Ying Huaiqiao : dédier sa vie pour son pays et le prix Nobel
  2014-02-25 15:50:38  China.org

Ying Huaiqiao.

 

Le rêve chinois est différent pour chaque Chinois. Le rêve du professeur Ying Huaiqiao est de remporter le prix Nobel pour ses instruments virtuels auxquels il consacre toute sa vie. Quand l'écrivain Mo Yan est récompensé par le prix Nobel de littérature, les prix Nobel pour les autres disciplines ne semblent pas très loin pour les Chinois. Ying Huaiqiao, dont la vocation est de servir la patrie par ses contributions scientifiques, fait des recherches incessantes en matière d'instruments virtuels et a obtenu des résultats importants. Se porter candidat au prix Nobel et obtenir le prix est le rêve de chaque scientifique chinois. Malgré la difficulté de la voie vers le prix Nobel, le professeur Ying Huaiqiao n'abandonne jamais. Il consacre sa vie et toute son énergie pour que la Chine se positionne aux premiers rangs en matière d'instruments virtuels. C'est là l'esprit et la force de la Chine.

D'après Romain Rolland, la chose la plus affreuse est de n'avoir ni objectif ni rêve. Avec un objectif, on poursuivra un rêve ; avec un rêve, on aura l'espoir de réussir.

Ying Huaiqiao, professeur et chercheur, est directeur honoraire de l'Institut de Recherches sur les Bruits et les Vibrations de l'Orient et il dirige la Commission scientifique et technique de l'Institut. Il est également vice-président de l'Institut des Sciences appliquées de Beijing. Il se livre aux études sur le contrôle des bruits de vibration, le traitement des signaux, les techniques de test et de mesure, l'analyse des pannes, l'analyse des modèles, etc.

Laisser adopter le système INV par tous les laboratoires et laisser fonctionner le logiciel DASP sur tous les bancs d'essai est le rêve de Ying Huaiqiao. Pour ce rêve, il commence sa marche vers le prix Nobel de physique. Cette marche est difficile et pleine de difficultés, mais en tant que père des instruments virtuels, il s'avère persévérant dans ses recherches scientifiques.

Il travaille pour le développement scientifique de la Chine

Ying Huaiqiao, né à Shaoxing, dans le Zhejiang où la culture humaine est très développée, a reçu une bonne éducation à l'école primaire et est très influencé par sa mère bouddhiste dévote. Quand il était petit, il nourrissait le rêve de faire ses études pour le redressement de la Chine.

En 1959, il passa l'examen d'entrée pour étudier à l'université du Zhejiang. Il fut admis à la faculté de physique. Peu après, il intégra la spécialité de mécanique appliquée à la faculté de mathématiques. Sa vie pris un tournant : il avait à faire face à un nouveau défi. En 1964, après avoir terminé ses études universitaires, il fut affecté à l'Académie des sciences ferroviaires de Chine pour étudier les tunnels de vent. En 1965, il participa aux études relatives à la sécurité concernant l'explosion des bombes atomiques et bombes à hydrogène dans la base d'essais nucléaires de Lob Nor située dans l'Ouest de la Chine, où il a découvert les techniques de test d'explosion des bombes atomiques. Cette expérience lui permit d'apprendre les analyses des vibrations, des bruits et des spectres ; il a ensuite appris les techniques informatiques et les analyses de signaux.

Son prénom signifie « bûcheron » en chinois. Il se considère lui-même comme un bûcheron sur la voie de la recherche scientifique. Il a changé cinq fois de spécialité, il a donc accumulé de riches connaissances professionnelles qui lui permettent de faire des recherches multidisciplinaires. Il a ouvert la voie pour les chercheurs qui le suivent. Ses recherches en matière d'instruments virtuels permettent à son pays de se classer parmi les plus avancés. Pour lui, ses contributions sont une obligation.

La poudre à canon, l'imprimerie, la boussole et le papier, qui furent les quatre grandes inventions de la Chine ancienne ont grandement contribué au progrès des sciences et techniques de l'humanité. Néanmoins, la Chine accusait un grand retard par rapport aux autres pays dans l'histoire moderne. Ying Huaiqiao sait combien la recherche et le développement des sciences sont importants pour un pays. Lorsque Deng Xiaoping a déclaré en 1988 que les sciences et techniques étaient la première force productive, Ying Huaiqiao a décidé de se lancer dans l'invention scientifique et technique, animé d'un sentiment de responsabilité sociale et le sens du devoir.

« Les instruments virtuels ne sont pas comme les appareils traditionnels, explique Ying. Ils font référence aux outils basés sur des logiciels qui intègrent l'acquisition des données et la régulation des signaux, les techniques de traitement de signaux et celles des ordinateurs personnels. » Lorsqu'il participait aux études du projet nucléaire de la défense nationale, il lui est venu l'idée d'inventer des instruments virtuels. En 1965, lorsqu'il étudiait les effets des bruits de l'explosion nucléaire sur les tunnels, il s'est heurté au problème du déplacement des résidus dans le tunnel qui ne pouvaient pas être identifiés par le matériel informatique qui était à sa disposition. Il a eu l'idée audacieuse d'utiliser des algorithmes numériques et des logiciels pour remplacer le matériel informatique classique.

