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LU RUCAI
La troisième session plénière a été l'occasion de souligner les réformes cruciales à accomplir pour le développement durable de la Chine, en insistant sur une ouverture élargie et un rôle plus grand pour le secteur privé.
« Le développement reste la clé pour résoudre tous les problèmes en Chine. Il faut centrer tous les efforts sur l'édification économique, mettre en valeur le rôle moteur de la réforme du système économique, harmoniser les rapports de production avec les forces productives et adapter la superstructure à l'infrastructure économique, accélérer le développement économique et social de manière durable et saine. » La troisième session plénière du Comité central du PCC a ainsi réaffirmé l'attention accordée à l'édification économique. Aux yeux de Wang Jun, directeur adjoint de la section de consultation et d'études relevant du Centre des échanges économiques internationaux de Chine, ceci vise à répondre aux enjeux de la société. À la lumière du succès enregistré par la réforme et l'ouverture depuis 35 ans, il est très important de réaffirmer le développement comme première priorité et de souligner le rôle moteur de la réforme pour le développement.
L'accent mis sur la réforme du système économique est nécessaire à l'étape de développement actuelle de la Chine. Depuis l'avènement de la réforme et l'ouverture il y a 35 ans, la Chine est devenue la deuxième économie du monde. Cependant, elle est confrontée à des problèmes économiques qu'il faut résoudre pour l'étape suivante : le système du marché est loin d'être parfait, l'impulsion endogène doit être renforcée, et le rythme de croissance ralentit.
« La main visible » cède la place à « la main invisible »
L'équipe dirigeante chinoise estime que la réforme du système économique est primordiale pour l'approfondissement global de la réforme chinoise. Le problème clé consiste à bien concilier la relation entre le gouvernement et le marché, afin que le marché joue un rôle décisif dans la répartition des ressources et que le rôle du gouvernement soit mis en valeur. Le premier ministre Li Keqiang a ainsi déclaré que « le marché est une main invisible, le gouvernement, une main visible. Nous ne pouvons pas laisser la main visible devenir une main manipulatrice. »
En 1978, la Chine a positionné les deux types d'économies comme « l'économie planifiée en premier lieu et l'économie de marché en second lieu. » En 1992, elle a déclaré vouloir « mettre en valeur le rôle fondamental du marché dans la répartition des ressources sous le macrocontrôle d'un pays socialiste. » Cependant, « si le marché joue un rôle fondamental dans la répartition des ressources, le gouvernement peut, quelquefois, intervenir sur les prix en macroéconomie », explique Shi Hongxiu, professeur du département d'économie de l'École nationale d'administration.
En 2013, plus de 300 formalités administratives ont été annulées ou confiées aux instances inférieures, afin d'élever le rôle du marché dans la répartition des ressources. « Dans le futur, le prix des ressources sera décidé par le marché dans des domaines tels que l'électricité, le charbon, les ressources minérales, l'eau à usage public, le traitement des eaux usées et les services publics », a indiqué Shi Hongxiu.
La marchéisation du prix des ressources a été accélérée en 1993 en Chine. Le prix du charbon a été marchéisé en premier. Aujourd'hui, le prix du pétrole brut est déterminé par le marché, et les prix de détail du gaz et du gasoil ont été mis sous indication gouvernementale. La réforme expérimentale des tarifs échelonnés pour l'électricité des ménages et l'achat direct de l'électricité par les abonnés importants a été élargie. Des tarifs échelonnés pour le gaz naturel et l'eau seront bientôt mis en place.
En soulignant le rôle décisif du marché, la Chine accorde une grande importance à « une meilleure mise en valeur du rôle du gouvernement ». Selon Pan Jiahua, directeur de l'Institut du développement et de l'environnement urbains relevant de l'Académie des sciences sociales de Chine, « dans la réforme, il faut réduire ou même supprimer la discrétion abusive du gouvernement ». Le gouvernement prend en charge le contrôle et l'application, sans dépasser la limite de son pouvoir, afin d'assurer le fonctionnement normal de l'économie de marché.
La recherche du développement du secteur privé et du secteur public
La troisième session plénière a suggéré que « le système économique fondamental, axé sur la propriété publique et favorisant le développement simultané des autres formes de propriété, est un soutien important du socialisme à la chinoise et la base du système d'économie de marché socialiste. » Il a souligné l'importance de « stimuler la vigueur et la créativité dans le secteur privé ».
Actuellement, les entreprises d'État jouent un rôle primordial dans l'économie chinoise. 89 entreprises de la partie continentale et de Hong Kong figurent parmi les 500 sociétés listées par Fortune Global en 2013. 67 d'entre elles sont des entreprises d'État, dont 45 dépendant des autorités centrales et 22 des autorités locales. Selon les données du ministère des Finances, à l'exception des entreprises d'État du secteur financier, les autres entreprises d'État ont versé des impôts d'un montant de 2 694 milliards de yuans au cours des trois premiers trimestres de l'année, soit un tiers des recettes fiscales du pays sur la période.
En ce qui concerne les progrès réels de la marchéisation des entreprises d'État ces dernières années, selon les données fournies par la Commission de contrôle et de gestion des biens publics, le nombre d'entreprises d'État centrales a été réduit à 112 après une réorganisation. Elles sont principalement concentrées dans les secteurs relatifs à la sécurité et l'économie nationales, à savoir l'industrie militaire, l'énergie, les télécommunications et les transports. Plus de 90 % des entreprises d'État non financières ou des entreprises non financières dans lesquelles l'État détient la majorité des parts ont été transformées en sociétés par actions. Le changement de type de propriété a été réalisé dans 89 % des entreprises d'État centrales sous l'administration de la Commission de contrôle et de gestion des biens publics, ainsi que de leurs filiales. Fin septembre, les capitaux privés ont été introduits dans 57 % des entreprises d'État centrales et leurs filiales.
La gestion des entreprises d'État est marchéisée et internationalisée. Actuellement, 52 d'entre elles et une partie des entreprises d'État locales ont établi un conseil d'administration sous forme réglementée. Le recrutement public à l'échelle mondiale a été lancé pour 141 postes de cadres supérieurs dans les entreprises d'État centrales. Parmi les gestionnaires de divers échelons, 600 000 assument leurs fonctions grâce à un système de concurrence à l'aide du recrutement public.
D'après Zhang Chunxiao, membre du groupe d'experts de la Commission de contrôle et de gestion des biens publics et chercheur de l'École nationale d'administration, il faut trouver une solution pour introduire des investisseurs stratégiques non gouvernementaux dans la chaîne industrielle de façon et sous forme marchéisées, à l'exception des domaines touchant à l'économie nationale, la vie du peuple, la sécurité nationale, les infrastructures et les ressources naturelles importantes.
En ce qui concerne la réforme dans les secteurs financier et budgétaire, la Chine a établi des mesures telles que la libéralisation du taux d'intérêt minimum de prêt, la transformation de l'impôt sur le chiffre d'affaires en TVA, la réduction et l'annulation des impôts des petites et micro entreprises. Ceci fournira des opportunités de développement à des milliers d'entreprises privées chinoises.