbre. Tous les villageois chantent en suivant le rythme du tambour et dansent en cercle. Les sages du village et les notables s'assoient devant le buffle et c'est eux qui décident du moment propice pour commencer le sacrifice du buffle.

C'est l'heure. Un vieux villageois lance du riz et de l'alcool vers le ciel, en signe de bon augure. Ensuite, il confie aux égorgeurs du village les piques. Ces derniers boivent ensuite de l'alcool. Arrive alors l'apogée du sacrifice.

L'âme du buffle, dont la vie est sacrifié, entre dans le tambour en bois. Le sacrifice du buffle s'acheve avec succès. M. Bao Zhiming :

« Il y a des centaines et des milliers de tambours dans le monde. Mais le tambour en bois des Wa est le plus ancien et le plus mystérieux. Depuis l'antiquité, le tambour en bois est un outil sacrificiel pour les Wa. On l'utilise toujours pour parler avec le ciel, mais maintenant aussi avec le monde entier. Le tambour en bois transmet un message au monde : une nouvelle époque arrive. Nous, les Wa, nous voulons que le monde nous entende ! »