En 1973, Ying a essayé de résoudre cette problématique en ayant recours à l'intégral numérique de l'ordinateur et le transformateur discret Fourier au lieu d'adopter la méthode traditionnelle. Il réussit enfin à inventer le premier prototype d'instrument virtuel en 1979. Lors de la réunion académique sur les travaux de protection contre les explosions nucléaires qui s'est tenue à Hangzhou la même année, Ying Huaiqiao a proposé un concept clé à propos des instruments virtuels : utiliser les algorithmes numériques et le logiciel pour mettre au point les instruments virtuels, ce concept ayant été approuvé et soutenu par Zheng Zhemin, ancien directeur de l'Institut de la mécanique de l'Académie des sciences de Chine, Zhang Wei, académicien et ancien président de l'université Tsing-hua et Li Guohao, académicien et ancien président de l'université Tongji. Ce concept a été avancé sept ans avant que l'américain National Instrument soumette la théorie « le logiciel est un instrument ».

En 1983, Ying Huaiqiao a créé, avec un investissement de 300 yuans, l'Institut des Vibration et des Bruits de l'Orient de Chine. Depuis trois décennies, l'Institut prend toujours l'innovation comme objectif. Chaque année, Ying a pris le Jingzhe, l'une des 24 périodes d'une année selon le calendrier lunaire, au cours de laquelle les animaux qui hibernent se réveillent, comme Fête de l'Innovation. Selon lui, toutes les inventions de l'Institut sont comme le tonnerre du printemps qui réveille les animaux, et peuvent contribuer aux progrès scientifiques et techniques du pays et apporter ainsi de la vitalité à toute la société.

En ayant le rêve de redresser le pays et d'œuvrer pour le bonheur de l'humanité, l'Institut attache toujours de l'importance à la formation des talents et à la coopération avec d'autres établissements universitaires tels que l'université Tsinghua et l'université de Beijing. Grâce à ses efforts, un grand nombre de professionnels de talent ont émergés et sont devenus des piliers dans le secteur de la recherche sur les instruments virtuels.

En 1988, Ying a réussi à appliquer les instruments virtuels dans l'essai du modèle du pont Qiantangjiang. En mars 1993, cet instrument a été exposé lors de la Foire des nouvelles techniques de Beijing, puis il a été exposé au Canada. En 1995, il a été utilisé de façon concrète dans l'essai de fusées de type CZ-3, et en 1996 il a été utilisé lors des tests de modèle de plate-forme mobile de lancement du vaisseau spatial habité Shenzhou. En 2004, cet instrument virtuel a été utilisé dans l'analyse de modèle de système des équipements d'entraînement des astronautes en état d'apesanteur. En 2007, lors de la deuxième réunion nationale d'échanges académiques, les contributions de l'Institut des Vibration et des Bruits de l'Orient ont été hautement appréciées et Ying Huaiqiao a été qualifié de « père des instruments virtuels ».

À la poursuite du prix Nobel

Les scientifiques sont comme des phares pour la société moderne. James Watt a inventé la machine à vapeur, contribuant grandement à la révolution industrielle ; Thomas Edison a inventé l'ampoule électrique apportant les lumières à l'humanité ; Alexander Bell a facilité la communication par l'invention du téléphone. Néanmoins, les scientifiques ont connu des épreuves difficiles que les gens ordinaires ont du mal à imaginer. Mencius, philosophe de l'antiquité, a dit : « lorsque Dieu investit une personne d'une grande responsabilité, il examine d'abord sa détermination : il lui fait s'épuiser ses muscles et ses os, lui fait souffrir son corps, le met dans la misère et contrecarre tous ses efforts, de sorte que la patience et l'endurance de cette personne soient renforcées et que son point faible en sorte améliorer. Il en va de même pour Ying Huaiqiao. Il a subi trois attaques d'apoplexie et quatre infarctus du myocarde. À chaque fois il a failli perdre la vie mais il ne s'est pas laissé abattre et continue à travailler aux recherches scientifiques. C'est un septuagénaire qui veut consacrer toute son énergie aux recherches sur les instruments virtuels.

Ying Huaiqiao a inventé 121 techniques et comblé le vide en matière de science et technique en Chine. Sa plus importante invention, concernant le test du transfert des fonctions (transfer function testing), le contrôle en temps réel et l'inversion est considérée comme une nouvelle méthode pour améliorer la précision et l'éventail de mesure des instruments virtuels, une technique qui pourrait être comparable à la communication par fibre optique développée par Charles Kuen Kao et qui a obtenu le prix Nobel de physique en 2009. Ce résultat place la Chine, aux côtés des États-Unis, en tête en matière de techniques avancées d'instruments virtuels.

Dix inventions du professeur Ying Haiqiao ont résolu des problèmes scientifiques de niveau mondial.

La base de type « plate-forme DASP » des instruments virtuels. Elle permet de fabriquer des instruments par logiciel et de combiner le software et le hardware pour remplacer les machines traditionnelles. Cela représente le plus haut niveau chinois en termes de recherches et développement des instruments virtuels.

La méthode de mesure et d'analyse du transfert des fonctions sur la base VTB (varied-time-base). Cette invention, aux premiers rangs mondiaux, a obtenu une licence de brevet en Chine. Elle a été appliquée dans des projets pilotes du pays, comme la plate-forme mobile de lancement du vaisseau Shenzhou de 750 tonnes, la fusée porteuse CZ-3 et l'essai de modèle des équipements d'entraînement des astronautes en apesanteur.

Les techniques de haute précision pour mesurer la fréquence, l'amplitude, la phase et l'amortissement physique. La technique de haute précision YSL, développée par l'Institut des Vibrations et des Bruits de l'Orient est un million de fois plus précise que la méthode universelle FFT.

La technique de mesure rapide des signaux à ultra basse fréquence atteint le plus haut niveau mondial.

Les trois méthodes d'analyse de cepstrum comprenant CEEM, CEFM et CEFM, se classent parmi les premiers rangs mondiaux.

La méthode d'analyse FFT/DFT est devenue l'une des méthodes principales en termes de spectre, une méthode très avancée.

Le paramètre de vibration AVD « Une dedans trois dehors » représente une méthode novatrice de test et d'analyse en temps réel.

La méthode d'analyse modale automatique permet aux techniciens ordinaires d'obtenir facilement des résultats d'analyse modale de niveau avancé.

Le dispositif d'acquisition de données haute précision dual de 24 bits avec la technique de 160dB extra-gamme et basé sur amplitude variée (varied-amplitude-base). Cet appareil est développé par la Chine et se classe au premier rang mondial.

Le test du transfert de fonctions, le contrôle en temps réel et l'inversion. Une technique clé qui fournit une nouvelle méthode pour améliorer la précision et l'amplitude de mesure des instruments. Cette invention a résolu un problème de niveau mondial en étendant le champ du test des fréquences des instruments et en améliorant leur précision ; cette technique est très compétitive dans le monde entier.

Jusqu'à présent, le produit issu de ces innovations techniques, largement utilisé dans les domaines de la défense nationale, de l'aéronautique et de l'aérospatial, a déjà été acheté par plus de 2 000 clients et a généré un revenu de 200 millions de yuans. Il contribuera sans doute à la réforme technique et à la formation des industries émergentes.

Depuis que Ying Huaiqiao s'est lancé dans les études des instruments virtuels en 1973, il se trouve aux avant-postes de la recherche. Il a publié en 1979 Le test et l'analyse des vibrations, le premier ouvrage chinois compilant les résultats de l'application des recherches en la matière. En 1982, il a publié Le sismomètre CZ et les techniques sismologiques. En 1983, il a publié La forme d'onde, l'analyse de spectres et le traitement de données aléatoires qui recueille les premiers dessins de conception des instruments virtuels. En 1985, il a proposé une idée de « laboratoire portable » qui est déjà devenue réalité.

Face à une compétition de plus en plus complexe sur le marché international, Ying Huaiqiao pense que les perspectives d'industrialisation des instruments virtuels chinois sont à la fois prometteuses et pleines de défis. La diffusion à travers le monde est un objectif, une force qui le pousse à travailler inlassablement. Avec cette persévérance, Ying Huaiqiao et ses instruments virtuels auront certainement un brillant avenir.

« Les innovations techniques incessantes peuvent apporter le bonheur pour moi », raconte Ying Huaiqiao aux journalistes lorsqu'il décrit l'état actuel et le futur des instruments virtuels. On peut lire l'enthousiasme et la détermination dans son regard.

Le 8 décembre 2012, l'écrivain chinois Mo Yan a remporté le prix Nobel de littérature. Pour Ying Huaiqiao, le prix Nobel de physique est encore un rêve. Pour réaliser ce rêve, il s'est dévoué pendant sa longue carrière aux recherches scientifiques.

En 2001, Ying a obtenu le titre honoraire de Travailleur d'excellence en sciences et techniques de Chine. En 2009, il a été élu Scientifique de l'année. En novembre 2013, il s'est vu décerner le prix de Personne de l'innovation scientifique et technique de Chine et le prix des Meilleures inventions de l'innovation scientifique et technique de Chine.

Ying Huaiqiao a déjà consacré une longue vie à grimper au sommet de la science. Septuagénaire aujourd'hui, il continue de poursuivre son rêve. Le monde a besoin de plus de scientifiques comme Ying, travaillant dur pour le progrès du pays et le bien-être du peuple.

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